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Lutte contre la criminalité
Plaidoyer pour « un front mondial »
Publié dans El Watan le 30 - 04 - 2006

Comment anticiper les menaces terroristes ? Que doit faire un Etat pour prévenir ce genre de risques ? Y a-t-il une forme contemporaine de criminalité ? Ce sont autant de problématiques autour desquelles Xavier Rauffer et François Roux, deux éminents criminologues français de l'université Paris Panthéon, ont animé, hier à l'école supérieure de la police de Châteauneuf, un intéressant débat organisé par la DGSN et préparé par Farid Benchikh, criminologue de renom et collègue de ses invités à l'université parisienne.
D'entrée, Xavier Rauffer a tenu à baliser la discussion : « Nous ne sommes pas là pour prescrire des ordonnances. » Exit donc la lutte contre le crime en Algérie à l'ombre de la réconciliation nationale. L'expert ne s'empêche pas cependant de poser des diagnostics et d'esquisser la conduite à tenir aux politiques. Il affirme ainsi qu'il est contre-indiqué pour un Etat confronté au fléau de la criminalité d'entreprendre la lutte en solitaire. « Il ne faut jamais faire les choses seul, mais toujours voir ce qui se fait de meilleur ailleurs. » Si les deux experts évitent soigneusement de porter des jugements sur la stratégie de lutte adoptée par le gouvernement de Bouteflika, ils notent néanmoins qu'il ne faudrait pas crier victoire mais être « vigilants » à une criminalité qui prend diverses formes. François Roux recommande aux autorités sécuritaires algériennes de s'intéresser à la cybercriminalité qui pourrait être « une boîte de Pandore ». « Il faut savoir que les réseaux terroristes usent du sexe, de la pédophilie et de la pornographie pour attirer les gens. Il ne faut donc pas perdre de vue l'influence de l'informatique, mais surtout de l'internet dans la propagation de la criminalité et l'interconnexion des réseau maffieux. » Son collègue l'appuie en faisant remarquer que les réseaux terroristes ont « souvent des branches d'activités pornographiques ». Les deux experts invitent les politiques à « limiter le tuyau de l'informatique » non pas en mettant les cybercafés sous contrôle policier, mais « en poussant les professionnels à s'organiser par la réglementation ». Partant du postulat qu'il y a une connexion évidente entre l'informatique et la criminalité, ils recommandent au législateur de faire des lois permettant d'infiltrer la toile du web et par-là même celle des terroristes. Les deux criminologues sont convaincus qu'il existe « des multinationales du crime » qui possèdent des connexions dans tous les pays du monde. C'est pourquoi ils conseillent la mise en place d'un mécanisme de lutte similaire, c'est-à-dire un front mondial organisé.
« LA TACHE NOIRE »
Il y a cependant un problème : la définition du terroriste. « Aux Etats-Unis, toute personne coupable d'actes répréhensibles est désignée expressément du vocable de ‘'criminal'', alors qu'en France par exemple, on a inventé les incivilités, les délinquants ! » Pour Xavier Rauffer, ces euphémismes utilisés pour désigner de vrais criminels ne sont pas de nature à aider dans la lutte. Autre frein également : les hommes politiques qui gouvernent ne sont pas sur la même longueur d'onde que les experts et les concepteurs des stratégies de lutte, d'après le conférencier. Il en veut pour preuve que les « think tank » de la CIA avaient mis en garde l'administration Bush en 2003 contre le bourbier irakien en se basant sur des analyses qui indiquaient que l'armée américaine allait faire face à une terrible vague de terrorisme à Baghdad. Les faucons de la Maison-Blanche n'ont pas pour autant pris ces menaces au sérieux et « voyons la situation aujourd'hui dans ce pays », affirme Xavier Rauffer, précisant que des cadres de la CIA lui avaient confié récemment : « Nous nous sommes plantés en Irak et nous allons le payer cher ! » François Roux note lui aussi le rapport de la CIA en 2000 qui a été « extrêmement critique vis-à-vis des Etats-Unis concernant la Palestine ». Là aussi, George Bush et ses collaborateurs ont préféré soutenir la politique de la terre brûlée d'Ariel Sharon au lieu d'écouter les mises en garde des experts de la CIA. C'est que pour les deux universitaires auteurs de plusieurs travaux de recherche et d'analyses au profit de la direction des études stratégiques du ministère français de la Défense, la déconnexion est consommée entre les politiques et les hommes des laboratoires. Le constat vaut également d'après eux sur l'analyse du phénomène terroriste. On ne peut pas traiter le terrorisme sous l'angle réducteur de simple criminalité, mais on doit s'intéresser également à ses causes que sont l'injustice, le sous-développement et tous les ferments qui alimentent la criminalité. C'est ce qu'appelle Xavier Rauffer « la tache noire de la mondialisation ». Aspect d'après lui que le fameux « livre blanc » du terrorisme publié par le gouvernement français a éludé en se bornant à la face visible du phénomène et oubliant le fond. Au niveau de l'Union européenne, les deux experts ne sont pas plus satisfaits de la prise de conscience communautaire du risque. « Savez-vous que le budget de l'Europol est l'équivalent de 5 t d'héroïne ? C'est-à-dire que n'importe quel narcotrafiquant peut s'offrir Europol ! », ironise l'orateur, assénant que la drogue et la criminalité en Europe sont traitées comme « s'il s'agissait de problèmes de santé publique ! ».


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