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«La finance, c'est la destruction de l'économie»
Omar Aktouf. Expert international en management, HEC Montréal (Canada)
Publié dans El Watan le 30 - 06 - 2013

La crise économique de 2008, qui a secoué le capitalisme européen et nord-américain, a amené l'universitaire algérien Omar Aktouf à écrire un essai qui ressemble à un manifeste : Halte au gâchis, en finir avec l'économie-management à l'américaine.
Publié la même année aux éditions Liber au Canada, le livre vient d'être édité en Algérie par Arak éditions. «Une fois arrivé au Canada, commencé à enseigner le management et entré dans l'entreprise nord-américaine, je me suis rendu compte que derrière la réussite matérielle, il y a un gâchis incommensurable. Le premier de ce gâchis est le génocide amérindien. Les Indiens vivent aujourd'hui dans des réserves comme des animaux. Il y a aussi la pollution. Ces dix dernières années, les cas d'asthme à la naissance ont augmenté de 400% dans une ville comme Montréal à cause de la qualité de l'air. Le gâchis est aussi lié à la façon de penser la société, l'économie, la nature, le monde. Détruire pour faire de l'argent ! Economie et management vont ensemble. Ce type d'économie-management ne peut aboutir qu'à du gâchis qu'il est temps d'arrêter. Nous sommes déjà à la énième crise.
Et ce système ne peut continuer d'exister qu'à travers les crises», a estimé Omar Aktouf, invité des Rencontres d'El Watan. Selon lui, les business schools et les écoles de commerce américaines et canadiennes enseignent plutôt l'économie industrielle, pas l'économie politique. «On tourne en rond. On ne fabrique pas de connaissances et on ne les fait pas avancer. On répète les techniques de marketing, de comptabilité, de stratégie... et on fait comme si ces techniques étaient des connaissances. Il n'y a plus d'esprit critique. Cet esprit vous pouvez le trouver dans certaines facultés de philosophie ou de sociologie. Ceux qui ont les micros, les plateaux de télévision ou les pages de journaux sont ceux de la Right Wing, la droite», a-t-il estimé.
Remise en cause rituelle
Pour lui, les techniques sont appliquées sans conscience. Il est question de formatage. «Noam Chomsky l'a bien résumé en parlant de fabrication du consentement. Dans une conférence, Bill Clinton a déclaré que le peuple le moins cultivé des pays développés est le peuple américain ! Les médias et les universités appartiennent aux mêmes intérêts, les lobbies du pétrole, des produits pharmaceutiques et des armes. Le discours est le même. Les Américains et les Canadiens moyens pensent que les Etats-Unis passent leur temps à libérer le monde des dictatures, sauver les Afghans, les Irakiens, nourrir le monde !», a-t-il relevé. Le système est, d'après lui, remis en cause d'une manière rituelle par l'intervention d'intellectuels critiques à l'égard du néolibéralisme. «Les voix qui disent autre chose servent d'alibi. Ils disent : ‘Voilà nous sommes démocratiques' (...). Le mouvement des Indignés a été bien muselé. Pour certains, tout ce qui existe sur terre et même dans l'univers n'a de sens que s'il est transformé en argent.
C'est de la bêtise !», a informé l'universitaire. Il a rappelé que la plupart des chefs d'Etat occidentaux avaient critiqué «le système financier» mondial à l'éclatement de la crise en 2008 en appelant à moraliser le capitalisme.
«La finance a remplacé l'économie. La finance, c'est la destruction de l'économie. La fabrication de l'argent par l'argent ne peut générer que l'inflation et de la surchauffe puisqu'il n'y a pas de services et de produits qui suivent. Les spéculateurs et les faiseurs d'argent dans les Bourses sont dangereux. Il n'y a pas de consensus pour changer ce système. Aux Etats-Unis, le véritable pouvoir se trouve à Wall Street, pas à Washington. On ne peut pas moraliser un système basé sur l'immoral. Le système capitaliste est bâti sur l'appât du gain et la cupidité. Et la cupidité rend stupide. L'esprit est figé, n'avance plus, n'est plus capable de lire la réalité telle qu'elle est. Le discours est fabriqué autour d'une réalité qui arrange la cupidité», a analysé Omar Aktouf.
La religion du management
La cupidité conduit, selon lui, vers la destruction, l'esclavagisme et la violence. «On va justifier tout cela avec un discours sur le leadership, la motivation, self achievement, self made man… trop de gens ont intérêt à maintenir ce système. Le management n'est-il pas devenu une religion fanatique ? Je défends les religieux qui ont une foi et une sincérité. Ils ont une autre dimension que celle d'accumuler les dollars. La production est devenue un acte de vol. On vole la nature, on vole le salarié. La comptabilité, c'est l'avarice, le marketing, c'est l'envie, le leadership, c'est l'orgueil, les ressources humaines, c'est la luxure... C'est ce qu'on enseigne dans les écoles de management. On enseigne les péchés mortels et puis on donne des cours d'éthique ! Il y a de quoi devenir fou», a-t-il noté.
Le modèle américain, pour lui, n'est pas une fatalité. «Si vous me dites que les Etats-Unis sont un pays développé, je m'allonge et je pleure. Les Etats-Unis sont un pays où il y a des gens riches. Il ne faut pas confondre. Pour moi, les pays développés sont la Suède, la Norvège, l'Allemagne, la Finlande, le Japon. Les Etats-Unis sont un pays riche, pas développé. Le développement signifie que le taux d'instruction et de culture des citoyens est élevé, que le taux de participation des citoyens à la politique quotidienne est important... Vous allez à Harlem ou au Bronx, à New York, les gens vivent dans des bidonvilles. Idem à Montréal. Les retraités américains ou canadiens n'ont pas accès aux soins. Cela concerne plus de 40% d'entre eux. Si vous êtes chômeurs aux Etats-Unis, vous êtes livrés à la rue», a souligné Omar Aktouf.


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