Le lourd verdict prononcé, dimanche dernier, par un tribunal militaire marocain à l'encontre de 24 civils sahraouis, nommés groupe de Gdeim Izik, a suscité l'indignation de nombreuses formations politiques et Organisations non gouvernementales (ONG) à travers le monde, qui exigent son annulation et la libération «immédiate» et «inconditionnelle» des accusés. Face à ce verdict, dont les sentences oscillent entre 20 ans de réclusion et la perpétuité, ces partis politiques et ONG ont également dénoncé les conditions dans lesquelles s'est déroulé le procès des 24 prisonniers politiques sahraouis. A cet effet, Amnesty International a demandé de rejuger le groupe de Gdeim Izik par un tribunal civil et non pas militaire. «Nous demandons clairement aux autorités marocaines de rejuger les 24 prisonniers sahraouis dans un procès équitable, ainsi que l'ouverture d'une enquête sur leurs déclarations liées à la torture et aux aveux obtenus par la violence», a déclaré Ann Harrison, directrice adjoint du programme d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, en réaction au verdict du tribunal militaire marocain. Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme (HCDH) a, quant à lui, vivement critiqué les conditions dans lesquelles s'est déroulé le procès de ces prisonniers politiques sahraouis. De son côté, le Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara occidental (Corelso) a estimé, dans un communiqué, que ce scandaleux verdict doit être dénoncé à la fois par «les gouvernements, les partis politiques, les syndicats et les associations des droits de l'homme» du monde entier . En Italie, l'Observatoire international des droits de l'homme, basé à Rome, a affirmé que les 24 prisonniers sahraouis ont été jugés par un «peloton d'exécution», ordonné par le ministère de la Défense marocain, et non pas par une cour de justice.