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intervention militaire au Mali
Point de vue

Dès la prise de contrôle du Nord-Mali par le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), en mars 2012, Paris s'engagea, directement et par le biais de la Cédéao, dans ce quatrième conflit entre la rébellion touareg et le pouvoir central de Bamako invitant les protagonistes à s'assoir à la table des négociations, suggérant ainsi la revendication négociable.
Le groupe islamiste Ançar Eddine appuyé par le Mujao se lança alors à la conquête de ce territoire en évinçant le MNLA, laïc, pour préserver le Mali d'une partition latente ou programmée et en imposant un islam radical avec l'application de la charia. Deux options pour le règlement du conflit sont soumises aux débats, l'une défend l'usage de la force, l'autre plus globale, emprunte la voie du dialogue. Mais le retournement du mouvement de Iyad Ag Ghali exprimé par le rejet du dialogue avec le gouvernement malien qu'il accuse de mauvaise foi et son incursion vers la ville de Konna surprirent les observateurs et imposèrent la thèse radicale. En effet, l'offensive armée du 8 janvier, menée par les groupes islamistes menaçant de descendre jusqu'à la capitale, Bamako, signe la rupture du dialogue La médiation de la Cédéao est dès lors caduque.
La France s'engage militairement, le 10 janvier, suite à la demande du président malien par intérim, Dioncounda T. Les objectifs de cette intervention sont définis par le président français François Hollande : 1 - arrêter l'agression des islamistes, 2 - sécuriser Bamako et 3 - préserver l'intégrité territoriale du pays. Vaste programme qui suscite des questions sur les procédures de sa réalisation. Si le premier objectif est en voie de réalisation par les bombardiers et autres exécutions sommaires, le second qui inclut la protection de M. le Président par intérim, peut se comprendre en partie si on considère la pression qu'exerce sur lui le capitaine Sanogo. La remise à niveau de l'armée et la réhabilitation des autres institutions maliennes, nécessaires à la troisième étape, passeraient par des compromis et maintiendraient donc en l'état l'élément déclencheur des différentes rébellions ou le mobile récurrent des revendications. Enfin, il serait avantageux de provoquer des communications sur la troisième étape.
Les pays du champ ont pris leurs dispositions pour circonscrire le conflit dans une approche militairement défensive, diplomatiquement statique. L'armée mauritanienne s'est redéployée, début janvier, pour boucler sa frontière avec le Mali. Du côté algérien, les forces de sécurité assurent l'étanchéité des frontières bien avant la rupture du dialogue, il en est de même pour nos voisins libyens et tunisiens. Schéma de lutte classique où l'ennemi est traqué dans un espace fermé de plus en plus réduit jusqu'à son essoufflement avant le coup de grâce.
Cependant, cette traque, menée rideau baissé, autorise au moins deux appréhensions. Même improbables, il est utile de les examiner car «en termes de guerre, rien n'est sûr» : 1- en vue d'écourter, pour les uns, une guerre qui, du reste, ne peut s'inscrire dans la durée – espaces fermés et sources de recrutement taries – ou afin de se dégager, pour les autres qui pourraient solliciter ou chercher une brèche pour se régénérer ailleurs, sous d'autres cieux où les drones ne volent pas, et prolonger un certain printemps pour la conquête d'autres pouvoirs avec l'appui des frères déjà installés ici et là.
Cette brèche peut être également envisagée si le terrain des opérations se transforme en bourbier ; 2- le prolongement du conflit sur le plan militaire et par la même les comportements répréhensibles de certains groupes venus en expédition punitive, l'exode massif des populations vers les pays frontaliers pourraient réunir les différentes tendances de l'Azawad sous la même bannière. Le désespoir est mobilisateur et les dynamiques transfrontalières sont vecteurs de diffusion et d'amplification des facteurs de crise et de conflits. On aura noté, par ailleurs, le retard de la Misma à se déployer, justifié par des raisons financières (?) ; l'opération Serval est à la recherche de sources de financement pour sa conduite et paradoxalement cette opération, initialement aérienne, déploie en ce moment, malgré les exigences financières déclarées lourdes, trois bataillons d'infanterie mécanisée.
Les groupes d'AQMI s'éparpillent dans le désert après leur affaiblissement causé par les frappes aériennes de l'aviation française, pendant que les autres pays du champ avec leur Cemoc, si cette notion a toujours un sens, affichent une sérénité qui ne rassure pas. La suite des étapes du plan d'action qu'exécute en chef d'orchestre, la France, semble leur échapper.
Si le premier et le second points de la mission décrite par le président français restent strictement une affaire interne au Mali, relèvent de sa souveraineté et constituent en même temps deux préalables au troisième, ce dernier ne concerne pas uniquement les pays du champ mais, compte tenu du principe d'intangibilité des frontières défendu par l'UA, interpelle l'Afrique. Force est de constater qu'il ne laisse aucune marge de manœuvre à notre pays ni un droit de regard qui accréditerait son titre de puissance régionale incontournable dans le règlement de la question touareg. Aussi, serait-il à propos de l'étudier, d'ores et déjà, à livre ouvert ? Dans un conflit à huis clos, qui échappe aux lois de la guerre, l'attentisme s'assimile à la candeur.
Sur le terrain, les écarts de langage, les dépassements, voire les traitements haineux infligés à la population civile dans les villes investies par les forces franco-maliennes n'ont pas manqué de faire réagir le MNLA. Tout en soutenant «l'intervention aérienne française» et tout en offrant ses services à l'opération Serval, le MNLA met en garde l'armée malienne contre un déploiement dans le nord du pays «avant le règlement politique du conflit». Ces exactions imputées à certains «conquérants» du Nord à l'encontre des populations de l'Azawad rapportées par les ONG, d'une part, et les déclarations du MNLA par la voie de son porte parole, Moussa Ag Assarid, d'autre part, donnent toute l'ampleur de la crise. Si elles ne militent pas en faveur du projet du MNLA révèlent la complexité du traitement recherché. L'intervention française ne semble pas rassurer les populations du Nord. L'enlisement est à craindre.
En tout état de cause, on ne peut relativiser les origines de l'instabilité ou se laisser assourdir par des bombardements contre une agitation isolée, déjà fissurée et dont l'aventure d'In Amenas a ébranlé leurs certitudes. Certes, le règlement de la question touareg au Niger sous l'égide de la France, le Burkina Faso et la Libye semble définitif. Au Mali, l'autonomie est envisagée, peut-être aussi sa propagation. «A la guerre comme à la guerre», dit-on. L'immunité de la nation des agressions extérieures exige une sécurité active et, plus que jamais, le renforcement du front intérieur ; notre politique étrangère, qui devrait se percevoir comme un pilier de la sécurité nationale, doit s'adapter aux nouvelles donnes pour une appréhension lucide des exigences du troisième millénaire. Sans alliances comme sans capacité de résistance, l'existence d'un corps est plus théorique que réelle, écrit Spinoza.
* «Nous ne voulons plus rééditer les accords signés à l'issue des rébellions des années 1960, 1990 et 2000 (…) L'appel est lancé aux pays qui ont de l'influence sur la région». Abdelkrim Ag Tayyeb, chef des cinq régions de l'Azawad
El Watan du 25 avril 2012


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