En dépit des multiples demandes de temporisation, l'administration maintient sa démarche d'expulsion. Une trentaine de retraités de l'Institut national de cartographie (INCT) à Hussein Dey sont harcelés de manière quasi quotidienne par l'administration de l'Institut pour les contraindre à quitter les logements de fonction qu'ils occupent depuis 1980. «Nous subissons, depuis plusieurs mois, un véritable harcèlement de la part de l'administration de l'Institut qui veut récupérer ces logements, quitte à nous mettre à la rue avec femmes et enfants», déplorent ces résidants qui ont donné ce qu'ils avaient de plus chère pour l'institution, à savoir leur jeunesse. «Nous avons redressé la barre, quand il était question, à un certain moment, de fermer l'Institut. Nous avons travaillé corps et âme, chacun dans sa spécialité, pour qu'au bout du compte on nous récompense de la sorte», regrettent-ils. Ces résidants, pour la plupart malades, vivent dans une angoisse permanente de lendemains incertains, celle qui va les confier aux méandres de la rue. En dépit des multiples requêtes qu'ils ont adressées aux autorités publiques, notamment au ministère de la Défense nationale, dont dépend l'Institut, leur cas semble ne pas susciter d'intérêt, encore moins de la compassion. Au moment où il fallait postuler pour l'obtention d'un logement au niveau local, ces travailleurs ont été carrément refoulés et mis à l'écart par les responsables de l'APC. «Au niveau de l'APC, on nous a toujours répondu par la négative, car nous étions, selon les responsables locaux, logés, nous n'avions donc pas la priorité», précisent nos interlocuteurs. D'après ces locataires, parce qu'il s'agit en fait de locataires, de par les redevances locatives qu'ils sont tenus de verser mensuellement à la direction de l'Institut, ils ne cessent de réclamer une aide de la part de leur ancienne tutelle, afin qu'elle les assiste dans leurs démarches pour l'obtention de logements dans le cadre du LPA. En attendant de trouver une oreille attentive à leur problème, ces infortunés locataires doivent s'acquitter dorénavant d'un loyer revu à la hausse. «Nous avons eu des échos faisant état de l'augmentation des loyers qui sont actuellement de l'ordre de 6300 DA. Nous n'en savons pas plus pour le moment, mais dans le cas où cette décision venait à être appliquée, nous serions mis à rude épreuve», disent-ils. Ces retraités perçoivent des pensions de 30 000 DA par mois en moyenne, il serait irrationnel de leur demander des loyers de 23 000 DA. Ils trouvent, déjà, d'énormes difficultés à joindre les deux bouts, alors que viendront s'ajouter des charges qui les mettront carrément à genoux. Eu égard à toutes ces raisons, ces retraités lancent un appel urgent en direction des pouvoirs publics, afin qu'ils se penchent sur leur situation, et ce, à titre humanitaire avant tout. On ne peut, en guise de remerciement, pour des honnêtes travailleurs, les traiter ainsi, qui plus est en fin de parcours.