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Belkhadem ou le portrait d'un barbefélène
Publié dans El Watan le 24 - 05 - 2006

Corps efflanqué, regard austère, front à moitié dégarni et barbe poivre sel, tel est, en quelques mots, l'aspect physique de Abdelaziz Belkhadem.
Cependant, derrière cette forme anémique se cache un « dinosaure » à la peau dure. Belkhadem est nourri, depuis plus de 30 ans, dans les coulisses du régime. Et ce sont ces années qui lui ont permis de se donner la réputation (sombre) d'un enfant du sérail. Abdelaziz Belkhadem est né en 1945 à Aflou, dans la wilaya de Laghouat. Diplômé en Lettres, il exercera, pendant trois ans, dans une inspection des Finances. Mais il était plutôt destiné à une carrière d'enseignant. Mais c'était compter sans les hasards de l'existence. Ce hasard se manifesta au début des années 1970 à l'occasion de la visite effectuée par le colonel Houari Boumediène à Tiaret. Belkhadem, étant connu pour sa rhétorique et son bagou (en langue arabe), les autorités locales le désignèrent pour lire une allocution panégyrique en l'honneur du Président. Emerveillé par ce discours élogieux, Boumediène le « recruta » aussitôt à la présidence de la République. Entre 1972 et 1977 il occupa le poste de directeur-adjoint des relations internationales au Palais d'El Mouradia. En 1977, il a été élu député de Tiaret, région natale d'un autre homme fort du système : Larbi Belkhir. Par la suite, Belkhadem a été réélu plusieurs fois. L'actuel patron du FLN n'a jamais caché ses convictions islamistes. Lors des débats parlementaires de 1984 sur le code de la famille, Belkhadem, assumant publiquement des affinités avec la mouvance islamo-conservatrice, avait fait des pieds et des mains pour l'adoption de cette loi qualifiée d'infâme par de nombreux Algériens. Entre 1988 et 1990, il était vice-président de l'APN. Cependant, la véritable poussée politique de Belkhadem a eu lieu en octobre 1990 avec la démission de Rabah Bitat de la présidence de l'Assemblée populaire. Le poste étant vacant, les décideurs s'étaient mis à la recherche d'un dauphin. Ce fut le général Larbi Belkhir qui proposa le nom de son protégé : Belkhadem. Cette nomination avait été décidée durant une période de bouleversements politiques, qui ont failli détruire les fondements de la République. Les intégristes du FIS dissous avaient, en effet, investi les APC et occupé, par la suite, la place publique. Constatant que la rébellion islamiste allait crescendo, les autorités décrétèrent l'état d'urgence.
Manœuvres et Intrigues
A cette époque, la guerre faisait déjà ses premiers morts. La sympathies de Belkhadem avec les dirigeants islamistes étant de notoriété publique, il était, par conséquent, la personne la mieux indiquée pour servir de passerelle entre les principaux protagonistes, à savoir les décideurs et les dirigeants islamistes. Après la victoire du FIS au premier tour des élections législatives de décembre 1991, le spectre de la guerre civile se précisa de plus en plus clairement. Premières conséquences : l'APN a été dissoute, Chadli destitué et le processus électoral interrompu. Ces trois décisions ne furent pas, bien sûr, du goût de Belkhadem, qui se rangea du côté des islamistes avec lesquels il prit langue. Il fut également en contact avec des « représentants diplomatiques » iraniens accrédités à Alger. Les services de renseignements algériens garderaient toujours un enregistrement reproduisant une discussion entre Belkhadem et l'ambassadeur d'Iran. « Le peuple algérien a choisi la solution islamique, nous saluons cela. Et puis, le régime iranien n'est pas notre adversaire, nous nous glorifions de l'expérience iranienne... », tels seraient les propos tenus par Belkhadem. Depuis, ce personnage à la sensibilité islamiste, n'était plus en odeur de sainteté et ce fut, pour lui, le début de la traversée du désert. L'effacement de Belkhadem a duré de 1993 jusqu'à 1999, date de l'élection de Abdelaziz Bouteflika à la tête de la Présidence. Comme tous les purs produits du parti unique, Belkhadem sait trouver les ressorts pour rebondir. Favorisé par la conjoncture, il commençait à réinvestir timidement le terrain politique. Son discours tantôt islamiste et tantôt réconciliateur, avait grandement contribué à sa nomination, en juillet 2000, comme ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères. Quelles sont les raisons qui ont poussé Bouteflika à propulser cet islamiste déclaré à la tête d'un poste aussi sensible ? Préférence régionaliste, disaient les uns, sensibilité politique, estimaient les autres. Le conflit ayant opposé Ali Benflis à Bouteflika, entre 2003 et 2004, a débouché sur l'éclatement du FLN. Les proches du chef de l'Etat avaient chargé Belkhadem d'une nouvelle tâche : piloter le mouvement de « redressement » du FLN. La mission a été accomplie après une série de manœuvres et d'intrigues. Et c'est ainsi que Belkhadem s'est retrouvé à la tête du parti. Belkhadem sait faire profil bas quand il n'est pas en position de force. Il peut faire des concessions et accepter les seconds rôles. La patience, il en a fait sa devise. Mais dès lors qu'il sent le vent tourner en sa faveur, il en profite pour rebondir. C'est à ce prix qu'on s'incruste dans le cœur du système.


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