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la bataille du «oui» et du «non» à Gizeh
Deuxième phase du référendum sur la constitution en Egypte
Publié dans El Watan le 23 - 12 - 2012

Samedi 22 décembre. En ce jour bien frisquet se joue la deuxième phase du référendum sur la Constitution en Egypte, qui concerne 17 gouvernorats sur 27, les dix premiers ayant voté le samedi 15.
Gizeh (Egypte)
De notre envoyé spécial
Pas de vote donc dans la capitale égyptienne, les Cairotes s'étant exprimés durant la première phase. Aussi, pour prendre le pouls de cette opération ô combien délicate, direction El Gizeh, ville située à une trentaine de kilomètres du Caire, célèbre pour ses légendaires pyramides et son fameux Sphinx. Première image qui retient notre attention : la mobilisation des mosquées en faveur du «oui», comme l'illustre cette large banderole sur le fronton d'une imposante mosquée, la mosquée Zaki Bacha, sur laquelle on peut lire : «Naâm li doustouri Masr» (oui à la Constitution de l'Egypte).
Sur une autre mosquée (la mosquée Mohamed Ramadhane), on peut voir une large affiche portant «Le peuple veut la charia», dans laquelle il est doctement expliqué aux fidèles les vertus de la Constitution, avec, en prime, une attaque en règle contre les laïcs et les libéraux.A l'école Omar El Farouk, l'un des 484 centres de vote du gouvernorat d'El Gizeh, une longue file de femmes, qui attendent leur tour pour franchir le portail de l'école, solidement gardé par des militaires. L'écrasante majorité des électrices sont en hidjab. Quelques ruelles plus loin, le centre de vote de l'école Tahrir, devant lequel, aussi, une petite foule de citoyens piaffe d'impatience de pouvoir glisser son bulletin dans l'urne.
M'hamed, 44 ans, est employé dans une société de production audiovisuelle, «un petit cadre» précise-t-il. M'hamed ne cache pas ses intentions : il est venu voter «oui». «Je suis venu voter avec conviction. J'ai lu quelques articles du texte de la Constitution et je l'ai trouvée positive. Par exemple, j'ai relevé que les prérogatives du Président ont été revues à la baisse» argue-t-il, avant de lancer : «Je ne comprends pas pourquoi toute cette violence. Ce sont des comportements étrangers à notre société. Pour moi, peu importe qui l'emporte, l'essentiel est que tout le monde se plie à l'avis de la majorité. Or, je constate que l'opposition veut faire passer ses idées ‘bel afya' (par la force). Je pense que c'est surtout notre élite politique qui attise toute cette violence. Le peuple, lui, est plus préoccupé par ses petits soucis quotidiens.»
Pour sa part, Ismaïl, la cinquantaine bien sonnée, profession libérale, a voté «non». Mais il est persuadé que c'est le «non» qui va l'emporter en précisant «bittazouir» (en trichant). L'homme regrette que les jeunes ne soient pas au rendez-vous pour donner plus de poids au veto anti-Constitution : «Regardez, ce sont tous des gens de plus de 30 ans, beaucoup de vieux. Où sont les jeunes ?» Pour lui, l'armée doit prendre position ; il marmonne : «Kidah ma yinfaâche» (cette position n'arrange rien). Mostafa, la soixantaine, chauffeur de taxi, ne mâche pas ses mots pour accabler le président Morsi et les Frères musulmans.
Il craint le pire : «Si ce projet de Constitution passe, ça va être une catastrophe pour l'Egypte !» Il en veut au peuple égyptien en fulminant : «Ihna zalamna nafssana (nous nous sommes faits du tort) en votant pour cet emberlificoteur qui se sert de l'islam pour ses propres intérêts.» Mostafa redoute surtout la dégradation de la situation sociale : «Les Etats-Unis vont nous couper leur aide. Le FMI ne veut pas nous faire de crédit. Tout cela à cause de Morsi. Ça va être très dur !» Et de lâcher : «Ah si le peuple égyptien se réveille ! Je pense que ça va barder. Le peuple ne badine pas avec ‘loqmat el iche' (son gagne-pain). Il va sûrement se soulever contre Morsi et plus aucun Egyptien n'osera se laisser pousser la barbe !»
«Nous allons tous les expédier au Qatar»
Taha, lui, est éboueur. Il était justement en train de ramasser des ordures à proximité du centre de vote de l'école Tahrir quand nous l'avons apostrophé. «Je vais voter tout à l'heure» confie-t-il, avant d'ajouter : «Pour moi, cette Constitution n'est pas mauvaise. Il faut laisser le président Morsi travailler. Même un père ne peut pas satisfaire les caprices de tous ses enfants.» Pour Taha, l'urgence, c'est le pain quotidien. «La vie devient de plus en plus chère. Les transports sont chers, le gaz butane est cher, tout a flambé. Moi, je fais 1000 livres égyptiennes. J'ai trois gosses à nourrir. Nous avons besoin de stabilité pour nous occuper du pain de nos enfants», insiste-t-il.
Ali, la trentaine, comptable de son état, se joint à la file des votants pour dire «non». Il épingle d'emblée le caractère «sectaire» de la Constitution : «Une Constitution, pour qu'elle soit bonne, doit remporter l'adhésion d'au moins les deux tiers de la population. Elle doit assurer un minimum de consensus. Ce n'est pas le cas de celle-ci. C'est une constitution ikhwaniste !» Un homme en barbichette et costume safran, ayant chopé ces mots, s'enflamme : «Qu'est-ce que vous avez à reprocher à Morsi ? Peut-il être pire que son prédécesseur ? Laissez-lui au moins une chance. Dans tous les cas, nous ne pouvons connaître pire que ce que nous avons vécu !» Et Ali de rétorquer : «Pourquoi faut-il que je choisisse forcément entre le mauvais et le pire ? Je n'ai pas droit à un autre
choix ?»
Pendant ce temps, dans le dédale de Gizeh, ses souks grouillants et ses faubourgs poussiéreux, le petit peuple est occupé justement à courir après «loqmat el iche». La misère sociale est criarde. Elle se décline sous moult visages, comme celui de cette petite fillette assise au bord de la chaussée à vendre du maïs pour quelques «qourouche». Certains en veulent à Morsi d'avoir coulé le tourisme. Sayyid, 20 ans, coiffeur, lui en tient profondément rigueur : «Les touristes se font de plus en plus rares. Depuis que les ikhwane ont pris le pouvoir, les étrangers n'osent plus venir à Gizeh.»
Dans le salon de coiffure, le Coran est diffusé en sourdine, comme dans nombre de cafés et d'échoppes de Ghizeh. Mais cette religiosité ne veut rien dire : nombre de pratiquants se disent contre Morsi. A noter qu aucun incident n'est à signaler ici, aux abords des bureaux de vote. Des irrégularités ? Les observateurs ne manqueront pas d'en noircir leurs rapports. Gamal, un vieux plein d entrain rencontré place Tahrir, témoigne : «Moi j'ai voté à Sayyida Zineb et les ikhwan ont essayé d'acheter ma voix avec un bidon d'huile. Je les ai envoyés paître !» Si au Caire, l'ambiance était plutôt calme ce samedi, ce n'est pas le cas à Alexandrie où, rappelle-t-on, de violents heurts ont secoué la ville, vendredi dernier, autour de la mosquée Qaïd Ibrahim. Ce nouveau round des affrontements entre pro et anti-Morsi a fait 77 blessés selon Al Masri El Youm.
A Maydan Tahrir, certains se félicitent des événements d'Alexandrie. «La révolution va renaître de ses cendres !» martèle Hassan, artisan décorateur, qui campe à Tahrir depuis un mois. «Le peuple est en train de chasser el ikhwan partout. Il y a des Tahrir dans toutes les mouhafazate, à Mahalla, à Alexandrie, partout. La Constitution, pour nous, est un détail : le principal, c'est de faire tomber Morsi et sa clique. Nous allons tous les expédier au Qatar


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