C'est à l'ombre des sévères sanctions de trois ans de suspension d'activité à des sursis avec exécution immédiate, que le bâtonnat de Annaba (cours de justice de Tébessa, Guelma, Annaba) a organisé samedi une journée de sensibilisation sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Aux côtés de nombreux avocats en exercice à Annaba, Guelma, Tébessa, Souk Ahras, El Tarf y ont également participé le conseiller auprès du ministre de la Justice, le procureur général et le président de la cour de justice de Annaba ainsi que des élus et représentants de la société civile. Succinctement, plusieurs dispositions de cette charte ont été abordées et largement commentées. Aspect juridique, application sur le terrain, problématique des disparus et des victimes de la tragédie nationale, droits et devoirs des bénéficiaires ont été les points qui ont retenu l'attention des participants. Tout autant que la question de la disponibilité pleine et totale des robes en noir à apporter aide et assistance à tous ceux parmi les victimes dans le besoin d'un conseil juridique. Cette disponibilité est mise en relief dans l'appel lancé par Me Nadjoua, bâtonnier de la région de Annaba lorsqu'il a affirmé : « Nos portes sont ouvertes à tous ceux qui cherchent une compréhension des dispositions de cette charte pour mieux appréhender leur situation ». C'est certainement pour une meilleure prise en charge des affaires des justiciables y compris ceux concernés par les dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation que le bâtonnat de Annaba s'est lancé dans une large campagne d'assainissement des rangs de sa corporation. « Avec la collaboration de tous, nous ferons en sorte que les dispositions de cette charte soient à la portée de compréhension de tous. Tous les avocats ont adhéré à cette démarche d'aide et assistance à tous ceux dans le besoin d'un conseil juridique. D'où cette autre démarche consistant en l'assainissement de nos rangs », a affirmé Me Abderahmane Amara délégué général du bâtonnat de Annaba. L'assainissement dont il est question a nécessité la traduction devant la commission de discipline d'un grand nombre d'avocats auteurs d'infractions à l'éthique et à la déontologie. Il en est ainsi de ceux contre lesquels des justiciables se sont plaints et contre lesquels il a été prouvé des montants d'honoraires abusifs ou leur implication dans des démarches contraires à cette éthique et à cette déontologie. Une liste comportant des noms d'avocats impliqués de près ou de loin dans des affaires ayant défrayé la chronique est actuellement à l'étude au niveau du bâtonnat de Annaba.