Etabli depuis 5 ans en Allemagne (15 en Europe), Samy Abdelatif, un ressortissant algérien, gère, avec sa belle-famille d'origine turque, une compagnie familiale de pompes funèbres à Hambourg. Portant le nom de Uladag Djanaza, l'entreprise familiale est versée exclusivement dans le rite musulman. Elle offre ses services à toutes les communautés musulmanes d'Allemagne et se charge même d'expatrier les corps vers de nombreux pays (Afrique, Asie, pays arabes etc.). « Reste que lorsqu'il s'agit de ressortissants algériens installés ‘'clandestinement'' en Allemagne, les chances de pouvoir expatrier les corps en Algérie sont minimes », dira M. Abdelatif, lors d'un passage au siège de notre rédaction. Estimée à 100 000 personnes, le gros de la communauté algérienne a atterri dans ce pays d'Europe au début des années 1990. « Les ‘'sans papiers'', lorsqu'ils décèdent sont placés dans des morgues pendant des mois. S'ils ne sont pas identifiés, ils sont enterrés sous X ou incinérés », se désole-t-il. Et de souligner, dépité : « Leurs familles qui sont en Algérie ne pourront jamais faire leur deuil ». « Avec le concours de quelques compatriotes, nous essayons de limiter les dégâts. Nous sommes en contact permanent avec l'ambassade d'Algérie en Allemagne. Notre représentation ne ménage aucun effort pour régler certains problèmes ». Notre interlocuteur énumère moults exemples comme celui de cet Algérien décédé sur la voie publique, alors que son ami, pris de panique, a pris la fuite, ou encore le cas d'un suicide au Sud de l'Allemagne où « il a fallu organiser une quête auprès de notre communauté pour inhumer ces Algériens. Cette situation ne peut plus durer et les autorités doivent trouver des solutions pour nos ressortissants qui ne sont pas en règle », plaide notre interlocuteur qui précise que toutes les autres communautés musulmanes (turque, tunisienne, marocaine, iranienne ou celles du pays du Golfe « sont mieux organisées que nous ». Et de lancer : « Nous interpellons les plus hautes autorités du pays afin de trouver des solutions. Nous implorons notre ministère des Affaires étrangères et celui délégué à la communauté algérienne à l'étranger à prendre en charge cet épineux problème dans les plus brefs délais. Nous sommes prêts à nous investir totalement et bénévolement à cette noble entreprise », conclut-il.