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Gestion des otages : une (nouvelle ?) doctrine française
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Aux dossiers des otages du Sahel dont le président François Hollande a hérité et qui se règlent aujourd'hui dans le massif
des Ifoghas, d'autres se sont encore ajoutés.
Nous avons deux devoirs : libérer nos otages et libérer le Mali des terroristes». Cette déclaration du président français, François Hollande, trois mois avant le déclenchement de l'opération Serval sur le Mali, vient poser une toute nouvelle équation dans l'approche française du règlement des prises d'otages. Les objectifs de guerre au Sahel – chasser les groupes terroristes qui occupent un territoire souverain – rejoignent ici des objectifs de sauvetage – récupérer les otages en vie – dans un même usage de la force et contre un même ennemi.
De cette équation, la négociation est exclue au profit de la confrontation. Loin d'être une posture, cette position confirme un virage stratégique entamé à la fin du mandat du président Nicolas Sarkozy, mais en franchissant une étape supérieure.
Contrairement aux opérations militaires, qui avaient été jusque-là initiées dans ce but, la libération des otages n'est pas ici l'enjeu de l'entrée en guerre de la France et du recours à ses armées, mais une finalité reléguée au rang de possible aboutissement collatéral, une fois les autres objectifs atteints.
A plusieurs reprises, Nicolas Sarkozy avait déjà ordonné l'usage de la force pour mettre un terme à une prise d'otages. Mais cette option était toujours présentée en deuxième choix, une fois que celle de la négociation, toujours privilégiée, s'avérait épuisée ou inopérante. En août 2010, Michel Germaneau, un humanitaire de 78 ans enlevé par Al Qaîda dans les pays du Maghreb islamique (AQMI) en avril 2010 dans le nord du Niger, était assassiné, en représailles à l'opération militaire franco-mauritanienne pour tenter de le libérer.
Cette stratégie choisie de fermeté, présentée par le chef de l'Etat comme un «tournant majeur», voulait marquer une rupture avec une «tradition» française, autant qu'européenne, dans la gestion de ce dossier. Désormais, «payer des rançons et accepter de libérer des prisonniers en échange de malheureux innocents ne peut pas être une (bonne) stratégie», avait-il alors martelé, défendant une ligne qui devait dorénavant être celle de la France .
L'opération conjointement menée en janvier 2011 par les forces nigériennes et françaises pour tenter d'intercepter le convoi transportant deux jeunes Français qui venaient d'être enlevés à Niamey venait confirmer ce «tournant», avec cette variante : l'attaque préventive. L'objectif est bien d'intervenir en s'appuyant sur les armées locales, mais avant qu'ils ne parviennent jusqu'au sanctuaire du Nord Mali, afin d'éviter à la France de se retrouver dans une configuration de négociation. Et d'assumer de risquer la vie des otages. Preuve que la nouvelle doctrine reste soumise à la règle de l'exception, la gestion du dossier Areva/Satom trouble la ligne de fermeté affichée.
Trois des sept expatriés de ces sociétés enlevés par AQMI le 16 septembre 2010 sur le site d'extraction d'uranium d'Arlit au Niger sont libérés cinq mois plus tard. Malgré les dénégations officielles, plusieurs témoignages viennent conforter les premières allégations de tractations menées par la France, via les deux entreprises concernées, aboutissant au versement d'une rançon. Les nouvelles autorités françaises ont très tôt fait savoir que leur détermination à libérer les otages serait aussi forte que leur refus d'y parvenir par des contreparties accordées à leurs ravisseurs.
Plus encore par le versement de rançon, qui vient financer la prochaine action contre la France. La menace pressante d'une sanctuarisation du Nord Mali – ouvrant la voie à un «Sahélistan» selon l'expression du ministre des Affaires étrangères et européennes, Laurent Fabius, justifie l'activisme de la France au Conseil de sécurité pour obtenir une résolution autorisant le recours à la force, au même titre que la restauration de l'ordre constitutionnel à Bamako et l'intégrité du territoire malien.
Aux dossiers des otages du Sahel dont le président François Hollande a hérité et qui se règlent aujourd'hui dans le massif des Ifoghas, d'autres se sont encore ajoutés. A la faveur du chaos malien, puis de l'intervention française, la France a vu le nombre de ses otages atteindre, avec la famille (trois adultes et quatre enfants) enlevée dans le nord du Cameroun le 19 février dernier, le chiffre record de 15 ressortissants, tous retenus sur le sol africain.
L'attaque menée par le groupe de Mokhtar Bel Mokhtar sur le site gazier d'In Amenas le 16 janvier 2013, a fourni l'occasion aux autorités françaises d'assurer l'intangibilité de la ligne choisie de fermeté à l'égard de ces pratiques. Apportant son soutien au choix
— controversé — d'intervention des forces algériennes, le Président a réitéré qu'«il ne pouvait pas y avoir de négociations avec les preneurs d'otages» car «face au terrorisme, il faut être implacable».
En réalité, la vraie nouveauté «tactique» introduite par les autorités françaises sous la présidence Hollande a consisté à désolidariser le traitement de la question des otages des choix de la France en matière de politique extérieure. Mais aussi de leurs éventuelles conséquences : l'attaque d'In Amenas, comme la dernière prise d'otages au Nord Cameroun ont été soigneusement dissociées dans le discours officiel du contexte de l'intervention française au Mali…
L'annonce, début mars, par les autorités tchadiennes de la mort des deux hommes forts d'AQMI au Sahel, Abu Zeid et Mokhtar Belmokhtar, si elle était avérée, n'augure pas un sort plus favorable aux otages qu'ils détenaient. Comme il ne signera pas davantage la fin de la guerre : d'autres lieutenants qui leur étaient proches peuvent être tentés de prendre la place laissée vacante et d'affirmer leur autorité en organisant des opérations de représailles contre la France comme autant de faits d'armes pour asseoir leur légitimité.


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