L'impact du conflit syrien pourrait s'étendre sur des générations et miner la sécurité dans tout le Moyen-Orient, a averti hier une commission d'enquête de l'ONU sur les violences en Syrie, accusant les deux principaux protagonistes de crimes de guerre. «La profondeur de la tragédie syrienne se reflète de manière poignante dans le nombre de ses victimes. Les expériences atroces relatées par les survivants font état de violations graves des droits humains, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité», a indiqué le rapport de 131 pages d'une commission d'enquête internationale et indépendante de l'ONU. «La dynamique destructrice de la guerre civile n'a pas seulement des effets sur la population civile, mais réduit également à néant toute la structure sociale complexe du pays, elle met en danger les générations futures et menace la paix et la sécurité dans toute la région», avertit le rapport. «Crimes contre l'humanité» Dans ce nouveau rapport, basé sur 450 interviews, la commission indique que la situation s'est aggravée, dans une spirale de violence. «La situation des droits humains en Syrie a continué à se détériorer», a indiqué le rapport, «le conflit est devenu de plus en plus sectaire, avec une conduite des opérations de plus en plus radicale et militarisée». La plupart des rebelles combattant le régime sont des musulmans sunnites, alors que les détenteurs du pouvoir et leurs plus fervents supporters sont des membres de la communauté alaouite, une ramification de l'islam chiite. «Les forces gouvernementales ainsi que les milices alliées ont commis des crimes contre l'humanité, des meurtres, des actes de torture, des viols, et sont responsables de disparitions forcées et d'autres actes inhumains», précise le rapport. La commission a fustigé de la même manière les rebelles. «Les groupes armés anti-gouvernementaux ont commis des crimes de guerre, y compris des meurtres, des actes de torture, des prises d'otage et des attaques de biens protégés. Ils continuent à mettre en danger les populations civiles, en ciblant des objectifs militaires au milieu de zones civiles», ajoute le rapport. «Lorsque des groupes armés bombardent des régions principalement civiles, ils répandent la terreur, et cela équivaut à des crimes de guerre», estime le rapport. «Les deux parties du conflit ont violé les règles internationales des droits des enfants en les utilisant comme des fantassins», poursuit-il.