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Loucif Hamani : Prêt à me donner corps et âme pour la formation des jeunes
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Publié dans El Watan le 26 - 04 - 2013

Grand champion algérien de boxe des années 1970-80, Loucif Hamani s'est éclipsé du monde du sport dès qu'il a quitté le ring. Aujourd'hui à la retraite et retiré dans son «coin», le roi des esquives a accepté de répondre aux questions d'El Watan Week-end.
- Depuis que vous avez quitté le monde de la boxe, on n'a pas beaucoup entendu de vos nouvelles. Pourquoi ?

Tout simplement parce que, à l'époque, la Fédération de boxe ne m'avait ni appelé ni sollicité et moi je ne voulais pas me rabaisser pour demander quoi que ce soit. D'un autre côté, comme j'étais au ministère des Affaires étrangères, je devais passer deux ans à la centrale et quatre à l'étranger. Aujourd'hui, je suis à la retraite après presque 40 ans de loyaux services passés dans ce département.
- Y a-t-il aujourd'hui de la place pour la boxe dans votre quotidien, surtout que vous êtes maintenant à la retraite ?

Ce que je peux vous dire, c'est que si on faisait appel à moi, je serais prêt à me donner corps et âme pour la formation des jeunes. Cette discipline algérienne a toujours formé de très bons boxeurs et l'Algérie a toujours remporté des médailles dans des compétitions internationales, que ce soit aux Jeux olympiques, méditerranéens ou africains.
- Les Algériens gardent en mémoire votre combat perdu par KO face au champion du monde, l'Américain Marvin Hagler, en 1980, mais aussi les très nombreuses victoires et la grande joie procurée au peuple algérien dans les années 1970-80. A cette époque, il y avait une grande communion entre les supporters et ses champions.

Dans les années 1970, il y avait plus de moyens. L'Algérie organisait régulièrement des combats en professionnel ou en amateur. L'Amicale des Algériens en Europe faisait aussi un grand travail, puisque dès qu'il y avait un boxeur qui émergeait dans un club, il le faisait venir pour faire de la haute compétition comme par exemple les Jeux africains.
- Parlons justement de votre combat perdu face au boxeur américain. Vous avez dit, à ce moment-là, qu'on avait changé les juges, les arbitres et même le lieu du combat. Pourquoi, selon vous ?

On m'a même menacé parce qu'à l'époque, on voulait que je perde ce combat. Il y a même ceux qui m'ont dissuadé de boxer. Mais le fait que j'étais pris en charge pour le voyage, l'hébergement et les l'entraînements, je ne pouvais rembourser la totalité de la somme déboursée pour ma préparation. Mais pour les organisateurs de ce combat face à Hagler, il fallait que je perde.
- Ce combat face à Marvin Hagler était le premier pour vous après pratiquement 3 ans d'inactivité. Qu'est-ce qui vous a poussé à accepter ce challenge ?

Je me suis dit, à cette époque, que je préfère boxer une demi-finale mondiale. Si je gagne tant mieux, dans le cas contraire, je perds et c'est tout. J'ai rencontré des champions qui étaient classés 2e ou 3e mondial que j'ai largement battus. C'est ce qui m'avait poussé à accepter ce combat contre Hagler.
- Comment jugez-vous votre carrière à laquelle vous avez mis fin à l'âge de 33 ans ?

J'ai fait une très bonne carrière, surtout en amateur, où j'ai disputé 178 combats pour 1 nul et 3 défaites. En professionnel, j'ai eu 59 combats pour seulement 3 défaites. Comme j'ai atteint le sommet, j'ai préféré ne pas prendre de coups ou faire le combat de trop. Donc, j'ai arrêté. Et pour l'anecdote, lors des 3 défaites, la maman, Allah yarhamha, n'était pas présente à mes combats.
- Justement, tout le monde se souvient de votre regrettée mère qui était partout avec vous lors de vos différents combats, pourtant ce n'est pas évident qu'une maman accepte de voir son fils reçevoir des coups.

Justement, je lui disais souvent de ne pas assister à mes combats, mais dès que je prenais le chemin de la salle, elle appelait un taxi ou bien un cousin. Il l'emmenait et elle passait partout comme une reine. C'est ainsi qu'elle avait connu pas mal de stars, à l'instar des chanteurs Johnny Halliday, Enrico Macias, l'acteur Jean-Paul Belmondo… Ce dernier l'aimait beaucoup. C'était une ancienne maquisarde. Elle avait été condamnée à mort. Elle était aussi une grande source de motivation pour moi lors de mes combats.
- Votre fils a décidé de suivre vos traces en devenant boxeur. L'avez-vous influencé dans son choix ?
Pas du tout. Le choix de la boxe, il l'a fait de son plein gré. Il est a été médaillé d'or en Jeux méditerranéens. Il a été plusieurs fois champion d'Algérie et champion d'Afrique. Il a été aussi champion de France. Il a remporté la coupe de France. J'estime qu'il se débrouille bien.
- On présente souvent le monde de la boxe comme très difficile, surtout avec les managers qui exploitent les boxeurs. Ceux-là sont même qualifiés de «suceurs de sang». Partagez-vous cet avis ?

Je partage un peu cet avis en disant qu'il y a effectivement des managers qui sont de véritables suceurs de sang, mais il y en a d'autres qui sont exempts de tout reproche. Mon manager, Julien Teissonnier, a été comme un père pour moi. D'ailleurs, je n'ai pas voulu le quitter, je l'ai gardé jusqu'à la fin. Il y avait beaucoup des managers qui voulaient me prendre comme Phillipe Filippi, Jean Bretonnel, José Jover ou José Taxel, mais je suis resté fidèle à Julien. Il était présent tout le temps avec moi, que ce soit à Munich aux JO de 1972, aux Jeux méditerranéens ou encore aux Jeux africains, où il a été souvent pris en charge.
- Par contre, le phénomène qu'on constate aujourd'hui, c'est qu'il y a de plus en plus de champions qui dépassent la quarantaine. Comment expliquez-vous cela ?

Les poids lourds restent l'exception dans la boxe. Les boxeurs peuvent faire des combats jusqu'à 45 ans, car ils ne bougent pas trop. Pour les poids moyens, c'est différent. Ça frappe. Il y a un style, jeu de jambes. Il ne faut pas prendre trop de coups dans cette catégorie. La plupart arrêtent à 34 ou 35 ans.
- En Algérie, qu'est-ce qui empêche aujourd'hui la boxe d'avoir de grands champions comme c'était le cas à votre époque ?

Je considère que l'Algérie a toujours eu de grands champions. Ce qui manque, ce sont les organisateurs de combats. Il faut laisser les gens organiser des matches en professionnel ou en amateur. Aujourd'hui, les promoteurs capables de redynamiser la discipline manquent énormément. Il n'y a qu'à voir depuis combien de temps l'Algérie n'a pas organisé de combats professionnels ou amateurs, alors qu'en principe, il devrait y avoir une compétition au moins chaque mois.

- Pourquoi, selon-vous, beaucoup de boxeurs algériens terminent mal leur vie ?

Moi, j'ai toujours soulevé le cas du boxeur Moussa, par exemple, pour que l'Etat le prenne en charge en essayant de l'intégrer et le faire bénéficier d'un salaire. Malheureusement, il a été complètement oublié et c'est dommage de le dire, mais il y a d'autres boxeurs dans la même situation.
- Après avoir mis fin à votre carrière en 1983, vous avez carrément tourné la page de la boxe. Etait-ce un choix ou une nécessité ?

C'était une nécessité. J'étais classé 2e mondial et j'ai préféré mettre fin à ma carrière. Je n'ai ni pris de coups ni été marqué. Je suis sorti sain et sauf, et c'est le plus important pour moi.
- Y a-t-il aujourd'hui un projet en rapport avec la discipline, qui vous tient à cœur ?

Justement avec mon ami Nacer Yefsah, nous envisageons de réaliser un centre spécial pour les sportifs consacré à la boxe, l'athlétisme, au handball et à la natation. J'envisage pour cela solliciter le ministère de la Jeunesse et des Sports, mais aussi les walis d'Alger et de Boumerdès pour qu'ils m'aident à concrétiser ce projet pour l'octroi d'un terrain.
- Verra-t-on un jour Loucif Hamani de nouveau dans le monde de la boxe ?

Incha Allah. Si on me fait appel, je donnerai mon savoir-faire, mon style… Mes esquives, je peux les transmettre. Mais pour cela, on doit d'abord me solliciter.


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