Les habitants de Tomazo, un village situé à 3km au sud du chef-lieu de la commune des Issers, souffrent dans l'anonymat depuis plusieurs décennies. Rien ne semble exister dans cette bourgade qui compte une cinquantaine de maisons éparpillées sur des terres fertiles en mal d'exploitation à cause du manque de moyens et de l'échec des politiques mises en œuvre par les responsables du secteur. Les habitants affirment d'emblée que tous les projets inscrits par l'Etat dans le but d'améliorer leurs conditions de vie sont en souffrance, citant la salle de soins dont les travaux sont bloqués depuis plusieurs mois et l'école primaire de six classes qui tarde à être construite. «Les enfants sont scolarisés au niveau de l'école primaire du village limitrophe, Teurfa. Ils parcourent à pied une distance de trois kilomètres matin et soir, car l'APC ne leur a réservé aucun bus de transport scolaire», dira un membre du comité de village qui se plaint du manque de bus de transport privé. «Même les transporteurs privés fuient la localité, car la route menant jusqu'au CW 151 et le chef-lieu communal est dans un état de dégradation avancé». Selon notre interlocuteur, la route en question, longue de 2 km, n'a fait l'objet d'aucune opération de revêtement et ce malgré les promesses des élus qui se sont succédé à la tête de l'APC. Une situation qui pousse les propriétaires de fourgons de transport à bouder la localité. Aujourd'hui, les villageois vont à pieds jusqu'au CW 151, d'où ils devaient prendre les bus venant de Timezrit et d'Azzouza pour rallier le centre-ville. Les habitants se disent en outre durement pénalisés par le retard mis pour l'achèvement du projet de réalisation de la salle de soins, dont le chantier a connu des blocages à maintes reprises. Pour une simple injection ou changement de pansement, ils se déplacent vers les structures de santé du chef-lieu communal. Les jeunes, eux, vivent comme ils respirent, car ils n'ont aucun espace devant servir de lieu de rencontres ou de distraction. «Nous n'avons même pas de cafétéria. La plupart d'entre nous vivent grâce au travail de la terre et autres activités saisonnières», déplorent ces jeunes.