En 2011, on se rappelle encore des élections au Niger avec les trois premiers partis à l'issue du 1er tour, le PNDS de Mahamadou Issoufou, le président actuel du Niger qui est arrivé en tête, suivi du MNSD de Seyni Omar (le parti de l'ex-président Tandja Mamadou déchu par un coup d'Etat) et en 3e position le MODEN-FA de Hama Amadou, l'actuel président de l'Assemblée nationale. Ainsi, c'était après de durs jeux politiques que le PNDS a fini par avoir le soutien du MODEN-FA, et c'est cette union qui a permis à Mahamadou Issoufou d'accéder au pouvoir et le MNSD s'est retrouvé tout naturellement à l'opposition. Voilà qu'à mi-mandat, le président Issoufou après une refonte gouvernementale parle d'un nouveau gouvernement dit d'union nationale dans lequel on retrouve évidemment des ministres issus de la majorité (Mouvance pour la renaissance du Niger, MRN) et ceux issus de l'opposition (Alliance pour la réconciliation nationale, ARN). Mais son allié traditionnel, Hama Amadou, affirme qu'il n'est pas content du partage des postes, que les portefeuilles ministériels qui ont été attribués à ses ministres ne sont pas des postes juteux. Pourtant, Hama Amadou était le 1er à parler d'un gouvernement d'union nationale, même si le président Issoufou avait cette idée depuis les élections de 1999. Cependant, à un moment donné, les nigériens ont assisté à des tiraillements sans précédent, le MODEN-FA du MRN et le MNSD de l'ARN ont recommandé respectivement à leurs ministres de se retirer du nouveau gouvernement, mais les secrétaires généraux de ces deux partis ainsi que d'autres ministres ont refusé de tenir compte des recommandations de leurs partis respectifs, cela a donné au président Issoufou l'avantage de déstabiliser tous les grands partis qui lui sont hostiles pour sa réélection en 2016. D'un côté, nous avons le secrétaire général du MODEN-FA, Ladan Tchiana, qui refuse de quitter son ministère d'Etat sous l'ordre de son parti, et de l'autre côté le secrétaire général du MNSD, Albade Aboubacar, qui a fait son entrée dans le nouveau gouvernement avec le portefeuille de ministre d'Etat à la présidence de Issoufou, ce dernier qui a déjà le soutien d'un autre numéro deux, en l'occurrence Abdou Labo (lui-même ministre d'Etat ) d'un autre parti de l'opposition, le CDS de Mahamane Ousmane, chef de l'ARN, ex-président nigérien, également déchu par un coup d'Etat en 1996. La deuxième session ordinaire de l'Assemblée nationale du Niger s'est ouverte le vendredi 4 octobre 2013. A noter qu'à la veille de cette session, le maire central, Omar Dogari du MODEN-FA a été suspendu de ses fonctions par une décision du dernier conseil des ministres. Cette session parlementaire devait sans nul doute donner droit à un suspense politique de grande envergure, car dans son discours d'ouverture, Hama Amadou avait affirmé que la rupture était totale ; donc, la MRN (la majorité présidentielle) risquait de se retrouver avec 58 députés contre 55 députés pour l'opposition. Allons-nous assister à des motions de censure et de défiance ? Le président Hama Amadou va-t-il présenter sa démission dans les jours à venir ? Pourquoi ce dernier ne s'est-il pas prononcé officiellement depuis son retrait de la MRN ? Donc, les grandes questions que les nigériens doivent se poser sont les suivantes : quel est l'avenir politique immédiat du Niger ? Pourquoi l'idée d'un gouvernement d'union nationale, alors le pays n'était pas dans la nécessité ? Quel est l'impact des loges maçonniques dans le jeu politique nigérien ? Pourquoi le président Issoufou fréquente-t-il des grands maîtres de la franc-maçonnerie, comme Denis Sassou-Nguesso du Congo-Brazzaville ? A méditer !