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Il était une fois l'UNEA (2e partie )
Le mouvement estudiantin
Publié dans El Watan le 21 - 05 - 2006

L'année militante s'acheva le 1er mai par un défilé marqué par la nouvelle de l'évasion de Aït Ahmed de la prison d'El Harrach et les mots d'ordre des étudiants dénonçant le maintien en prison des détenus politiques. L'autre événement tragique a été la perte de Abdelkader Aïssani, suite à un accident de moto le 30 juin 1966, vers 16h30, à Aïn Taya.
1967 : l'Apogée
Chaque entrée universitaire, les étudiants, de retour de vacances, retrouvent le rythme de vie d'une ville universitaire. Les responsables de l'UNEA s'attachaient à reprendre les contacts, à demander aux comités de facultés, d'écoles, d'amphis, d'accompagner l'accueil des nouveaux étudiants. Cela voulait dire les informer des problèmes et des contraintes de la vie sur le campus, de formuler les revendications ou les propositions, de programmer les actions d'information, etc. Les comités de section de l'UNEA attendaient la déclaration du comité exécutif. Cette déclaration éclairait sur le rôle de l'UNEA dans un contexte donné, faisait appel au pouvoir pour réviser son altitude vis-à-vis de l'organisation, invitait les étudiants à lutter pour leurs droits matériels et moraux et pour la démocratie. Un point très important revenait à chaque occasion, celui de la réforme de l'enseignement supérieur et la relance de la commission qui avait été mise en place avant le 19 Juin 1965. L'autre préoccupation du collectif dirigeant d'Alger était la sortie de plusieurs responsables qui avaient terminé leurs études. Ce qui pose avec acuité le renouvellement des comités à tous les niveaux et la préparation de l'AG élective d'un nouveau comité de section. Cette tâche de routine, dans des situations normales, devenait un problème politique majeur dans la mesure où les responsables de l'UNEA tiennent à une vie de l'organisation conforme aux statuts, alors que le FLN de Cherif Belkacem voulait en finir avec l'autonomie de l'UNEA. Il avait créé pour cela une Fédération nationale des étudiants militants (FNEM) et une direction préparatoire de la Conférence nationale. Cette FNEM répondait aux besoins qu'avait le FLN de contrôler « ses » organisations de masse. La DPCN répondait-elle aux besoins qu'avait le FLN de déborder les structures de l'Union en proposant aux étudiants de « dépasser les situations conflictuelles ». L'habilité manœuvrière de Cherif Belkacem et plus tard de Kaïd Ahmed et Cherif Messadia se heurte à la position de principe de l'UNEA : « Nous sommes dans la légalité, nous n'avons violé aucune des régies de fonctionnement démocratique... Nous demandons le respect du choix des étudiants, c'est-à-dire l'arrêt des poursuites policières contre les membres du Comité exécutif, la libération de Houari Mouffok et Abdelalim Medjaoui, la reconnaissance des structures existantes. » Cette position devait être partagée par les étudiants pour isoler les éléments de la FNEM et de la DPCN qui n'hésitaient pas à chercher les incidents en s'attaquant physiquement aux étudiants qui penchaient pour les idées de l'UNEA. La déroute de ces organisations fantoches et de caporalisation du mouvement étudiant prit la forme d'abord de la lutte pour l'amélioration des conditions de vie et d'études, dirigée par les éléments de l'UNEA et suivie par l'immense majorité des étudiants de l'université d'Alger. La FNEM et la DPCN ne pouvaient ni déclencher de tel mouvement ni y adhérer ce qui les isola. Ce qui n'empêcha pas la DPCN d'utiliser l'argument, que pour participer aux élections des comités de sections, il fallait avoir une carte d'adhérent et de militant. Ces cartes étaient délivrées par le comité exécutif mais depuis le 19 juin et l'expulsion des cadres et responsables de l'union du siège du 10, boulevard Amirouche, tous les moyens étaient aux mains des « directions » parachutées. Accepter ou non ? Participer ou non ? ces élections sous le patronage des anti-démocrates seront-elles positives pour l'ensemble du mouvement étudiant ? Autant de questions qui seront débattues par les responsables avec les étudiants. De plus, lorsque les cadres de l'union arrivèrent à convaincre les syndicalistes et la majorité des étudiants qu'il fallait prendre les apprentis sorciers à leurs propre piège en acceptant de retirer des cartes d'adhésions, la FNEM et la DPCM furent obligées de fixer la date de l'Ag au mois de février 1967. Ayant remporté une première étape, celle de l'inscription des étudiants, le Comité de section d'Alger (du moins ce qu'il en restait), c'est-à-dire Aït Saïd et Athmani de droit et moi par cooptation mais sans avoir le titre (si l'on peut dire), pouvait compter sur les comités de facultés de droit et sciences économiques, des lettres et sciences humaines, de l'Ecole supérieure des beaux-arts, de polytechnique et de l'agronomie, de l'Ecole des travaux publics d'Hussein Dey, de l'Ecole normale supérieure de Kouba, de l'IGP, de l'Ecole supérieure de commerce, de l'Ecole nationale supérieure de journalisme, de sciences politiques et de l'Institut national des hydrocarbures et de textiles, de la Faculté des sciences ainsi que les comités des cités universitaires de Ben Aknoun, Revoil et d'EI Harrach. Pour revenir à l'AG du mois de février, ces organisateurs parachutés ont fixé sa tenue au Club des Pins, lieu par excellence des rituels de pouvoir et loin de la ville. Le nombre des étudiants à cette AG annonce la déconfiture des promoteurs. Elle se dessina dès la désignation par vote à main levée des membres du bureau de l'Assemblée élective. Le choix se porta sur Omar Chaou, Nadji Safir, Belkhodja. L'Assemblée générale n'appartenait plus ni à la FNEM ni à la DPCN qui firent tout pour qu'elle n'aboutisse pas ce jour là. Dès le lendemain, l'ensemble des étudiants reconnut la légitimité du bureau élu et on s'attendait tous à ce qu'il poursuive sa mission... Il n'y a rien à reprocher à ses membres qui furent empêchés par des manœuvres de toutes sortes de conduire l'AG à son terme. Ses manœuvres visaient entre autres à émousser la vigilance des étudiants et à faire retomber leur mobilisation et leur exigence d'avoir une direction démocratiquement élue. L'année 1967 fut, sans conteste, l'année de l'UNEA en tant que courant démocratique dans la société, un pôle de modernité et de progrès, de solidarité nationale et internationale. Si je parle aujourd'hui de l'UNEA d'Alger et de ses relations avec le Comité exécutif, je ne dois pas omettre de dire combien le soutien des comités de sections d'Oran et de Constantine ont été décisifs en de nombreuses occasions, de même l'apport de la délégation extérieure de l'UNEA a été d'informer l'opinion internationale et obtenir son soutien pour les étudiants à l'intérieur du pays. Avec la délégation extérieure, nous communiquions par lettres via le 115, bd Saint Michel à Paris où le Comité de section (UNEA de Paris avait son siège), rarement par téléphone sauf pour les informer des arrestations intervenues et leur demander d'en informer les organisations internationales amplifiant ainsi les échos de la solidarité. Je dois également ajouter que la lutte des étudiants d'Alger était suivie avec intérêt par tous les centres de décision et les organisations syndicales, locales, fédérales et nationales. Ainsi, le commissariat politique de I'ANP était le destinataire de toutes les déclarations de l'UNEA. L'UGTA était harcelée par les délégations d'étudiants qui lui demandaient de prendre position en leur faveur. Ce devoir de solidarité, l'UNEA le manifestait pour la lutte du peuple vietnamien en guerre contre l'impérialisme américain, pour la lutte du peuple palestinien, pour les luttes des peuples africains du Mozambique, d'Angola, de Guinée, du Cap-Vert, du Zimbabwe, de Namibie et de la République sud-africaine ; au Moyen-Orient, l'UNEA manifestait sa solidarité avec le peuple du Sud Yémen en lutte contre l'impérialisme britannique. Au cours du premier trimestre 1967, les étudiants d'Alger étaient conscients de tous les enjeux liés à la tenue ou non de l'assemblée générale élective du comité de section. Devant les obstacles et pour les dépasser décision a été prise de la fixer au 15 avril, ce sera une AG libre. Toutes les forces concernées ont été informées. Le commissariat politique de l'ANP décida de nous aider en imprimant les affiches avec la mention de l'éditeur... L'UGTA et les autres organisations furent également informées. Je ne sais pas comment rendre l'atmosphère de ces moments-là... L'AG eut lieu dans le grand amphi de mathématiques de la Faculté des sciences. Une question préjudicielle énoncée fort à propos par Mustapha Mekideche, premier président de l'UNEA, va sceller les débats et le comité de section fut élu dans l'enthousiasme de plus de 1000 étudiants. Le 15 avril, un comité de section de 11 membres. Ont été élus président Aït Saïd Hamid, membres Athmani Mohamed, Fatima Medjahed, Larbi Oucherif, Aïssa Badis Badis, Lardjane Omar, Derradji Lotfi, Sebagh Zine, Guerroudj Toufik, Kadri Belaribi, Mousa Ben Zerfa. La première réunion du conseil de section eut lieu dans la foulée et il fut décidé d'organiser une manifestation à l'occasion du 24 avril, journée internationale de la jeunesse contre l'impérialisme. A notre grande surprise la JFLN décida d'y participer. En outre, le cinéaste Moussa Haddad nous proposa de filmer la marche de la Fac centrale, jusqu'au cinéma Atlas où devait se tenir un meeting. La marche se déroula sans problème jusqu'à la rue Abane Ramdane, où se trouvait le Centre culturel américain protégé par un important cordon de police. Lorsque le groupe de tête de la manifestation débouche rue Abane Ramdane, un silence se fit : la place et les alentours du Centre culturel étaient étrangement vides. Quand la police chargea, il y eut un mouvement de repli incontrôlable, seule Fatima Medjahed ne bougea pas et commença à nous rappeler. Je crois que même les policiers étaient stupéfaits. La marche se poursuivit accompagnée des youyous des femmes. La griserie de ce succès nous amena à la préparation du 1er Mai. La manifestation se termina par un choc frontal avec la police. Des échauffourées opposèrent les étudiants aux policiers armés de longs roseaux. L'année avait été trop riche en événements et il fallait que les étudiants retrouvent une ambiance de travail pour réussir leurs examens de fin d'année. J'écris ce témoignage en hommage à la jeunesse algérienne qui s'est levée pour
l'Indépendance, à ceux qui ont créé l'Ugema, à ceux qui sont morts pour l'Algérie, à ceux qui ont continué la lutte pour la démocratie et le progrès, à ceux qui sont morts dans l'action comme Abdelkader Aïssani, Keddar Berakaâ, à Fatima Medjahed, à Taleb Abderrahim, à Mohamed Athmani, Azziz Belkacemi, Noureddine Zenine, à ceux qui ont sacrifié leurs études pour leur idéal, à Idir Sadou, Boutechount, Kamel Kateb, Abdelalim Medjaoui, Zine Sebbagh, à ceux qui ont vu leur campagne humiliée et insultée pour les faire fléchir. A tous ceux qui n'ont rien renié. Cette année universitaire devait se terminer dans le calme et l'étude, l'UNEA ayant fait de la réussite aux examens, un credo tenant compte du manque cruel de cadres dont le pays avait besoin. Emporté par la relation des principaux événements de cette période, je n'ai pas parlé de la tentative d'arrestation de ma personne et l'usage de son arme de service par un policier en civil qui s'est avéré être un ancien supplétif de l'armée française. Cette tentative eut lieu le 30 avril et je ne dus ma liberté qu'à la vitesse de ma course. Le 5 juin 1967, lsraël agresse L'Egypte et la Syrie. L'onde de choc a été dévastatrice dans les opinions publiques arabes, notamment en Algérie. La stupeur annihila toute réaction. Le comité de section d'Alger décide une marche pour l'après-midi du 6 juin. Un tract est publié, il appelle à dénoncer cette agression et désigne les soutiens de ce forfait international. Par milliers, des étudiants et des jeunes se concentrent sur le campus. Le tract publié s'adresse au ministre de la défense, Houari Boumediène, qui était le président du Conseil de la révolution. Ce tract demande en outre la mobilisation des étudiants sous les drapeaux. Dire que la manifestation était un succès est en deçà de la réalité : le cortège des étudiants se densifia avec l'arrivée des lycéens, des jeunes, des travailleurs et des femmes. L'appel de l'UNEA fut entendu et dès la fin des examens, la liste des étudiantes et étudiants mobilisés était publiée. Les casernes et centres d'instructions reçoivent à bras ouverts ses nouveaux effectifs. La fin de la période des 45 jours, l'apothéose, fut le début du rapprochement de la société et de son armée. Ce jour-là, les jeunes étudiantes et étudiants en uniformes ont envahi les rues de la capitale en compagnie d'autres jeunes militaires. Les séparations furent parfois déchirantes d'émotion : la rentrée universitaire 1967-1968 fut marquée par la manifestation à la salle Ibn Khaldoun, lors de la leçon inaugurale donnée par le jeune professeur Abdelmoumen devant les membres du Conseil de la révolution, du gouvernement, du Corps diplomatique et de professeurs en grandes tenues. Les étudiants en profitent pour faire entendre leurs revendications : réforme de l'enseignement, démocratisation de l'enseignement, règlement des problèmes rencontrés par les étudiants... La manifestation lors de cette leçon inaugurale nous a permis d'approcher Boumediène et Medeghri, leur arrachant la promesse d'un rendez-vous à la présidence. Ce rendez-vous n'a jamais eu lieu. Boumediène a préféré « convoquer » les étudiants à un meeting organisé à la salle Atlas. Dans son discours, il reconnaît qu'il y a eu un dialogue de sourd entre le pouvoir et les étudiants. Peu après, l'attention des Algériens s'est fixée sur le conflit qui opposait Boumediène à son chef d'état-major Tahar Zbiri. L'Union d'Alger a été sollicitée par un commandant du Commissariat politique de l'ANP pour manifester le jour « j » et soutenir le mot d'ordre de démocratie. A cet entretien, assistait un ancien secrétaire national de la JFLN. J'expliquais à mes interlocuteurs que l'UNEA connaissait une situation difficile, car sa position du 19 Juin était de critiquer les méthodes choisies pour le règlement des problèmes rencontrés par la pays que cette fois encore la même méthode allait prévaloir, que par ailleurs l'UNEA avait le devoir de ne pas entraîner les étudiants dans une aventure politique éloignée de ses méthodes et des préoccupations des étudiants... Le 14 décembre 1967, la tragédie fut consommée : des djounoud algériens tirent sur leurs frères.
1968, L'année difficile
Au FLN, le responsable de l'appareil du parti était Kaïd Ahmed. C'était un esprit emporté qui voulait à tout prix appliquer à la lettre les statuts du FLN dont la fameuse tutelle « sur les organisations de masse du parti ». La démarche allait ouvrir à nouveau le fossé des malentendus entre le pouvoir étatique et les étudiants. Il choisit son terrain et son heure : l'organisation du Congrès de l'OLP. Il voulait, avec la JFLN, amener à l'UNEA à soutenir le Fatah de Yasser Arafat comme seule force palestinienne. Il chargea le commissaire du parti du FLN à Alger de nous contacter pour une action unitaire. Le Comité de section nous chargea, Omar Lardjane et moi, de discuter avec eux. C'est donc en janvier 1968 que ces entretiens commencèrent au palais Bruce d'Alger. Il y avait MM. Boukhalfa, Batata et Abdedou, qui représentait la JFLN. Nous nous mîmes au travail. L'UNEA a choisi de rédiger un appel à la jeunesse et aux étudiants d'Alger. La méthode était de proposer à l'adoption une phrase, une idée après l'autre, et non pas un texte complet qui n'aurait que des inconvénients, puisque nous aurions à émettre des réserves sur tel ou tel mot ou appréciation. L'appel fut construit avec l'accord de tous les présents. Le représentant de la JFLN revint l'après- midi avec un texte bien ficelé défendant la position de Kaïd Ahmed. Les représentants du FLN étaient devant le fait accompli et la parfaite illustration de ce que Kaïd Ahmed entend par tutelle sur les organisations de masse. (A suivre)
Larbi Oucherif (*)
(*) Membre du Comité de section UNEA d'Alger - 1967-1969


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