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comme un enfant qui ne connaît pas les frontières
Lama Chouftak projeté au Festival du film arabe d'Oran
Publié dans El Watan le 20 - 12 - 2012

La poésie de Lama chouftak, de la cinéaste palestienne, Anne Marie Jacir, donne à ce film une incroyable fraîcheur, en dépit du drame que le film évoque.
Oran
De notre envoyé spécial
Le monde aux yeux d'un enfant est sûrement plus beau. Moins dur et plus simple. Dans Lama chouftak (When i saw you), la Palestinienne Anne Marie Jacir suit le jeune Tarek (Mahmoud Asfa) dans le camp, Al Harir, des réfugiés palestiniens en Jordanie en 1967. Le film, projeté mardi à la salle Maghreb, et en compétition officielle du sixième Festival d'Oran du film arabe, a beaucoup ému les présents. Tarek, onze ans, a les yeux noirs de sa mère Ghaydaa (l'excellente Ruba Blal), ses colères mais pas forcément ses prières. Lui, tente de voir au-delà de la clôture du camp où il vit avec sa mère. Il veut avoir des nouvelles de son père resté en Palestine, retourner à la maison, à la terre natale.
Le retour, «al âawda», n'est-il pas le mot le plus utilisé par les Palestiniens ? Tarek se moque un peu de son enseignant Nasser (Anas Quarallah), en décalage par rapport au réel. L'enseignant, qui semble symboliser toute la déchéance d'une certaine élite palestinienne, est tellement agacé par le comportement du gamin qu'il le chasse. «Je suis réfugiée depuis vingt ans», confie une femme âgée à Tarek. L'enfant réagit vite : «Maman, vingt ans, c'est 7300 jours!» Une vive intelligence ! Tarek sort du camp pour regarder une montage, juste en face : la Palestine. D'où le titre du film : Le jour où je t'ai vue. Depuis ce jour, Tarek, qui adore les patins à roulettes et qui n'a aucune idée des frontières, n'est plus le même enfant. Il voit Laith (Saleh Bakri) rejoindre un campement des fidayin, ces petits groupes qui s'étaient, à la fin des années 1960 et au cours des années 1970, infiltrés en Israël à partir de la Jordanie et de la Syrie. La Jordanie avait interdit le passage de fidayin palestiniens sous peine de prison.
«La période des fidayin palestiniens de la fin des années 1960 est toujours couverte d'opacité en Jordanie. On parle peu de Septembre noir», a estimé le jeune comédien et cinéaste jordanien, Firas Taybeh, après la projection du film, (la cinéaste n'a pas pu faire le déplacement à Oran).
En septembre 1970, le roi Hussein de Jordanie avait déclenché une action armée contre les fidayin palestiniens dirigés alors par Yasser Arafat : des milliers de morts. Le roi Hussein avait, une année après, chassé Yasser Arafat et ses troupes vers le Liban. Il s'agit donc d'une tache noire dans l'histoire contemporaine de la Jordanie. Selon le critique de cinéma Nabil Hadji, qui a animé le débat, Anne Marie Jacir a rencontré beaucoup de difficultés lors du tournage dans la région frontalière entre la Jordanie et Israël, compte tenu de la sensibilité du sujet. La cinéaste a donc plongé dans cette période trouble pour raconter une histoire toute en poésie.
Les scènes tournées en forêt, là où Tarek a décidé de s'installer avec les fidayin, sont gorgées de douceur. Anne Marie Jacir, qui a visiblement décidé de célébrer à sa manière l'innocence rassurante des enfants, met sa caméra dans le regard de Tarek. Le garçon joue avec des douilles comme des petits soldats, tente d'apprendre le jeu de l'oud, fixe le ciel étoilé...Il ne veut pas comprendre le monde complexe des adultes. Il s'amuse malicieusement lorsqu'il apprend que le chef Abou Akram (Ali Elayan) ne sait pas lire ! Malgré cela, cet homme, qui semble représenter la gauche nationaliste arabe qui, pendant un temps avait cru au rêve unioniste, est un exemple pour l'enfant.
Lama chouftak (re)pose d'une manière délicate et soignée une question profondément politique, mais également humaine. Dans les grands départs forcés, l'exil, pendant les guerres, les conflits, on oublie souvent les enfants. Leur demande-t-on leur avis ? Jamais ! Fait-on attention à leur fragilité ? Pas sûr. Des points lumineux marquent le film de Anne Marie Jacir : un scénario bien mené, une réalisation intelligente, des images fortement expressives et une musique bien adaptée à la narration de Kamran Rastegar. Il faut bien retenir ce nom, car ce jeune compositeur arabo-iranien est très sollicité par les cinéastes arabes pour les nouvelles productions. Anne Marie Jacir, qui semble souffrir de la douleur de l'exil, n'a presque rien négligé dans l'élaboration de son projet artistique.
Le travail de mixage fait par le Grec Kostas Varibopiotis et les costumes du Palestinien Hamada Atallah (présent à Oran) ont complété la peinture de tableau. Aucune valeur colorée n'est en plus dans cette fiction. Lama chouftak a été consacré meilleur long métrage arabe lors du Festival international du film d'Abu Dhabi, en octobre dernier. Anne Marie Marie Jacir s'est distinguée, en 2008, par sa fiction Le sel de cette mer (Salt of this sea ). Une fiction qui a décroché plusieurs prix internationaux, notamment à Oran, San Sebastian et Tunis et qui a été présentée au Festival de Cannes. Après la sortie de ce film, Anne Marie Jacir a été empêchée d'entrer dans les territoires palestiniens. Elle a alors décidé de s'installer en Jordanie. C'est à ce moment qu'est née l'idée du film Lama chouftak. Autrement dit, voir son pays sans pouvoir y entrer. La douleur ouvre parfois les portes du génie...


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