Le ministre de la Justice, Mohamed Charfi, invite le coordinateur du FLN, Abderrahmane Belayat, et ses partisans du bureau politique à recourir une nouvelle fois à la justice pour tenter d'avoir gain de cause dans le conflit qui les oppose au groupe de Amar Saadani. S'exprimant devant des journalistes en marge de la cérémonie d'ouverture, hier, de la session d'automne du Parlement, le ministre se montre toutefois prudent. Il estime que «la justice s'est prononcée en toute transparence et légalité» dans le conflit en question. «Ceux qui s'entêtent à défendre leur position doivent relire la décision de justice avant de la commenter», a-t-il indiqué, en faisant référence à la décision du Conseil d'Etat rendue, mercredi dernier, de geler la réunion du comité central et celle du tribunal administratif de Bir Mourad Raïs qui l'a autorisée le lendemain. Mohamed Charfi affirme également ne pas vouloir commenter les décisions de la justice : «Je n'ai pas à commenter les décisions de justice. Elles ont été rendues publiques. Il appartient maintenant aux commentateurs de le faire.» Sur une question relative à la rapidité avec laquelle le tribunal administratif a rendu sa décision, le ministre adopte aussi la même position. «La procédure peut faire aussi l'objet d'un recours», rappelle-t-il, exhortant implicitement Abderrahmane Belayat et son groupe à s'adresser une nouvelle fois à la justice. «Le recours est un droit garanti pour tout le monde et le dernier mot revient à la justice. Le recours se fait devant les cours compétentes et non pas devant le ministre de la Justice», ajoute-t-il. Abderrahmane Belayat, rappelons-le, avait adressé un courrier au ministre de la Justice pour contester l'autorisation de la réunion du CC organisée par ses adversaires à l'hôtel El Aurassi. «Lorsque le ministre de la Justice est saisi par une partie quelconque, il recevra la suite qu'il convient légalement», souligne-t-il, en refusant de commenter la position de la wilaya d'Alger qui a délivré une autorisation pour la tenue de ladite rencontre. «Je ne suis pas responsable de l'administration mais de la justice», indique-t-il. Le responsable de l'administration, en l'occurrence le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, ne s'est exprimé qu'à demi-mot sur le sujet. «Sept mois, ça suffit», lance-t-il, en quittant le siège de Conseil de la nation. Pour rappel, à la veille de la tenue de la réunion du CC, le jeudi 29 août, le Conseil d'Etat avait rendu publique une décision pour l'annuler. Le lendemain, le tribunal administratif de Bir Mourad Raïs (Alger) a contredit cette décision et autorisé à nouveau la réunion qui s'est terminée par l'élection à main levée de Amar Saadani au poste de secrétaire général du FLN.