Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a présenté, hier, le bilan des deux dernières années (2004-2005) sur la situation du secteur pharmaceutique. Les différents cadres de la direction de la pharmacie sont revenus en détail sur tous les aspects liés à ce secteur. Il a été question de la fabrication, de l'enregistrement, de l'importation, du prix du médicament et enfin de l'analyse du marché national du médicament. Les projections pour l'année 2006 ont été aussi présentées. Un programme a été élaboré et consiste, entre autres, à revoir certaines dispositions liées au processus relatif à la production, à l'enregistrement, au prix du médicament et à la commercialisation. Le ministère de la Santé a décidé, en fait, d'actualiser annuellement la nomenclature des médicaments, de réviser les prix des produits enregistrés dans le cadre du renouvellement de la décision d'enregistrement, d'étudier la fixation d'un seuil minimum de médicaments génériques dans les importations globales et contribuer pour l'introduction des marges incitatives à la production et à la consommation du générique. Pour Amar Tou, toutes ces dispositions viennent encourager le produit générique qui constitue aujourd'hui l'unique moyen de rationaliser les dépenses. La révision des marges est un point qu'il faut, selon lui, régler en urgence et définitivement. Il est important, a-t-il ajouté, de revoir ces marges et des propositions seront soumises au gouvernement à ce propos. Concernant l'enregistrement qui continue de poser un énorme problème aux opérateurs, le directeur de la pharmacie, M. Maghlaoui, a précisé que son département envisage de traiter les dossiers d'enregistrement en instance depuis septembre 2005 et ceux relatifs aux produits innovants et orphelins et œuvrer pour leur remboursement. Le vieux projet concernant la création de l'agence du médicament sera également relancé, selon l'orateur. A propos de l'enregistrement, Amar Tou a précisé que la direction de la pharmacie s'est engagée à traiter les dossiers en instance dans les plus proches délais. Il a indiqué que sur 500 dossiers, 200 ont été traités et « j'ai eu la promesse de la direction de la pharmacie de voir ces dossiers aboutir d'ici le deuxième semestre de l'année en cours », a-t-il rappelé à M. Maghlaoui. Le bilan exhaustif présenté par la direction de la pharmacie fait état durant ces deux années (2004-2005) de l'enregistrement par nature de 162 produits contre 290 en 2005, dont 102 pour l'importation, 93 pour la fabrication et 95 pour le conditionnement. Concernant les produits génériques, au cours de l'année 2004, 138 médicaments ont été enregistrés contre 252 en 2005. Pour les spécialités, 24 princeps ont été enregistrés en 2004 contre 38 en 2005.Les enregistrements par classe thérapeutique font ressortir que l'infectiologie est classée en tête avec 25 produits en 2004 contre 50 en 2005. Pour le premier trimestre 2006, 66 produits ont été enregistrés. Le nombre de médicaments enregistré à la nomenclature nationale au 31 mars 2006 est de 3705, dont 867 sont produits en Algérie. A propos du prix du médicament, un comité économique est chargé depuis octobre 2005 d'étudier les prix d'autant que des anomalies ont été relevées par la direction de la pharmacie : « Certains génériques affichaient des prix de vente supérieurs à ceux des princeps et certains produits ont par le passé bénéficié d'une hausse de prix avant le terme de la décision d'enregistrement et la réglementation actuelle sur les marges n'incite pas à la promotion du générique. » La facture à l'importation a, quant à elle, connu une nette augmentation de 2004 à 2005. Selon les chiffres du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière qui excluent les produits de médecine vétérinaire et les produits parapharmaceutiques, elle est passée de 759 millions d'euros à 1005 millions d'euros. Le marché algérien du produit pharmaceutique (incluant la fabrication et l'importation) est estimé, selon M. Maghlaoui, à 117 353,38 millions de dinars en 2005. Il représente 28 109,38 millions de dinars pour la fabrication et 89 244 pour l'importation. Le groupe Saidal est classé en tête comparativement à quatre autres laboratoires, dont deux étrangers, concernant la part de la fabrication des produits pharmaceutiques par opérateur. Il est toujours en tête de liste pour ce qui est de la part de fabrication du médicament par opérateur. Une part qui est estimée à 39,26% en 2005. La fabrication du générique représente, selon ces chiffres, 62,38% pour la même année « dont 60 à 70% constituent la production du groupe Saidal », a précisé le ministre de la Santé. Pour ce qui est de l'importation des produits pharmaceutiques par des opérateurs privés, il a été comptabilisé en 2005, 777 millions d'euros contre 577 millions d'euros en 2004, dont la provenance est essentiellement la France avec 65,98% contre 61,13 % en 2004, soit une évolution de +4,85 %. Quant aux médicaments, 751,08 millions d'euros ont été importés en 2005 contre 558,16 en 2004. L'importation de l'insuline pour l'année 2005 par les différents laboratoires a été estimée à 19,28 millions d'euros avec un pourcentage de 58,37 pour le laboratoire danois Novo Nordisk suivi par le français Sanofi Aventis avec 27,51% et le laboratoire américain Eli Lilly avec 14,21%. Par ailleurs, 3,11 millions d'euros de vaccins et de sérums ont été importés en 2005. En outre, le directeur de la pharmacie a souligné que les établissements de production des produits pharmaceutiques sont au nombre de 85, dont 58 unités de fabrication et 27 unités de conditionnements. 55 autres projets d'investissement sont au stade d'autorisation provisoire, 16 en phase avancée de travaux de réalisation et 9 en cours de validation des équipements et du processus de fabrication. La distribution des médicaments est assurée par 495 grossistes distributeurs et 6100 officines, dont 956 agences d'Endimed et l'ouverture de 225 officines dans 38 wilayas.
