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Instituer la pensée critique en Algérie
Première rencontre sur Bakhti Benaouda à Alger
Publié dans El Watan le 23 - 05 - 2013

L'université algérienne a oublié les travaux de Bakhti Benaouda et ignoré ses projets.
Il était poète, philosophe, journaliste et critique littéraire. Bakhti Benaouda a été assassiné à Oran le lundi 22 mai 1995 à l'âge de 34 ans. Ses assassins n'ont jamais été identifiés. Hier, à l'espace Plasti du quotidien Algérie News, à Alger, universitaires, chercheurs et journalistes se sont rappelé du combat de ce libre-penseur pour la modernité en Algérie, en présence de sa fille Ismahane.
Algérie News organise depuis hier le premier colloque national sur «La pensée du philosophe Bakhti Benaouda». «Nous voulons, à travers ce colloque, engager le débat sur le rôle de l'intellectuel critique aujourd'hui en Algérie. Bakhti a payé chèrement sa volonté de joindre l'idée à la pratique. Il n'appartenait à aucune tribu politique ou idéologique», a déclaré Hmida Layachi, organisateur de la rencontre et directeur du journal El Djazaïr News. Il a écarté toute idée de subjectivité et de glorification du passé. «Bakhti Benaouda est toujours avec nous en ce sens qu'il nous inspire tous», a-t-il ajouté.
Des compagnons, des amis et des collègues de Bakhti Benaouda ont présenté leurs témoignages, lesquels seront publiés dans un livre. «Nous voulons lancer le prix Bakhti Benaouda de la pensée critique. Le but est d'instaurer de nouvelles pratiques à une époque où les intellectuels sont marginalisés et où les idées superficielles dominent. Cette rencontre est une forme de résistance», a appuyé Hmida Layachi. «Nous ne voulons pas pleurer mais rappeler tous les travaux menés par Bakhti de son vivant», a enchaîné Abdallah El Hamel. Ce poète, qui avait habité une certaine période chez Bakhti Benaouda, a révélé que les étudiants en magister ou en doctorat venaient chez le philosophe pour emprunter des livres et des périodiques culturels, introuvables sur le marché. Mohamed Abbou, ancien recteur de l'université d'Oran et ancien ministre, était parmi les dernières personnes à avoir vu Bakhti Benaouda avant son assassinat. Le poète devait être recruté comme directeur de cabinet du recteur. «Je l'ai déposé dans son quartier. Son père était heureux de revoir son fils. Bakhti a insisté pour revoir les amis du quartier, pour jouer un match de foot avant de rentrer chez lui.
En cours de route, il a été a tué», s'est-il rappelé. Mohamed Abbou a regretté que l'université n'ait pas assumé son devoir envers le défunt. «Bakhti avait plusieurs projets scientifiques qu'il n'a pu achever. L'université aurait dû poursuivre ce travail et concrétiser ses travaux par fidélité à l'homme. Nous avons une dette envers lui», a-t-il reconnu. La faculté des lettres arabes d'Oran avait, selon lui, connu une grande activité scientifique grâce au dynamisme de Bakhti. Il a rappelé sa grande contribution à la revue philosophique, Al Hadha (la modernité). «Cette revue de grande qualité était demandée par toutes les universités arabes. Pour Bakhti, la critique est un dialogue avec la littérature, avec les hommes de lettres, avec l'autre», a soutenu Mohamed Abbou. Bakhti Benaouda avait toujours milité pour que le penseur soit mieux considéré que l'homme politique. Un signe de progrès, selon lui. Azzeddine Mihoubi, poète et journaliste, a évoqué le courage de Bakhti Benaouda. «Il n'avait peur de rien, il s'interrogeait toujours sur l'avenir. Bakhti et Amar Belahssen avaient donné une autre dimension au supplément culturel d'El Djoumhouria dans les années 1980. Bakhti était un véritable radar culturel. Il captait tout. Aucun texte sur la critique littéraire ne lui échappait, il ne ratait aucune conférence, croyait à ce qu'il faisait, ne s'était pas trompé de chemin. Il défendait son point de vue avec modération et n'a jamais obligé les autres à réfléchir comme lui», a-t-il dit. Les deux hommes s'étaient rencontrés pour la dernière fois en avril 1995, lors des journées littéraires d'El Eulma (projet généreux aujourd'hui abandonné).
Azzeddine Mihoubi a écrit un poème en hommage à Bakhti Benaouda après son assassinat, «Asstahi» (j'ai honte), chanté par le défunt Mohamed Boulifa. «La présence de Bakhti à El Eulma avait donné une dimension nationale à ces journées littéraires», a reconnu Abdelwahab Tamhacht, organisateur de cette manifestation. L'écrivain Abdelwahab Benmansour, ami de Bakhti Benaouda, a confié que son roman, Fi dhiyafiti ibliss, est paru deux jours avant l'assassinat du philosophe. «Je garde toujours l'exemplaire qui lui était destiné avec ma dédicace. Je devais le lui remettre le 22 mai 1995 à Oran. Je n'ai jamais pu le rencontrer», s'est-il souvenu.
Le nouvelliste et dramaturge Chérif Ladrâa a évoqué «la blessure poétique» que portait Bakhti Benaouda et parlé d'une longue discussion qu'il avait eue avec lui sur la philosophie, la poésie, le théâtre épique et le matérialisme dialectique.


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