Le président de la FIFA, Joseph Sepp Blatter, a une bien curieuse manière d'appréhender le grave problème du racisme dans le football. Il y a quelques jours, le joueur du Milan AC, Kevin-Prince Boateng, a été la cible de «cris racistes de la part de supporters de Pro Patria» lors du match amical qui a réuni les deux équipes. Le footballeur milanais d'origine ghanéenne a alors décidé de quitter le terrain, suivi par ses coéquipiers. Lundi, jour de la remise du trophée FIFA Ballon d'or 2012, Joseph Blatter est revenu sur cette affaire estimant que «Kevin-Prince Boateng avait eu tort de quitter le terrain jeudi, suite aux cris racistes des supporters de Pro Patria. Je ne crois pas que cela soit la solution. Je ne crois pas que l'on puisse sortir (du terrain). C'est un problème délicat, mais je le répète, il n'y aura aucune tolérance pour le racisme dans les stades. Nous devons lutter contre ça», a martelé le patron de la FIFA dans une interview au journal de Doha, The National. «La seule solution est d'être très sévère sur les sanctions, et les sanctions doivent être un retrait de points ou quelque chose de similaire», a poursuivi M. Blatter. Cette profession de foi ne dédouane pas son auteur de ses devoirs et obligations envers les joueurs victimes de racisme. Depuis le temps que Joseph Blatter promet de «mener un combat sans relâche contre ce fléau» mais qui ne fait rien, ses «coups de gueule» sans lendemain ne font plus peur aux racistes de tout poil qui infestent les stades européens, qui défient sans crainte l'institution FIFA. Le laxisme de cette dernière par rapport à ce phénomène très répandu dans le vieux continent s'explique, pour beaucoup d'observateurs, par le fait que les joueurs victimes de cris racistes sont toujours des footballeurs africains. Joseph Blatter ne semble nullement décidé à combattre les personnes auteurs de cris racistes dans les stades. La FIFA, ses experts, son escouade de conseillers machin, ses abonnés sur les lignes aériennes et habitués des salons et réceptions n'ont que faire des états d'âme des joueurs africains qui sont régulièrement pris pour cible en Europe et qui sont les principales et exclusives victimes du racisme dans le football. Le meilleur service que Blatter peut rendre au football, c'est qu'il prenne sa retraite, rentre chez lui et laisse le football tranquille.
