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Un compromis entre Bouteflika et l'armée
De Abdelmalek Guenaïzia à Gaïd Salah
Publié dans El Watan le 19 - 09 - 2013

Axés sur la relation entre El Mouradia et les Tagarins, les débats qui ont suivi le dernier remaniement laissaient croire à l'existence d'une guerre de tranchées entre le Président et l'armée. Les avis divergent et certaines sources bien informées parlent plutôt d'«un problème» au sein même de l'armée qui aurait suscité la suppression du poste de ministre délégué à la Défense nationale. Un poste aux larges prérogatives, créé et confié par le Président au «très contesté» général Guenaïzia.
Délibéré ou non, le débat médiatique ayant ciblé la relation entre le président Abdelaziz Bouteflika et le général Toufik a totalement occulté une importante décision prise lors du dernier remaniement. Il s'agit de la suppression du ministère délégué à la Défense nationale, qu'occupait le général Abdelmalek Guenaïzia, et son remplacement par le poste de vice-ministre de la Défense, confié au chef de l'état-major de l'armée, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah. «En réalité, il n'y avait pas de problème entre le patron des Renseignements et le Président, mais plutôt au sein de l'armée», révèle une source généralement bien informée. Elle explique : «Entre le ministère délégué à la Défense et les responsables des services actifs, le courant ne passait plus. Il y avait comme un décalage entre la prise de décision et son exécution sur le terrain. L'administration devenait de plus en plus un facteur de blocage…»
En ramenant Guenaïzia de Berne (Suisse), où il a occupé le poste d'ambassadeur près de 15 ans, Bouteflika, ministre de la Défense et chef suprême des Armées, pensait avoir trouvé un compromis dans la gestion des dossiers militaires. Durant les années 1980, il faisait partie des premiers officiers supérieurs promus, par le président Chadli Bendjedid, au grade de général et avait été chargé aux côtés du général Khaled Nezzar de mener le plan de professionnalisation de l'armée lancé en 1984. C'est sa démission en 1992 du poste de chef d'état-major de l'ANP, après avoir été parmi les officiers supérieurs ayant été à l'avant-garde de la rupture avec l'islamisme, qui reste jusqu'à aujourd'hui une énigme. C'est le plus jeune des généraux de corps d'armée, le défunt Mohamed Lamari, qui quitte l'Algérie pour un poste d'ambassadeur à Berne. Pour certains, son rappel par Bouteflika était une surprise, mais pour d'autres un électrochoc.
Les premiers estiment que le Président était à la recherche d'un homme de confiance qui connaît parfaitement les rouages de l'armée pour lui confier les affaires militaires. Guenaïzia semblait être le plus indiqué.
Son point fort est d'avoir connu et côtoyé la majorité des cadres dirigeants de l'armée et de maîtriser les rouages de l'institution. Ses points faibles : avoir quitté l'état-major au moment où l'armée avait le plus besoin de ses hommes, pour une retraite «dorée» de près de 15 ans. Pour bon nombre de ses anciens compagnons, Guenaïzia a troqué son képi contre le costume civil. «De ce fait, il lui sera très difficile de reprendre les galons du chef. Cela n'a pas été pris en compte par Président. Peut -être que lui-même ne pouvait pas le savoir?», affirment nos interlocuteurs précisant : «Malheureusement, la situation ne faisait que se détériorer. Des lenteurs considérables étaient constatées dans la prise de décision. Entre l'administration et le terrain, il y avait un véritable décalage suscitant la démobilisation des uns et la frustration des autres.» Trois ans plus tard, un décret présidentiel publié en novembre 2012, crée la surprise. En tant que président de la République et ministre de la Défense nationale, Bouteflika a largement élargi les prérogatives du ministre délégué à la Défense, qui, désormais, détient tous les pouvoirs décisionnels. Publié au Journal officiel du 28 novembre 2011, le décret (n°60) donne, au ministre délégué à la Défense nationale, le pouvoir de «signer les actes et les décisions mais aussi les arrêtés», tout en précisant qu'il exerce «sous le contrôle et l'autorité du ministre de la Défense», auquel il doit «rendre compte de ses activités».
Les larges prérogatives du ministre délégué
Il est chargé de «centraliser et de traiter» les correspondances adressées au ministre de la Défense nationale, en l'occurrence le président de la République, qu'elles soient d'ordre «administratif ou organique» et, selon l'article 3 de ce décret, «fait connaître, sous son timbre, les suites qui leur sont réservées par le ministre de la Défense nationale». Il «centralise et traite toutes les questions économiques et financières et coordonne les travaux de préparation du plan de développement et du budget du ministère de la Défense nationale, dont il est ordonnateur primaire». C'est lui également qui préside la commission ministérielle des marchés, selon le décret. Les nouvelles prérogatives de Guenaïzia font boule de neige. Et c'est la prise d'otages du complexe gazier de Tiguentourine, à In Amenas, en janvier 2013, qui va provoquer le déclic.
La célérité qu'impose la riposte à un acte d'agression aussi grave a été quelque peu compromise à cause de cette bureaucratie qui exige de passer par Guenaïzia pour chaque action ou mouvement des unités de l'ANP, chargées de libérer les otages. Certains cadres de l'institution militaire se sentaient incapables d'exercer leurs prérogatives, d'autres refusaient d'être sous l'autorité d'un civil. Parmi ces derniers, le général-major M'henna Djebbar. Depuis 2005, patron de la Direction centrale de la sécurité de l'armée (DCSA), cet officier supérieur, soulignent nos sources, «a préféré démissionner de son poste il y a plus de 6 mois». La question des prérogatives devenait de plus en plus un facteur de blocage et de tension. Tout le monde se rappelle de l'absence remarquée du général-major Guenaïzia, le 30 juin dernier, à la cérémonie de sortie de promotions des élèves de l'Ecole militaire de Cherchell.
Une absence que beaucoup ont très mal digérée. Sachant qu'en l'absence du Président, le général-major Guenaïzia devait obligatoirement être présent à la tribune officielle lors de la parade militaire, indiquent nos interlocuteurs. Selon eux, la décision ne pouvait être prise en l'absence du Président. Il fallait attendre son retour. L'idée de supprimer le poste de ministre délégué et de le remplacer par celui de vice-ministre confié au chef de l'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, (auquel de nombreuses autres directions ont été rattachées) était le compromis auquel sont parvenus le Président et l'Armée. Ainsi, Gaïd Salah pourra être l'interface entre El Mouradia et les Tagarins, même s'il est contesté par certains officiers supérieurs de l'institution. Le compromis, ajoutent nos sources, a «apaisé les esprits et remis le train sur les rails».
Le général-major M'henna retourne vers son service, le DRS, pour diriger le Bureau d'organisation, qu'occupait le général-major Lakhdar Tireche, appelé à lui succéder à la tête de la DCSA. Dans la nouvelle organisation, cette direction est rattachée au ministère de la Défense, dont elle dépendait, il y a plus de vingt ans, avant d'être mise sous l'autorité du DRS. Ainsi M'henna Djebel continuera à être sous le commandement direct de son patron, le général Toufik. «C'est un leurre de croire qu'entre Bouteflika et Toufik, il y a une guerre. Entre les deux, il y a une ligne rouge que chacun respecte. Leurs relations se font et se défont selon des compromis : faire croire que Bouteflika a dépourvu le DRS de ses prérogatives vise deux objectifs : montrer que Bouteflika est revenu en force pour s'attaquer au DRS, et par ailleurs, présenter l'institution militaire comme une armée qui s'est retirée définitivement du champ politico-médiatique. Or, le Président, très affaibli par sa maladie, est en fin de mandat, et l'armée reste aussi puissante qu'avant. Nous sommes juste en pré campagne électorale, où tous les coups et toutes les manipulations sont permis», déclare un haut cadre de l'Etat sous le couvert de l'anonymat.


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