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«L'industrie agroalimentaire active sans réelle connectivité avec l'amont agricole »
Mohamed Amokrane Nouad. expert en agronomie
Publié dans El Watan le 15 - 07 - 2013

Consultant et expert en agronomie, Mohamed Amokrane Nouad revient dans cet entretien sur les facteurs à l'origine de la déconnexion entre le monde agricole et celui de l'industrie. Selon cet expert en filières agroalimentaires, une meilleure coordination des actions de l'Etat serait souhaitable.
-L'industrie agroalimentaire continue à recourir aux matières premières importées. Pourquoi, selon vous, cette déconnexion entre le monde agricole et celui de l'industrie agroalimentaire ?
Au lendemain de l'indépendance, l'Algérie a hérité d'une industrie agro-alimentaire (IAA) dont l'infrastructure était embryonnaire et dont la production était destinée surtout à l'exportation et à la satisfaction des besoins alimentaires d'une infime partie de la population. Jusqu'à la fin de la décennie 1970, le secteur des industries agroalimentaires était considéré comme un simple appendice de l'agriculture.
La production agricole et alimentaire n'a pas réussi à suivre la consommation alimentaire par habitant.
L'une des conséquences de ce désajustement réside dans l'extraversion de l'économie agroalimentaire. Face à la stagnation de la productivité agricole, et afin d'assurer la couverture de cette demande croissante, notre pays a dû développer l'industrie de transformation et importer des quantités croissantes de produits agricoles, soit bruts, soit transformés. Cette intégration au marché mondial est caractérisée par une dépendance accrue vis-à-vis des pays développés. L'organisation et la coordination des secteurs de production agricole, de transformation et de distribution sont souvent mal assurées. Cette intégration agro-industrielle constitue une problématique majeure des filières agroalimentaires dans notre pays.
L'approche actuelle du secteur agroalimentaire est que c'est une source de confusions héritée de l'économie agricole et rurale traditionnelle où l'agriculture est perçue comme un secteur autonome, produisant pour le marché des biens de consommation finale et rarement comme un secteur intermédiaire pourvoyeur de produits destinés à l'alimentation après transformation industrielle plus ou moins élaborée.
Les industries agroalimentaires ont évolué avec une dispersion territoriale des investissements n'ayant entraîné ni densification, ni intégration, ni efficience, avec un dysfonctionnement des filières agroalimentaires, rendues vulnérables par la libéralisation de l'économie et avec un recul relatif du rôle de l'Etat non relayé par un maillage d'organisations professionnelles et interprofessionnelles adéquat. Tout ceci a eu pour résultante une déconnection IAA-agriculture : les IAA activent sans réelle connectivité avec l'amont agricole et peu de produits sont en fait valorisés.
-Ce qui se passe actuellement dans la filière pomme de terre et l'aviculture est un exemple flagrant de cette absence de coordination entre l'agriculture et l'industrie...
Cette incohérence institutionnelle a eu comme conséquence pour les deux filières que vous citez une désorganisation au sein de ces filières avec des faillites pour certains opérateurs économiques intervenant dans ce secteur. Les produits transformés représentent aujourd'hui les deux tiers du marché agroalimentaire mondial contre 50% dans les années 80. Avec l'ouverture du marché, cette tendance commence à s'installer sur le marché algérien. En dehors des industries de transformation utilisant en majorité des céréales importées et de la poudre du lait, l'Algérie transforme très peu sa production agricole. Sachant que les pertes de la ferme à la ménagère sont évaluées à plus de 30% qui représentent le manque à gagner si ces produits sont transformés «rien ne se perd rien ne se crée tout se transforme». La transformation des produits agricoles peut contribuer à l'amélioration de notre sécurité alimentaire en récupérant une partie des pertes en les consommant rais.
-Quelles sont les solutions à entreprendre à cet effet?
Une meilleure coordination des actions de l'Etat serait souhaitable, elle pourrait commencer par l'inventaire et la mise en cohérence des diverses actions entreprises en faveur de l'agriculture et la mise au point d'un plan de développement agricole impliquant toutes les administrations et non plus seulement le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Le développement du secteur industriel agroalimentaire ne pourra donner tous ses effets que s'il est associé étroitement au développement d'une agriculture moderne.
L'agriculture souffre de sérieux handicaps : absence de logique d'entreprise au niveau des exploitations agricoles et d'organisation de la commercialisation des productions agricoles qui se caractérise par une dichotomie entre le secteur traditionnel privé atomisé avec de très nombreuses petites exploitations, qui relève surtout des politiques sociales et quelques grands exploitations privées ou publics qui représentent un potentiel important de productivité et justifient des incitations économiques.
La contrainte principale des unités agroalimentaires se situe au niveau des approvisionnements en matières premières agricoles. Les principales difficultés concernent les trois aspects de l'approvisionnement que sont : la quantité, la qualité et le prix des matières premières.
Toutes ces contraintes expliquent en grande partie pourquoi les unités de transformation ne traitent qu'une proportion très faible de la production locale et souvent bien en deçà de leurs capacités réelles.
Il y a lieu de chercher à mieux intégrer des mesures visant à favoriser des complémentarités entre l'agriculture et les IAA. Aujourd'hui, le PNDAR comprend des mesures favorisant l'investissement mais qui restent insuffisantes pour intensifier les relations avec l'industrie. C'est de proposer des mesures spécifiques de rapprochement de ces 2 acteurs : d'une part, à l'industrie, pour l'encourager à entreprendre des opérations d'encadrement contractuel et technique au niveau des agriculteurs, et d'autre part, aux agriculteurs pour se regrouper et établir des contrats de livraison avec des industries.
-Qu'en est-il de l'investissement dans les aires de stockage et dans le conditionnement des produits agricoles?
Les agriculteurs sont de plus en plus conscients de la nécessité de construire des chambres froides afin de conserver l'excédent de la production et qui leur permettra d'améliorer les conditions de conservation des produits en réduisant les pertes financières qui pourraient survenir à cause du climat ou d'autres paramètres liés au marché (production avariée). Le développement des grandes surfaces va induire la nécessité d'avoir des produits conditionnés d'où la nécessité de développer les centres de conditionnement.
Les activités de conditionnement et de stockage des produits agricoles sont onéreuses pour une exploitation agricole, d'où l'intérêt pour ces producteurs de s'organiser en groupement d'intérêt économique pour prendre en charge ces activités, c'est un processus très intéressant pour la modernisation de l'agriculture et il serait souhaitable que des conditions favorables leur soient offertes pour mener à bien leurs projets.


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