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Le professeur Aktouf démonte «l'américanisme» du think tank algérien «pour l'entreprise»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 01 - 11 - 2011

Le professeur d'économie algéro-canadien, Omar Aktouf, professeur titulaire à HEC Montréal est connu pour son plaidoyer contre le mimétisme du modèle managérial américain. Dans un très long entretien accordé à maghrebemergent.info, il va plus loin dans ses appréciations concernant le contexte de l'entreprise algérienne. Le think tank «pour l'entreprise» lancé par des chefs d'entreprise, dont Issad Rebrab de Cevital, en prend pour son grade. Mais pas seulement lui. Extraits choisis dans cette synthèse.
Le professeur Omar Aktouf, 65 ans, n'allait pas s'arrêter là. Le temps a donné raison, sur les décombres des subprimes, à sa charge au long cours contre le modèle américain, «ce système qui confond allègrement et sciemment-, l'enrichissement des riches avec bien être général». Avec les «Indignés» devant Wall Street, «on est aujourd'hui à un stade devenu plus qu'insupportable de ce système». Le professeur Aktouf a toujours prévenu contre la duplication béate des règles de management prises des business-schools anglo-saxonnes. Il se souvient, pour étayer son propos, de sa «grande déception !» lorsqu'il découvre, lors de sa première fréquentation de la «pensée nord-américaine» que «ce qui s'enseigne en économie-management à l'américaine est indigent intellectuellement, hyper-pauvre conceptuellement et rempli de préjugés et d'idées toutes faites qui tiennent lieu de savoirs établis». Les dieux totémiques de cet enseignement sont des invariants : «le sacro-saint marché/laisser-faire», «le non moins sacro-saint leader-businessman», «la méfiance viscérale envers tout ce qui est Etat et régulation économique», «le mépris absolu de l'employé de base, du syndicat», la défiance à l'égard de tout ce qui «peut se dresser sur le chemin triomphant (et «bon pour tous») du libre marché et du pouvoir sans contrepoids du business, du capital, du patronat». Conséquence dévastatrice de ce sacerdoce, ces dernières années, le «culte» du patronat érigé «en bienfaiteur universel qui mérite tout ce qu'il désire», finit par légitimer le patron même pour «se gaver à hauteur de 500 ou 1000 fois le revenu moyen ouvrier». La sentence concernant la voie que doit prendre le capitalisme algérien est un peu plus cinglante qu'avant : «Rien, absolument rien de bon ne peut plus provenir du modèle américain».
LA «PENSEE FINANCEE» PAR LE PRIVE N'EST PAS SCIENTIFIQUE
C'est après avoir pris longuement le temps d'expliquer les origines de son «anti-américanisme» doctrinal que le professeur Aktouf s'en prend, en réponse à une question à ce sujet, au rôle de «pour l'entreprise», le dernier think tank né en Algérie : «Pour ce qui est de notre «think-tank» auquel vous faites allusion, il me suffit de dire que ses principaux instigateurs et acteurs ont été nourris de cet américanisme que je rejette en bloc, d'autant que le savoir auquel cet américanisme expose - notamment en business-schools - est un savoir construit sur fond d'idéologie flagrante : le capital roi et maître absolu ; et de conflits d'intérêts non moins flagrants et impardonnables : tout gourou ou professeur, ou chercheur en écoles de gestion ou d'économie ne peut «prospérer» que s'il a partie liée hyper-étroite avec les milieux du business et les patronats». Le professeur Aktouf met donc en doute la qualité scientifique de ce que produira un organisme de réflexion dont les bailleurs de fonds ont un intérêt particulier. Il illustre ses réserves avec l'exemple nord-américain : «En effet les financements des programmes de recherche, des chaires… voire de pans universitaires entiers, sont d'origine privée ; dès lors comment imaginer un chercheur, à part des gens comme moi qui doivent renoncer aux soutiens financiers, dans ces domaines qui se mettrait à «produire» un savoir» contraire aux desiderata des entreprises, des milieux d'affaires, du business ? Voilà les sources de ce que je dénomme «gâchis» qui a culminé avec ces façons quasi mafieuses de faire de l'argent qui ont donné les crises des Enron, Parmalat, Vivendi… puis des «subprimes» en 2007-2008. Tout cela est le résultat direct d'une façon de penser et de faire de type économie-management à l'américaine. Economie-management à l'agonie, mais que, par entêtement purement idéologique, on refuse de voir».
«POSITIONNEMENT BATARD ENTRE LIBERALISME ET CENTRALISME ETATIQUE»
Le think tank «pour l'entreprise» soutenu notamment par Cevital, le groupe Hasnaoui de Sidi Bel Abbes et le groupe Benamor de Guelma, est présidé par le professeur Taïeb Hafsi, éminent professeur algérien, travaillant également au Canada. Les deux universitaires qui ne sont pas fâchés dans la vie, divergent dans leurs approches doctrinales du management. Omar Aktouf accuse dans des termes à peine voilés son collègue de vendre en Algérie un modèle managérial nord-américain en disgrâce planétaire. Mais, pour son inconsistance, le pouvoir politique non plus n'est pas épargné par le bouillonnant professeur. «Je dirai que l'Algérie vacille entre bricolages étatistes et bricolages libéraux. Le bricolage n'est ni théorie ni praxis. Il n'est que tâtonnements au gré des modes et des régimes. Il n'y a jamais eu de continuité suffisante (en termes de «temps économique») pour mesurer les effets d'une position ou l'autre du pendule. Mais ambivalence de fait, il y a, sûr ! Les effets majeurs en sont, autant en théorie qu'en pratique, une sorte de positionnement bâtard entre centralisme étatique et libéralisme tôt apparu avec le clientélisme».


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