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Santé : une réforme en panne
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Publié dans El Watan le 29 - 09 - 2013

En 1999, les professionnels de la santé avertis ont noté avec beaucoup d'intérêt l'ajout à la dénomination ministère de la Santé la mention «et de la Réforme hospitalière».
Beaucoup de personnes pensaient qu'enfin les problèmes de santé des citoyens allaient être pris en charge à travers la réforme du secteur.
Près de quatorze ans plus tard, l'intitulé ministère de la Santé est toujours suivi de la mention «et de la Réforme hospitalière». Est-ce à dire que la réforme envisagée n'a pas encore été achevée ?
Mais de quelle réforme s'agit-il ? Posez la question dans la rue et vous verrez que la majorité écrasante des gens ignorent tout simplement de quoi il s'agit ! La réforme devait logiquement s'attaquer au problème crucial du financement de la santé, à la promulgation d'une loi sanitaire plus adaptée, à l'adaptation de l'offre de soins à une carte sanitaire actualisée, à une organisation plus rationnelle des services de soins, à la prise en charge des grands dossiers de la santé tels le cancer, les maladies cardio-vasculaires, les maladies chroniques, les victimes des accidents de la circulation, la mortalité néonatale, etc.
Financement de la santé
La contractualisation mise en chantier dès l'année 2000 devait être concrétisée assez rapidement tant la réforme s'imposait. A ce jour, les hôpitaux continuent à recevoir des budgets forfaitaires. Le financement n'obéit pas à l'activité mais à une répartition aléatoire des moyens, ce qui a pour conséquence de gêner tout développement. Renvoyée d'année en année, la contractualisation verra-t-elle l'application un jour ? Ce qui est sûr, c'est que l'embellie pétrolière étant toujours de mise, l'Etat se substitue à la Sécurité sociale comme principal bailleur de fonds de la santé.
Les différents dispositifs réglementaires s'avèrent souvent incapables de répondre à une simple logique de «chacun selon travail». Un chirurgien qui réalise une greffe par jour ou un autre qui effectue une intervention à cœur ouvert par jour doit-il être aligné au plan du salaire à un autre spécialiste qui travaille dans une polyclinique et n'est pas soumis à la même astreinte horaire ni aux mêmes contraintes ?
Pour échapper à ce dilemme, le décideur a cru bien faire en autorisant certaines catégories de médecins à accomplir un temps complémentaire dans des structures privées. Cette mesure, avec le système d'octroi de prises en charge pour soins à l'étranger, sont à la base du dysfonctionnement du service de soins.
Politique de santé
Avec dix ministres en quatorze ans, il est difficile de maintenir une politique de santé cohérente en raison de la vision que chaque ministre voulait avoir de la santé suivant son appartenance politique, mais aussi de la fiabilité des données prises comme base de départ et la projection envisagée. En l'absence d'un Conseil de la santé qui aurait pu jouer un rôle stabilisateur, car garant des grandes options choisies par le pays, chaque ministre tournait le dos au travail accompli par son prédécesseur, même s'il était utile.
Le dernier ministre a tenté d'innover en créant clandestinement un pâle reflet d'un Conseil de la santé en l'appelant «collège», connu que par les initiés et ne faisant appel qu'à une clientèle choisie dans le cercle des connaissances, même s'il était utile. Cinquante après le recouvrement de l'indépendance nationale, nous naviguons toujours à vue dans le domaine de la santé ! Les cadres sont plus utilisés comme sapeurs-pompiers que pour les missions pour lesquelles ils ont été recrutés. L'objectif est de parer au plus urgent, satisfaire les plus grincheux, l'intérêt du malade ce sera pour après.
Loi sanitaire
Depuis 1985, la santé est régie par la loi 85-05, laquelle a subi quelques réaménagements, mais qui s'avère aujourd'hui dépassée, d'où la nécessité d'une véritable refonte des textes, compte tenu des changements survenus depuis. On attendait une politique de régionalisation de la santé pour mieux adapter les moyens aux demandes de soins et répondre ainsi de façon optimale par une offre de soins plus adaptée. Nous avons été surpris par une dichotomie faite entre le curatif et le préventif dont le résultat est un véritable gâchis : multiplication par deux du personnel technique et administratif pour répondre aux deux cents ou plus d'EPSP (Entreprises publique de santé de proximité) nouvellement créées.
Certaines wilayas, plus que d'autres, sont soumises, en raison de leur étendue et de la dispersion des populations, à des contraintes particulières depuis des années. Aucune des solutions envisagées n'a pourtant pu réduire les problèmes auxquels elles sont confrontées, notamment en matière de transport des malades ou de la couverture par des spécialistes. Le recours abusif au service civil et à ce qui est appelé le zoning est d'abord une mesure exceptionnelle difficilement défendable au plan constitutionnel étant donné qu'elle ne s'applique qu'aux médecins spécialistes, à l'exclusion de tous les autres diplômés universitaires.
La plupart des spécialistes souhaitent s'en «débarrasser» au plus vite en choisissant des communes où la durée du service civil est d'un an. Le ministère ne demande pas mieux qu'à envoyer des spécialistes à l'intérieur. Dans la pratique, c'est souvent une véritable gabegie. Ainsi, on peut trouver quatre gynécologues à la maternité d'lllizi contre deux de la même spécialité dans celle de Sétif, deuxième ville du pays du point de vue démographique ! On a pu voir quatre réanimateurs à l'hôpital de Timimoun et quatre chirurgiens à l'hôpital de Reggane... Le plan de charge de ces hôpitaux n'exige pas autant de spécialistes alors que les besoins sont parfois cruciaux dans les grands hôpitaux.
Ces dysfonctionnements montrent la nécessité d'innover dans les solutions et de ne plus courir derrière des solutions empiriques et de plus en marge de la loi. L'incapacité du ministère à répondre à ces besoins amène aujourd'hui les wilayas à travers les exécutifs, les élus et la société civile à réclamer chacune un CHU et un centre anti-cancer.
Des dossiers de plus en plus lourds
Faute de solutions, les grands dossiers de la santé ne font que s'alourdir. Nulle part dans le pays le malade n'a l'impression d'être correctement pris en charge. Les structures privées ne dérogent malheureusement pas au principe lorsque ce n'est pas pire.Il est difficile de citer ici tous ces dossiers, nous nous contenterons d'en évoquer certains. La première cause de mortalité en Algérie est représentée aujourd'hui par les maladies cardio-vasculaires. Cela suppose que des milliers de personnes meurent de ces affections chaque année et pas moins de plusieurs dizaines par jour. Quels sont les points où l'on peut pratiquer un électrocardiogramme en urgence l'après-
midi ? Où peut-on prendre en charge un infarctus du myocarde durant les toutes premières heures ? Où peut-on traiter en urgence un
AVC ? A ces questions et à de nombreuses autres les réponses sont difficiles à obtenir.
La prise en charge du cancer a fait couler beaucoup d'encre ces derniers temps en raison notamment de la pénurie en médicaments, de problèmes de radiothérapie... Les estimations font état d'environ 40 000 nouveaux cas de cancer par an. Comment, dans ce cas, peut-on rester silencieux face à ce drame qui touche de plus en plus de familles algériennes ? C'est vrai qu'une quinzaine de centres anti-cancer ont été lancés et pour certains l'acquisition des équipements a été déjà faite, mais l'essentiel a été oublié ! Où est l'encadrement humain de ces nouveaux centres ? Pourquoi attendre leur achèvement pour y penser alors qu'il aura fallu envoyer des médecins en formation dès l'ouverture des chantiers de construction. Pourquoi tant de retard dans les équipements, notamment ceux relatifs à l'exploration et à la
radiothérapie ? Pourquoi ne pas avoir créé une agence de lutte contre le cancer pour répondre à tous les besoins ?
Ces deux précédents problèmes ne sont malheureusement pas les seuls, il existe de nombreux autres dans diverses maladies chroniques tel le diabète, mais également l'insuffisance rénale. Nous nous contentons dans ce dernier cas de démultiplier les unités d'hémodialyse tout en sachant que le seul traitement efficace est la greffe rénale. En l'absence d'une politique volontariste dans le domaine, nos différents services réalisent moins de cent greffes par an, soit le même nombre que celui réalisé en 1986, date du lancement de la greffe rénale dans notre pays ! Parallèlement, le nombre d'hémodialyses ne fait qu'augmenter, atteignant bientôt les vingt mille !
Les sujets âgés, plus malades que le reste des citoyens, rencontrent toutes les difficultés pour se faire hospitaliser sous prétexte qu'ils ont plusieurs pathologies concomitantes et que les services où ils s'adressent sont spécialisés. Le décideur avait envisagé de mettre en place plusieurs hôpitaux gériatriques, plusieurs hôpitaux de ce type ont été effectivement construits dans ce but, puis intégralement reconvertis.
Pourquoi cette gabegie ? Certes, beaucoup de spécialistes sont contre des hôpitaux pour vieux, lesquels deviennent plus des mouroirs que des hôpitaux, mais rien n'empêche de mettre en place au sein même des hôpitaux de petits services pour personnes âgées, lesquels pourraient bénéficier de la présence de divers spécialistes sur place tout en assurant des soins adaptés à ces personnes au sein d'une structure propre. Nous n'évoquerons pas le problème récurrent du manque de médicaments, mais nous nous arrêterons sur celui du manque de vaccins. Voilà un pavs qui fait de la prévention l'épine dorsale de sa politique de soins et où le budget consacré à la prévention ne dépasse pas 4%, il s'offre le luxe de maintenir depuis plus de trois ans un manque chronique de vaccins dont les conséquences pourront être désastreuses sur la politique de prévention.
Ainsi, les problèmes de la santé sont aussi nombreux que particuliers. Ils constituent pourtant un des pivots de la sécurité humaine. La protection de la santé des citoyens dans un pays est le garant d'une vie décente au même titre que la sécurité ou la nourriture. Il est lamentable de noter que malgré des investissements colossaux consentis, le citoyen a l'impression que la prise en charge de sa santé n'est pas assurée.


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