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un homme d'exception
Conserver Liamine Zéroual dans la mémoire collective

«Dans les révolutions, il y a deux sortes de gens : ceux qui les font et ceux qui en profitent.»
Napoléon Bonaparte
Le portrait brossé du président Liamine Zéroual par un de nos plus brillants écrivains en langue française, Badr'Eddine Mili (Cf.Le Soir d'Algérie du 25 novembre dernier), par ailleurs patriote émérite et grand commis de l'Etat, appelle immédiatement l'approbation. Je me suis trop souvent senti seul dans le plaidoyer en faveur de l'ancien président de la République, pour ne pas me réjouir qu'un de nos intellectuels les plus engagés dans le combat pour la dignité du peuple algérien, rende au président Zéroual l'hommage qu'il mérite. Cet homme a, en effet, beaucoup donné de sa personne pour redresser l'Algérie, à un moment où pas un observateur étranger n'était prêt à miser un seul kopeck sur l'avenir de l'Etat algérien. Avec un stoïcisme sans égal, il a fait face à la plus grave turbulence que l'Algérie ait connue durant son histoire. Non seulement l'Etat était ouvertement défié par des groupes terroristes armés, (dont l'histoire dira peut-être s'ils étaient ou non manipulés et par qui ?), mais le pays devait également impérativement rééchelonner son immense dette extérieure en acceptant les lourdes conditionnalités imposées par le FMI et l'ensemble de nos créanciers.
Aucun prédécesseur du président Zéroual n'avait eu le courage d'opter pour le rééchelonnement, de crainte de provoquer l'ire des couches les plus modestes de la population, premières victimes des mesures d'austérité induites par les accords d'ajustement structurel. Par ailleurs, l'isolement de l'Algérie avait atteint son acmé, à partir de décembre 1994, suite à la prise d'otages de l'airbus d'Air France, puis en septembre 1997, après les massacres des populations civiles de Bentalha, Sidi Hamed et Béni Messous, à ce jour non élucidés.
Face à cette déferlante d'événements dont la tragédie le disputait à la déraison, le président Zéroual a su résister et n'a, à aucun moment, envisagé de déserter sa fonction, fort de son élection au suffrage universel, acquise dans des conditions démocratiques les plus irrécusables. Du 3 juillet 1993, (date à laquelle il succède au général-major Nezzar à la tête du ministère de la Défense), au 27 avril 1999, (date de la passation de pouvoirs à son successeur), le président Zéroual a assumé complètement ses fonctions de chef d'Etat, dans l'ignorance totale de la part de l'opinion publique des innombrables difficultés auxquelles il n'avait eu de cesse de se heurter dans sa relation avec les autres clans et factions au pouvoir. L'annonce de sa démission, le 11 septembre 1998, va prendre de court ses partisans, mais aussi toutes celles et tous ceux qui ont voté pour lui le 16 novembre 1995, afin qu'il consolide le processus démocratique et qu'il réalise les réformes de structure auxquelles il s'était engagé.
La solitude impressionnante du Président
Encore eût-il fallu que les autres protagonistes du jeu politique acceptassent son autorité et le laissassent gouverner, conformément aux dispositions de la Constitution du 28 novembre 1996, venue renforcer les prérogatives du président de la République et instaurer un parlementarisme très rationnalisé. Le président de la République avait besoin d'avoir les coudées franches, choisir lui-même ses collaborateurs et surtout avoir l'entière maîtrise sur les appareils sécuritaires, voués, eux également, à un profond aggiornamento, de sorte à conférer un minimum de crédibilité aux dispositions de la Constitution relatives aux libertés individuelles et collectives.
Ne disposant ni de réseaux ni de relais, que ce soit en Algérie ou a fortiori à l'étranger, (contrairement au président de la République actuel), le président Zéroual, fût-il auréolé de l'onction du suffrage universel, ne pouvait prendre la tête d'une croisade contre l'ensemble des clans rivaux, sauf à risquer un échec total aux conséquences imprévisibles, aussi bien pour sa personne que pour l'ensemble du pays. Aussi, est-ce en homme lucide, sage, conscient du devoir déjà accompli, que le président Zéroual décide alors de se retirer, semble-t-il définitivement, de la vie politique.
Beaucoup d'Algériens ont fait grief au président Zéroual d'avoir jeté l'éponge sans lutter, laissant ainsi entendre qu'il aurait circonvenu toutes celles et ceux qui lui avaient fait confiance pour sortir le pays de la crise. Il est symptomatique de relever que l'annonce de sa démission ne fut suivie d'aucune demande, d'aucun bord politique, destinée à le faire revenir sur sa décision, d'autant plus que le motif qu'il avait invoqué pour justifier sa décision, permettre à l'alternance de s'opérer, avait laissé perplexes tous les observateurs.
Ni l'establishment politique, ni les partis d'opposition, ni la société civile, ni même ses propres amis, tout au moins publiquement, ne se sont mobilisés pour le dissuader de démissionner, alors qu'il avait seulement réalisé 60% de son mandat et que la Constitution lui permettait d'en solliciter un second. Il serait vain, aujourd'hui, de suggérer au président Zéroual de retourner au bercail en 2014. Il n'en a ni la volonté ni les moyens, et sa mise au point du 15 janvier 2009 vaut renonciation définitive à l'exercice d'un nouveau mandat. En revanche, comme le suggère opportunément Badr'Eddine Mili, il peut témoigner par ses écrits de la plus tragique période que l'Algérie ait eu à traverser depuis l'indépendance et faire justice des allégations mensongères proférées à l'endroit de sa gestion durant sa mandature.
Il peut aussi, parce qu'il est aujourd'hui un directeur de conscience incontesté et incontestable, suggérer le nom de la personne qui lui semble avoir le plus de titres pour solliciter les suffrages populaires en 2014. En tout état de cause, cet homme devra être capable de se hisser au-dessus de tous les intérêts partisans et catégoriels, incarner l'unité nationale, que la segmentation délibérément voulue de la société algérienne est en train de mettre en pièces, et imposer des réformes de structure consacrant définitivement le passage de l'Algérie à une véritable économie de marché, mais dans le respect du droit et de la justice sociale.
Liamine Zéroual est le contraire d'un homme de clan
J'en viens, à présent, à la seule réserve que m'inspire l'article de Badr'Eddine Mili consacré au président Zéroual. Je ne pense pas qu'il soit approprié de mêler Liamine Zéroual à Mohamed Betchine. Il faut, à mon avis, éviter la confusion des genres. Les deux hommes sont aux antipodes. Liamine Zéroual est la vertu faite homme, cependant que son ancien ministre conseiller est connu, de notoriété publique, pour se nourrir d'une morale bien légère, que ce soit en affaires ou dans les relations avec les hommes. Je pense à la condamnation à mort de mon ami Ali Bensaâd, dont le crime fut de dire qu'il ne voulait pas en Algérie d'une République dirigée par Betchine.
L'historien scrupuleux doit d'abord consigner les faits et ne jamais prendre de liberté avec la vérité, si douloureuse soit-elle, c'est une ascèse très exigeante. Que le général Betchine ait été un valeureux moudjahid, l'histoire est là pour en témoigner et il a aussi perdu un frère au maquis. Mais il n'a jamais existé un clan Zéroual/Betchine opposé au clan Médiène/Lamari/Smaïl. Le président Zéroual n'était pas un homme de clan ; sa vie, ses choix, ses accointances, ses options, ses convictions politiques faisaient de lui le serviteur de l'Algérie. Si clan il y a, le clan de Liamine Zéroual est celui de l'Algérie, de toute l'Algérie, mais seulement de l'Algérie. Pour le surplus, ce n'est pas Liamine Zéroual qui ramena Betchine à la Présidence, au motif qu'il avait besoin de lui pour faire barrage aux clans et factions rivaux.
Le président Zéroual, coopté par l'institution militaire (dominée alors par les éradicateurs), n'allait tout de même pas remercier ses mentors de circonstance en leur faisant adouber un homme qui allait se retourner contre eux (ce n'est pas du tout ce que suggère Mili, certes, mais c'est là une croyance très répandue dans l'opinion publique, mais qui est totalement controuvée). C'est un général, aujourd'hui très puissant, qui a suggéré au président de l'Etat de s'attacher les services de l'ancien patron de la DGPS (ascendant direct du DRS), afin que celui-ci lui prête main-forte pour gérer une période particulièrement tourmentée et incertaine et il l'a fait, semble-t-il de bonne foi, pour soulager le fardeau de Liamine Zéroual.
Il est exact que le général Betchine appréciait beaucoup Liamine Zéroual (il est difficile de ne pas céder au charme de cet homme, comme ce fut le cas de beaucoup de ses hôtes étrangers et non des moindres) et la réciproque devait être sans doute exacte (en partie parce que l'ancien ministre-conseiller impressionnait par son courage et son ignorance de la peur et en partie parce que sa part d'ombre n'avait pas été éventée par le président). Enfin, il est utile de savoir que le président Zéroual comptait s'adosser à des personnalités d'envergure pour transformer en profondeur la société algérienne.
Le regretté Fodil Saïdi ; Hocine Benhadid ; Ali Benflis, pour son bilan remarquable à la justice ; le regretté Mohamed-Salah Mentouri qui avait fait du CNES un irremplaçable outil d'aide à la décision et qui était pressenti pour devenir chef du gouvernement ; Nazim Zouiouèche, pour son bilan à la tête de Sonatrach et sa vision prospective de la politique énergétique ; Abdelwahab Keramane, pour sa gestion scrupuleuse des équilibres macroéconomiques, etc. Tôt ou tard, le général Betchine aurait fait les frais des réformes substantielles que Liamine Zéroual voulait engager mais contre lesquelles des forces centrifuges représentées par des hommes aujourd'hui disparus (et ayant ainsi, de ce fait, pu échapper à la justice des hommes, mais sûrement pas à celle de Dieu) se sont dressés, afin que le flambeau fût transmis à une personnalité qui s'était habilement tenue à l'écart de la tragédie algérienne.


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