Au cœur de la tourmente et des scandales liés au versement de pots-de-vin pour l'obtention de contrats de réalisation de centrales électriques, le PDG de la société nationale de l'électricité et du gaz, Noureddine Bouterfa, a annoncé hier que son entreprise tendait progressivement à abandonner les contrats pour la fourniture en clés en main d'équipements et de centrales électriques avec des partenaires étrangers. M. Bouterfa, qui a nié que cette démarche ait quoi que ce soit à voir avec les scandales de corruption ayant entaché le secteur, a mis l'accent sur le souci de Sonelgaz de renforcer l'intégration industrielle nationale et les capacités des PME locales en matière de sous-traitance et d'engineering. Le PDG de Sonelgaz a précisé que le groupe se lance dans le développement d'une industrie nationale spécifique, d'autant que ses nouveaux statuts «lui confèrent la mission de développer toute activité ayant un lien direct ou indirect avec les industries électriques et gazières et pouvant engendrer un intérêt pour le groupe». Et d'ajouter qu'afin de réduire la dépendance du secteur de l'énergie en matière de réalisation d'infrastructures énergétiques et l'approvisionnement en équipements associés, Sonelgaz a décidé d'abandonner le clés en main pour les postes et lignes électriques haute et très haute tension. M. Bouterfa a également indiqué que pour le cas des centrales électriques, le système «clés en main sera abandonné progressivement dans l'objectif de domicilier la fabrication des équipements en Algérie», en attendant la réalisation en partenariat ou par le biais de licence d'équipements essentiels. Il a également évoqué le projet de création en partenariat d'une filiale spécialisée dans l'EPC, laquelle permettra à l'avenir à Sonelgaz de réaliser par elle-même ses centrales électriques. Un ensemble de mesures que le patron de Sonelgaz juge nécessaire dans la mesure où la demande interne augmente crescendo et que sa satisfaction nécessite des investissements capitalistiques. Aucun délestage durant l'été 2013 Il précise ainsi que la demande exige en permanence la mise en service de nouveaux moyens de production, soit près de 2000 MW par an pendant dix ans et 2,5 à 3 milliards de dollars d'investissements chaque année. Avant d'ajouter que le plan de développement 2013-2017 consiste en la mobilisation d'une capacité totale de l'ordre de 18 344 MW. En attendant, M. Bouterfa a jugé que Sonelgaz a réussi à couvrir la demande de l'été 2013 vu qu'aucun délestage ni incident majeur n'a été enregistré sur le réseau interconnecté nord et que «la qualité de service, même si elle reste à améliorer, a été nettement meilleure que celle que nous avons connue durant l'été 2012». Il évoque néanmoins quelques déclenchements de transformateurs et quelques perturbations locales dues à des incidents techniques résultant d'avaries de câbles, dont plus d'un tiers ont eu pour origine des agressions d'ouvrages.