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Le mal de «la non-qualité» dans la construction
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Publié dans El Watan le 03 - 10 - 2013

A l'indépendance, l'Algérie a hérité d'un parc immobilier concentré dans des centres urbains ; l'occupation spatiale, les méthodes de gestion et de construction ont été reproduites intégralement.
Au cours des années 70, la qualité de la construction a évolué positivement ; le pays disposait à l'époque des compétences héritées de l'ère coloniale. Le personnel d'encadrement et de gestion des projets a mené à bien sa mission. Pendant les années 80, la politique de l'Etat s'est focalisée sur le prestige et la consommation. C'est dans cette ambiance que la rigueur dans la réalisation du cadre bâti s'est vu négligée et la déconfiture du secteur de la construction s'en est suivie.
Actuellement, on assiste à la réalisation dans la précipitation ; sans se soucier du respect des règles de l'art, ni dans la conception, ni lors de la réalisation, ni même pendant la période d'exploitation. Ce qui a généré l'actuel gâchis en matière de qualité, malgré les moyens financiers colossaux mis à disposition. C'est avec de grandes difficultés qu'on arrive à concevoir la viabilisation d'un petit quartier ; en réalisant des cités inondables en hiver, désertiques en été, et à comportement incertain aux secousses telluriques, des cités sans âme (goût d'inachevé, architecture moribonde, saletés omniprésentes, etc.) où il est très rare de rencontrer une réalisation sans défauts ni désordres.
La mauvaise gestion des projets, le manque de rigueur dans la maîtrise d'œuvre, l'incompétence dans la réalisation, s'ajoutant à l'ingrédient de la bureaucratie, formant ainsi un environnement favorable à la production de la non-qualité. Comment peut-on aujourd'hui, dans les mêmes conditions et dans le même climat, prétendre édifier des mégaprojets dans les normes de qualité universellement admises ?
Causes et pathologies de «la non-qualité» dans l'acte de bâtir
Dans notre pays, l'administration responsable de la gestion du domaine de la construction a souvent mis en filigrane les objectifs politiques et en corollaire de la précipitation dans la planification urbanistique et la réalisation des projets. Ainsi donc, les défauts de conception vont se répercuter directement sur la qualité du produit final, car la réalisation d'un projet mal conçu engendrera des imprévues qui vont se traduire par des surcoûts ; la réévaluation de la majorité des projets corrobore la cause.
Cependant, l'utilisation des matériaux de qualité médiocre sensibilise la rigidité des ouvrages et réduit la longévité des projets ; l'exemple le plus frappant est le séisme de 2003 qui a secoué la région de Boumerdès. Des immeubles se sont effondrés comme des mille feuilles, des infrastructures routières ont été totalement détruites. C'était l'horreur dans toute sa laideur. En effet, les composants formant le béton armé (sable, agrégats..) ne répondant pas aux exigences de propreté et caractéristiques techniques dictées par les normes parasismique, ajouté à une main-d'œuvre sous-qualifiée utilisée par la majorité des entreprises privées de réalisation gérées sous une organisation patriarcale.
Le manque de rigueur dans la mission de maîtrise d'œuvre lors de la réalisation ; à cet effet, des DTR (documents techniques réglementaires), sont édités par le Centre national d'étude et de recherche dans l'industrie du bâtiment (CNERIB) afin de vulgariser et faciliter l'exécution, mais une méconnaissance de la part des différents acteurs de l'acte de bâtir pour ces documents rend difficile la mission de suivi et complique la réalisation des projets.
Toutes ces causes contribuent et concourent à la production de la non-qualité, en générant certaines pathologies, qui restent des désordres avérés constatés sur le terrain par les experts de la construction. Celles d'hier qu'on continue malheureusement à rencontrer, mais également celles commençant à apparaître du fait de l'arrivée de nouveaux procédés et l'intégration des matériaux utilisés sans avis technique.On distingue sur les fiches des pathologies importantes pour chaque lot et phase de la construction.
Fondations et infrastructures : c'est la partie enterrée du projet qui se distingue par le mouvement des fondations et les tassements différentiels qui causent des affaissements au niveau des dallages, l'effondrement des soutènements, le désordre des voiries et réseaux divers.
Structure et gros œuvres : c'est la partie apparente de la construction ; les désordres qui apparaissent au niveau des maçonneries et les éléments résistants de la structure, comme les fissures, les remontées capillaires, les défauts d'étanchéité et la corrosion des armatures au niveau des ouvrages en béton armé. Toitures et charpentes : les désordres se résument par des défauts au niveau des points singuliers, ainsi que les relevés d'étanchéité mal réalisés, provoquant des infiltrations en toitures terrasses.
Revêtements extérieurs et intérieurs : les malfaçons au niveau des peintures et enduits, décollement des revêtements, des sols et des murs provoquant des fissures et des infiltrations. Equipements : les défauts touchant les conduits de fumée, la mauvaise installation électrique, les fuites d'eau dans les canalisations ainsi que les défauts d'isolation phonique et thermique des murs conduisant à une surconsommation en énergie et un manque de confort.
Voies et réseaux divers : la mauvaise réalisation des tronçons d'assainissement, le manque d'entretien et le nettoyage des avaloirs, les cassures des conduites d'alimentation en eau potable et le mauvais choix des revêtements, réduisant de fait la longévité des voies et des routes.
Surcoûts de la non-qualité dans les projets de construction
En management, la non-qualité est l'écart mesuré entre la qualité souhaitée et celle obtenue réellement. Ainsi donc, le coût de la non-qualité est l'écart entre le prix de revient actuel et de son coût réduit s'il n'avait aucune erreur de conception, de réalisation ou d'exploitation.
Ceci dit, les constructions de mauvaise qualité engendrent des dépenses supplémentaires en matière d'entretien et de réfection ; ce qui revient trop cher au citoyen qu'à la collectivité. Ces surcoûts peuvent être la résultante des défauts techniques, de la mauvaise conception architecturale ou fonctionnelle. Ils peuvent aussi être dus au non-respect des normes ; dans ce cas, c'est un problème crucial en ce qu'il touche directement à la résistance des ouvrages.
Une construction est classée de «non-qualité» lorsque des vices apparents tels les fissures et lézardes apparaissent sur les constructions, ou des vices cachés causant des détériorations au niveau de la structure de l'ouvrage ou de ses parachèvements à un moment ou un autre de leur cycle de vie. Lorsqu'elle n'assure pas le confort souhaité en matière d'isolation thermique et phonique.
Lorsqu'elle ne présente pas la sécurité exigée contre les effets naturels (séismes, inondations, etc.). Lorsqu'elle présente une source de nuisance ; ainsi, les ouvrages réalisés dans l'anarchie urbanistique ajoutent de l'exiguïté et de l'asphyxie à la ville, générant ainsi un environnement pollué et un climat d'insécurité.
Pour une gestion des projets fondée sur la qualité
Un projet de construction est dit de bonne qualité lorsqu'il présente une belle vue d'ensemble, de l'harmonie, du confort et une durabilité en assurant une bonne résistance face aux effets naturels. Ainsi donc, afin de rassembler les qualités sus-citées dans un projet, il est impératif de réussir la gestion de ce dernier. Cependant, gérer scientifiquement un projet de construction, c'est mettre en exergue les trois facteurs composant l'acte de gestion, à savoir :
Prévoir : à partir du choix du site d'implantation, de la désignation du maître d'œuvre, au choix judicieux du chargé de la réalisation. tout cela doit se passer suivant un timing et un planning qui mettra en relief toutes les informations liées au budget sur toute la durée nécessaire à la livraison du projet et assurer un suivi rigoureux, écartant ainsi tous les imprévus qui pourront affecter le budget arrêté ou le délai imparti à chaque phase d'exécution.
Organiser : tous les acteurs réunis de l'acte de bâtir ; le maître d'ouvrage, le maître d'œuvre et l'entreprise doivent donner une importance particulière à l'organisation de toutes les tâches composant l'acte de construire et la coordination entre tous les intervenants responsables de l'exécution depuis la conception, à l'exploitation, en passant par la réalisation.
Contrôler : c'est de veiller au respect des normes dans l'exécution de toutes les tâches inhérentes à la réalisation d'un élément ou d'un ensemble d'éléments constituant un ouvrage ou une phase du processus de production. Le contrôle de la qualité s'opère sur trois phases : a priori de la réalisation (contrôle de la conception), pendant la réalisation (suivi et contrôle de l'exécution), et a posteriori de la réalisation (entretien et exploitation du projet).
Par ailleurs, la sous-gestion reste l'ennemi des peuples ; cela ne sert plus à rien de tergiverser, de prétendre ou de faire semblant ; au troisième millénaire, et après 50 ans d'indépendance, nous n'avons plus de circonstances atténuantes dont auraient bénéficié nos anciennes générations. Pendant ce temps, l'élite est formée en masse dans nos universités.
Est-elle consciente de l'enjeu ? Notre rôle est, justement, d'établir un diagnostic juste et précis afin d'œuvrer dans la production de la qualité, que de s'atteler sur la quantité, car l'avenir des générations futures dépend et reste gagé par ce que nous sommes en train de réaliser aujourd'hui.


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