La récolte des agrumes reste insuffisante pour les spécialistes. Au cours de sa 10e édition organisée mardi et mercredi derniers au siège de la Chambre de l'agriculture de la wilaya de Tipasa, le secteur des agrumes a fait l'objet d'un débat sérieux et une autocritique, afin d'améliorer la production et le rendement des vergers à un taux plus élevé, compte tenu des potentialités réelles dans lequel évolue la culture des oranges, des mandarines, des citrons et des pamplemousses. Cette remise en question des agrumiculteurs est vitale. Les conférenciers, des experts dans le domaine des agrumes, ont abordé une multitude de sujets relatifs aux choix technico-économiques des variétés d'agrumes, la fertilisation des arbres, les techniques culturales, les variétés des porte- greffes, l'utilité des parcs en bois, les techniques d'irrigation, les problèmes rencontrés dans les plants importés et qui n'ont pas été homologués avant leur utilisation, les cultures intensives à l'aide des nouvelles techniques, les analyses des sols, les luttes contre les différents parasites et maladies qui affectent les vergers, l'analyse foliaire des vergers et la correction des carences, les équipements et techniques utilisés dans des vergers ayant abouti à la rentabilité des investissements, la formation de la main-d'œuvre agricole. Autant de sujets très instructifs évoqués lors des interventions très suivies par les agrumiculteurs, où les débats étaient très animés. Les travaux dans les ateliers et une visite dans un verger d'agrumes, situé à Nador, ont été au menu de cette rencontre. Un technicien de l'ITAF a regretté que de nombreuses variétés d'oranges aient disparu des terres algériennes. L'Algérie disposait d'une superficie de 45 000 ha en agrumes à l'indépendance. Certes, en 2011, la superficie en agrumes s'étalait sur 63 323 ha, en dépit de la disparition de très nombreux vergers qui faisaient partie du patrimoine agricole algérien. «A présent, seuls 55 000 ha sont productifs sur 63 323 ha. Le centre du pays compte 56% de cette surface d'agrumes, 30% se trouvent à l'est du pays, et 14% à l'Ouest. Néanmoins, j'insiste sur les bonnes pratiques utilisées dans les vergers par nos aînés dans le passé. D'ailleurs, le goût des oranges algériennes était très apprécié», indique-t-il. Un autre expert est intervenu pour secouer les consciences des agrumiculteurs de la wilaya. «Les Marocains n'ont pas honte de déclarer publiquement que les agrumiculteurs algériens continuent à dormir, et eux, par contre, se préparent à affronter le marché mondial, car ils ont réussi à copier les Espagnols. Ils ont ‘‘volé'' les techniques, tandis que chez nous, l'Etat soutient le secteur qui est pourvu d'atouts, tels que le soutien aux charges, le soleil, la qualité des sols agricoles algériens qui est reconnue par les experts internationaux, ce qui n'est pas le cas ailleurs dans le monde, où les agrumiculteurs paient toutes les charges. Hélas, en dépit de tous ces avantages, les agrumiculteurs algériens continuent à traîner dans le bas du tableau», enchaîne-t-il. Pour illustrer ses propos, l'intervenant déclare le rendement des agrumes à l'hectare au niveau de l'Algérie (100 à 150 qx), le Maroc (600 qx), l'Espagne (1000 qx). Rabah Sidhoum, le DSA de Tipasa, fraîchement installé, est intervenu pour recadrer les débats, car certains fellahs sont intervenus pour aborder d'autres problèmes, une façon pour eux de trouver des prétextes pour fuir la réalité. «Nous vous demandons surtout de travailler selon les meilleures techniques et suivre les procédures qui augmentent la production des agrumes et améliorent la qualité des variétés des agrumes : les oranges, les mandarines, les citrons, les pamplemousses, les kim-kvate. l'Etat sera là pour vous assister dans le stockage, l'emballage et l'exportation de vos produits», a indiqué le DSA.
