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Reprendre une vie normale à In Amenas
Après le choc, la ville retrouve progressivement sa sérénité
Publié dans El Watan le 23 - 01 - 2013

Même si l'attaque terroriste de Tiguentourine continue d'alimenter frénétiquement la chronique locale, la ville retrouve peu à peu sa quiétude. Les artificiers de l'ANP continuent de déminer le site alors qu'une opération de ratissage a été lancée dans la région pour traquer d'éventuels terroristes tapis dans le désert.
In Amenas (wilaya d'Illizi).
De notre envoyé spécial
Comment reprendre une vie normale après un drame de l'ampleur de ce que vient de vivre la région d'In Amenas ? En réponse à cette question, une réplique revient sur toutes les lèvres comme un leitmotiv : «Nous sommes rompus à ce genre d'épreuves.» Et même si l'attaque de Tiguentourine continue d'alimenter frénétiquement la chronique locale, la ville retrouve peu à peu sa quiétude. Passé le choc, les habitants d'In Amenas vaquent à leurs occupations en s'évertuant à dépasser hardiment ce traumatisme. Même l'établissement hospitalier de la ville, autour duquel il y avait une folle agitation, a connu une soudaine accalmie hier après que les dernières dépouilles des otages qui avaient péri dans cette attaque eurent été transférées vers la morgue d'El Alia, à Alger, avant d'être rapatriées dans leurs pays respectifs. «Il n'y a plus aucun corps au niveau de la morgue d'In Amenas», assure un policier.
Les corps des terroristes abattus dans cette opération devaient, eux aussi, quitter la morgue hier pour une destination inconnue. A Tiguentourine, les artificiers des forces armées continuent de nettoyer le site. «Une bombe a été désamorcée hier (lundi, ndlr), tandis que les artificiers de l'armée en ont fait sauter une autre», indique une source policière sous le sceau de l'anonymat. Notre source a vécu de très près la libération de Tiguentourine. Il raconte : «Il y avait un puissant sentiment nationaliste qui nous habitait. L'amour de la patrie était au-dessus de tout, à tel point que les hommes des différents corps se disputaient pour participer aux combats.» Et de poursuivre : «J'étais là quand les terroristes se sont fait exploser. Pendant une heure, j'avais l'oreille bouchée. Il y avait partout des corps déchiquetés et des cadavres en lambeaux. C'était insoutenable.»
Des lambeaux de cadavres à Tiguentourine
Un officier de la Protection civile confie de son côté : «Hier, (lundi, ndlr), nous avons ramassé encore des morceaux de chair sur le site de Tiguentourine. C'était atroce.» D'après nos sources, le complexe de Tiguentourine n'est pas près de reprendre ses activités. «Il y a encore le travail de déminage qui se poursuit», nous dit-on. Notre source policière rapporte que le terroriste tunisien qui a été capturé vivant a déclaré dans ses aveux : «Nous pensions pouvoir prendre les otages et nous replier de l'autre côté des frontières. Nous n'imaginions pas que l'opération serait aussi compliquée.» Et le policier de commenter : «Ils ont mis la main dans un guêpier et ils l'ont payé très cher. Ils sont venus avec un arsenal de guerre. Ils auraient pu occuper un pays comme la Tunisie avec ça. Une bonne partie de ce matériel provenait de Libye. C'est un véritable casse-tête, les armes qui circulent en Libye. Tu peux acheter ce que tu veux là-bas.» Notre source nous a assuré, par ailleurs, que l'armée effectuait un ratissage dans la région pour traquer d'éventuels groupes terroristes tapis dans le désert. A l'aéroport d'In Aménas, le trafic aérien a repris après les lourdes perturbations de ce week-end sanglant.
L'écrasante majorité des voyageurs sont des nationaux, la plupart des expat' en poste à In Amenas ayant été évacués. Plusieurs sources opérant dans des sociétés implantées dans la région, et qui comptent des expatriés dans leurs effectifs, nous ont assuré que ces sociétés tournent à présent au ralenti, quand elles ne sont pas carrément à l'arrêt, du fait du départ massif de leur personnel. Dans les grandes entreprises algériennes, en revanche, on essaie tant bien que mal de relancer la machine. «Nous continuons à travailler normalement au niveau de nos puits», affirme un responsable de la sécurité d'une grosse filiale de Sonatrach, avant d'ajouter : «Mais je sais que les sociétés étrangères sont quasiment à l'arrêt. Tous les expatriés sont partis.»
Les agents de sécurité réclament plus d'égards
L'affaire de Tiguentourine et la mort héroïque de la seule victime algérienne, Mohamed-Amine Lahmar, l'agent de sécurité qui a déclenché l'alarme au niveau du complexe gazier de BP alors même qu'il était atteint d'une balle dans la tête, a suscité beaucoup de compassion de la part des agents de sécurité en poste à In Amenas. «Même si nous ne sommes pas dans la même entreprise, ce qu'il a fait est très courageux», relève un agent de gardiennage d'une unité de Sonatrach. «Il a permis non seulement d'alerter les services de sécurité mais aussi de déclencher le mécanisme de sécurisation automatique de l'usine de gaz.» Un de ses collègues à l'accent algérois lui emboîte le pas en martelant : «Akatbou alina ! (écrivez sur nous). Les gens au Nord croient que nous faisons un métier facile. Qu'on gagne des millions en roulant les pouces. Ces événements ont prouvé combien notre travail est délicat. Ce que nous demandons aujourd'hui, c'est de renforcer la sécurité dans la région et de revoir nos conditions de travail. Nous avons tous une longue carrière derrière nous et nous sommes toujours contractuels. Nous sommes dans la précarité. Il faut nous permaniser.
Au vu de la situation, ces entreprises pourraient même être amenées à recruter d'autres agents.» D'aucuns estiment, en effet, que l'une des conséquences de l'affaire de Tiguentourine est l'explosion de la facture «sécurité» des nombreuses sociétés implantées dans le Sahara. Un autre agent nous voyant attroupés avec d'autres confrères devant l'hôpital, se rue vers nous et lance tout à trac : «Sahafa ? (Vous êtes de la presse ?) De grâce, parlez de nous. Je suis un agent de sécurité dans une société mixte algéro-américaine. Mais j'ai été recruté par une société de gardiennage privée. Ces sociétés sucent notre sang. Elles prennent 200 000 DA par agent et nous paient 25 000 DA. Nous n'avons même pas de prime de risque alors que nous sommes armés et nous veillons sur des explosifs utilisés dans les forages de puits. J'ai travaillé à In Salah, à Hassi Messaoud, et c'est toujours la même histoire. Les agents de sécurité sont partout méprisés.»


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