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Benkirane a américanisé son discours politique
Ali M'rabet. Journaliste marocain, fondateur et membre de la rédaction du site d'informations demainonline.com
Publié dans El Watan le 01 - 02 - 2013

- De nombreux Marocains se disent déçus par les promesses non tenues du PJD. Pourtant, Abdelilah Benkirane reste très populaire. Un sondage de www.govinion.com le consacre septième homme le plus apprécié au Maroc. Comment expliquez-vous cette contradiction ?
Je me méfierais des sondages. Même en Occident, où ils sont mieux régulés et contrôlés, ils se trompent, alors imaginez au Maroc où nous n'avons pas une culture des sondages… Mais, il est vrai que les Marocains aiment bien la figure de Benkirane, personnage débonnaire qui passe de l'outrance verbale à la blague potache avec facilité. C'est une première dans l'histoire du Maroc où les chefs de gouvernement étaient des personnages figés et inexpressifs sanglés dans leurs costumes-cravates. Maintenant, il faut savoir si les Marocains aiment bien Benkirane parce qu'il est rigolo ou parce qu'il fait bien son travail. Moi, j'opte plutôt pour la première probabilité.

- Le PJD veille-t-il particulièrement à son image ?

Pas particulièrement. Notre culture politique ne se prête pas énormément à ce genre d'exercice. Et sur internet, le PJD n'est pas encore fin prêt pour la révolution de la communication. Par exemple, il ne sait pas utiliser le buzz pour mettre en avant une information, contrairement à ses frères ennemis de l'association Al Adl Wal Ihsane (Justice et spiritualité) du défunt cheikh Abdessalam Yassine, qui, eux, sont champions en la matière.

- Abdelilah Benkirane s'est dit contre «l'occidentalisation des mœurs». Comment les Marocains perçoivent-ils les réformes entreprises dans ce sens ?

C'est marrant de relire cette déclaration de Benkirane. Alors que lui-même, sous la houlette de son ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, un islamiste prudent et américanophile, se comporte comme les politiciens américains qui passent leurs messages politiques enrobés de saillies humoristiques et arborant un sympathique sourire. Benkirane a occidentalisé son discours politique, ou plutôt il l'a américanisé. Jetez un coup d'œil à ses déclarations filmées, dans la plupart, surtout quand il sait qu'il est sous l'angle d'une caméra ou qu'il est enregistré, il se comporte comme un politicien américain qui cherche à mettre les rieurs de son côté avec une phrase bien placée.

- Abdelilah Benkirane a déclaré entreprendre des réformes politiques et économiques, dans le sillage d'un «changement démocratique». Où en sont ces réformes ?

Vous me parlez de réformes politiques, alors que le PJD n'a pas la majorité absolue au Parlement, même pas le tiers des strapontins de la Chambre des représentants, pour mener les réformes qu'il souhaite. Pour former le gouvernement, il s'est appuyé sur le vieux parti nationaliste de l'Istiqlal et le Parti du progrès et du socialisme. Le premier traverses une guerre civile interne après l'élection d'un nouveau secrétaire général, Hamid Chabat, entré en guerre contre Benkirane. Et le deuxième est un parti sans idéologie ni odeur depuis qu'il a abandonné l'idéologie communiste pour devenir un parti royaliste avec un zeste de gauche moderne. Alors, franchement, ce n'est pas avec ces alliés-là que Benkirane va mener des réformes politiques ou mettre le Maroc sur les rails de la démocratie. Ce qu'il fait, c'est temporiser et surtout menacer. Il y a quelques mois, il avait déclaré lors d'une réunion de la direction de son parti, à portes fermées, que le Maroc risquait, si le PJD était expulsé du gouvernement, de rejoindre les révolutions arabes. Et il y a quelques jours, il a fait part de ses craintes de ne pas pouvoir terminer la législature.

- Début janvier, Hamid Chabat, secrétaire général de l'Istiqlal et membre de la coalition gouvernementale, a lancé des récriminations à l'encontre de Abdelilah Benkirane. Il est allé jusqu'à déclarer que celui-ci jouait avec «la stabilité du pays». Qu'en pensez-vous ?

Hamid Chabat n'était pas secrétaire général de l'Istiqlal quand ce parti signa l'accord de formation du gouvernement Benkirane. Il cherche à obtenir un remaniement ministériel pour remplacer les actuels ministres istiqlaliens proches de l'ancienne direction du parti et placer ses propres hommes. Quant à la «stabilité» du pays, c'est de la surenchère pure et simple dont raffole la presse marocaine. Ni le PJD ni l'Istiqlal ne vont mettre en danger la «stabilité» du pays. Ils n'en ont pas les moyens et aucun d'eux n'a les clefs du pouvoir. Celles-ci se trouvent entre les mains des conseillers royaux qui gèrent le pays depuis le cabinet royal. Tout ceci est une pièce de théâtre dont les acteurs sont souvent conscients, d'autres fois non, qu'ils exécutent un scénario.

- Abdelilah Benkirane gère-t-il concrètement les affaires du pays ou est-il soumis au bon vouloir du Palais ?

Quand un chef de gouvernement gérera réellement les affaires du Maroc, on le saura.


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