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« Une augmentation des salaires pourrait être envisagée »
Erik De Vrijer. Chef du département du Moyen-Orient au FMI
Publié dans El Watan le 15 - 04 - 2006

Le chef de division du département du Moyen-Orient et de l'Asie centrale au Fonds monétaire international (FMI), Erik de Vrijer, revient sur les recommandations et les analyses du FMI quant à la conduite des réformes économiques en Algérie.
Erik de Vrijer avait, pour rappel, dirigé en octobre 2005 la délégation du FMI qui a effectué une mission en Algérie et dont les conclusions sur la politique salariale avaient suscité une vive polémique. A travers l'entretien ci-après, il explique qu'au regard des bonnes performances économiques enregistrées par le pays ces dernières années, « une augmentation des salaires pourrait être envisageable ». Toutefois, estime-t-il, « il est important d'adopter une politique salariale que l'économie puisse supporter ». « Compte tenu du poids du secteur public dans l'économie, a-t-il ainsi soutenu, toute augmentation des salaires de la Fonction publique pourrait avoir des répercussions sur la détermination des rémunérations au niveau de chaque entreprise. » A la question de savoir si les conditions macrofinancières sont aujourd'hui propices à l'instauration d'une convertibilité totale du dinar, le responsable du FMI affirme que la convertibilité totale du dinar n'est pas à l'ordre du jour dans les discussions entre le FMI et les autorités algériennes.
Dans quel cadre s'inscrivent, aujourd'hui, les relations entre l'Algérie et le FMI ?
Les relations entre l'Algérie et le Fonds monétaire international sont très bonnes et se déroulent actuellement dans des cadres définis . Premièrement , dans le cadre de consultations bilatérales que le FMI a avec tous ses membres, notamment au titre de l'article IV des statuts du FMI. Les services du FMI se rendent en Algérie deux fois par an pour recueillir des informations et s'entretenir avec les responsables du gouvernement et de la Banque centrale et rencontrent souvent aussi des représentants du secteur bancaire et du secteur privé, des parlementaires et des organisations de la société civile. Dans le cas de l'Algérie, les discussions portent généralement sur la politique macroéconomique du gouvernement, notamment les mesures de politiques économiques et les réformes structurelles visant à pérenniser la croissance économique, réduire le chômage et améliorer le niveau de vie de la population. L'Algérie n'a pas de programme financier avec le FMI et a, en vue de sa forte position financière, remboursé par anticipation ses tirages sur le Fonds. Deuxièmement, dans le cadre d'assistance technique dans les domaines de compétences du Fonds, à savoir : politique macroéconomique, modernisation de l'administration fiscale, politique monétaire, réforme du secteur financier et supervision bancaire, système des changes et statistiques macroéconomiques et financières. Des cadres algériens participent aussi aux cours et séminaires organisés par le FMI à Washington ou dans d'autres villes. Le FMI œuvre aussi pour un renforcement de la coopération économique régionale. Ainsi, le directeur général du FMI a pris part à la conférence sur la facilitation des échanges commerciaux entre l'Algérie, le Maroc et la Tunisie qui s'est tenue en novembre 2005 à Alger. L'objectif de la conférence était de faire progresser le dialogue sur le renforcement de la coopération régionale. La prochaine conférence régionale aura pour thème « La réforme du secteur financier et les perspectives d'intégration financière dans les pays du Maghreb » et sera tenue en novembre 2006 au Maroc.
Est -il opportun actuellement pour l'Algérie d'instaurer une convertibilité totale de sa monnaie ?
Il faudrait tout d'abord faire une distinction entre, d'une part, la convertibilité de la monnaie nationale aux fins des transactions courantes et, d'autre part, la convertibilité totale de la monnaie. La convertibilité courante (appelée également convertibilité au titre des transactions courantes, ou convertibilité au titre des opérations du compte courant de la balance des paiements) concerne la libre convertibilité du dinar pour les paiements et transferts afférents à toutes les transactions internationales courantes de bonne foi, notamment ceux liés aux échanges commerciaux (biens et services) et transactions invisibles (voyages, santé et éducation). La libre convertibilité courante du dinar est essentielle pour permettre à l'Algérie de bénéficier au maximum de son ouverture vers l'extérieur et son intégration dans l'économie mondiale. La convertibilité au titre des transactions courantes a été, en effet, l'un des facteurs permettant l'expansion du commerce durant ces dernières années. A cet égard, l'Algérie, comme la plupart des membres du FMI, a instauré la libre convertibilité courante, acceptant en 1997 les obligations prévues au titre de l'article VIII, alinéas 2a et 4, des statuts du FMI. S'agissant de la convertibilité totale, elle concerne non seulement la convertibilité au titre des opérations du compte courant mais également toutes les opérations au titre du compte de capital de la balance des paiements. La monnaie nationale devient ainsi convertible pour toutes les opérations des résidents d'un pays avec le reste du monde. La question de la convertibilité totale du dinar n'est pas à l'ordre du jour dans nos discussions avec les autorités algériennes. L'expérience a montré, en effet, qu'une ouverture du compte du capital (c'est-à-dire l'instauration de la convertibilité au titre des opérations du compte capital), en l'absence de mesures d'accompagnement adéquates, peut avoir un effet déstabilisateur sur l'économie, notamment à travers une forte volatilité des flux de capitaux. Il s'avère donc nécessaire de poursuivre les réformes pour moderniser et préparer le système financier algérien à son intégration au système financier international et de diversifier l'économie avant de prendre des décisions sur une libéralisation accrue des mouvements de capitaux.
Dans quelle mesure notre pays pourrait envisager une augmentation des salaires ?
Dans notre analyse de la situation économique de l'Algérie, nous considérons que compte tenu des bonnes performances économiques enregistrées par le pays ces dernières années, une augmentation des salaires pourrait être envisageable. Toutefois, il est important d'adopter une politique salariale que l'économie puisse supporter. Compte tenu du poids du secteur public dans l'économie, toute augmentation des salaires de la Fonction publique pourrait avoir des répercussions sur la détermination des rémunérations au niveau de chaque entreprise. Or, le niveau des salaires est un élément clé pour la compétitivité des entreprises face à la concurrence extérieure accrue, liée à la libéralisation des échanges et pour assurer le maintien et la création d'emplois. En phase avec la position du Président Bouteflika, contenue dans son allocution du 23 février 2006, à l'occasion de la commémoration du 50e anniversaire de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), nous pensons qu'une augmentation des salaires doit être liée à l'amélioration de la productivité du travail dans les entreprises afin de ne pas menacer leur viabilité.
Comment analysez-vous la gestion actuelle des dépenses publiques en Algérie ?
La hausse du cours mondial des hydrocarbures et la maîtrise des dépenses de fonctionnement du gouvernement ont contribué à la consolidation budgétaire et à une amélioration notable des finances publiques. L'augmentation des ressources hydrocarbures a aussi créé un espace budgétaire supplémentaire important que le gouvernement a décidé de consacrer, notamment, au remboursement anticipé de la dette extérieure et à une augmentation des dépenses d'investissement. Nous encourageons le gouvernement à utiliser aussi une partie de l'espace budgétaire supplémentaire à la réduction de la charge fiscale sur l'investissement et l'emploi, et à l'accélération des réformes structurelles, notamment dans les banques et les entreprises publiques. La politique de remboursement par anticipation de la dette extérieure nous semble appropriée, car elle permet d'alléger les charges de la dette et de limiter la vulnérabilité de l'économie. De même, le gouvernement a lancé un vaste programme d'investissement, notamment dans des secteurs clés comme l'infrastructure, l'habitat, l'éducation et la santé. Nous pensons qu'il importe d'assurer la haute qualité de ces dépenses et de renforcer la capacité d'absorption de l'économie. Par ailleurs, l'accélération du programme d'investissement public aura des répercussions sur le niveau des dépenses de fonctionnement. Ces implications devraient être bien prises en compte afin de ne pas nuire à la viabilité future des dépenses budgétaires. Il est aussi très important de prémunir les dépenses publiques d'éventuels retournements rapides de la conjoncture du marché pétrolier, dont l'imprévisibilité demeure toujours présente.
Comment jugez-vous la situation du système bancaire algérien ?
Le gouvernement est conscient qu'un secteur bancaire sain, dynamique et compétitif est essentiel pour atteindre les objectifs de croissance et de création d'emplois à moyen terme et pour accroître la capacité de l'économie à résister aux chocs intérieurs et extérieurs. Par ailleurs, la situation financière des banques publiques, qui dominent le système financier, est difficile, avec un niveau très élevé de prêts non performants. L'essentiel de la dette publique intérieure, qui s'élève à environ 1000 milliards de dinars à fin 2005, a été généré par l'assainissement financier des banques publiques sur plusieurs années. Dans ce contexte, les autorités ont lancé un programme de réformes du système financier axé sur la privatisation des banques publiques ciblées, l'amélioration de la gouvernance des banques publiques restantes, l'assainissement des relations financières entre les banques publiques et les entreprises publiques, le développement de la supervision bancaire, et la modernisation du système de paiement. Des progrès ont été enregistrés, mais beaucoup reste à faire, et il est important d'avancer rapidement dans la mise en œuvre du programme de réformes du gouvernement. Le processus de privatisation d'une grande banque publique a démarré. La modernisation du système de paiements avance bien, notamment avec l'entrée en opération du système Real Time Gross Settlement (RTGS) au début février 2006 et la mise en place du système de paiements de masse prévue au cours de cette année. Les contrats de performance entre l'Etat et les banques pour 2004-2006 comprennent des objectifs quantitatifs clairs. En outre, la supervision bancaire se renforce avec l'assistance technique du FMI. Concernant les banques qui resteraient encore publiques, il importe que l'Etat-actionnaire leur donne un signal fort en s'en tenant à sa nouvelle politique de gouvernance et en instaurant l'obligation d'audits externes de qualité internationale. L'application stricte par la Commission bancaire de la réglementation prudentielle est également indispensable.
Quelle gestion recommandez-vous quant au Fonds de régulation des recettes (FRR) ?
Le niveau élevé des prix mondiaux du pétrole projeté pour les années à venir se traduit par des perspectives de recettes hydrocarbures importantes. Le prix de référence de US$19 par baril sur lequel le gouvernement fonde son budget et les règles actuelles de fonctionnement du Fonds de régulation des recettes (FRR) constituent, de notre point de vue, une contrainte pour l'utilisation efficace des recettes hydrocarbures. Au vu des prix mondiaux beaucoup plus élevés que le prix de référence, nous pensons qu'il faut aménager les règles de fonctionnement du FRR pour permettre, à la fois, le financement du déficit budgétaire hors hydrocarbures et d'épargner le reste pour l'ère post-hydrocarbure et les générations futures. Il faudra donc aussi choisir un critère pour décider chaque année quelle partie des recettes hydrocarbures pourrait être utilisée de façon à ne pas nuire à la viabilité des finances publiques et, par conséquent, quelle partie devrait être épargnée. Nous recommandons de transformer le FRR en un compte d'épargne et de financement (CEF), qui devrait être intégré dans le budget. Le CEF serait un compte du Trésor ouvert auprès de la Banque d'Algérie qui abriterait les recettes hydrocarbures. L'utilisation du CEF serait réservée au financement du déficit primaire hors hydrocarbures et au remboursement de la dette publique.


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