Dans un entretien diffusé, hier, par Al Manar, la chaîne du Hezbollah, le président syrien Bachar Al Assad a reconnu implicitement avoir reçu des missiles sol-air sophistiqués S-300 de la Russie. Interrogé sur la livraison de ces missiles promis par Moscou, M. Assad a répondu : «Tous les accords passés avec la Russie seront honorés et une partie l'a déjà été dernièrement.» Ces missiles sont des armes ultramodernes qui peuvent détruire des avions ou des missiles guidés. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov avait justifié mardi la livraison prévue des S-300 à Damas en estimant que ces missiles visaient à dissuader toute velléité d'intervention extérieure dans le conflit. D'autre part, Israël a affirmé, hier, qu'il ne voulait pas provoquer «d'escalade» militaire avec la Syrie mais ne permettra pas le transfert d'armes «stratégiques», notamment au Hezbollah chiite libanais, sa bête noire. Le Wall Street Journal (WSJ) avait rapporté début mai que l'accord de vente des missiles remontait à 2010 et la Syrie a payé à la Russie 900 millions de dollars pour quatre batteries de missiles S-300, comprenant six rampes de lancement et 144 missiles d'une portée de 200 km. L'installation d'un tel système de défense antiaérienne compliquerait tout projet des Etats-Unis ou leurs alliés de mener des frappes aériennes contre le régime de Damas, d'établir une zone d'exclusion aérienne au dessus de la Syrie ou d'intervention pour sécuriser et démanteler des armes chimiques.