L'association «Les amis de la route» a initié une journée de sensibilisation contre les accidents de la circulation qui endeuillent des milliers de familles chaque année dans le pays. L'association de prévention routière «Les amis de la route» de Tizi Ouzou a organisé dimanche au chef-lieu de wilaya une journée de sensibilisation sur la prévention contre les accidents de la circulation dans la région. Tenue sous le slogan «Des routes sûres pour tous», cette activité a été programmée pour marquer la «Journée mondiale du souvenir des victimes de la route», qui coïncide chaque année avec le 17 novembre. Après un regroupement des animateurs de l'association «Les Amis de la route» et des éléments des services de sécurité devant l'esplanade de l'ancien hôtel de ville de Tizi Ouzou, aujourd'hui converti en musée, le collectif des membres de l'association, des citoyens et des agents de la police, ont improvisé une marche de sensibilisation qui les mena du centre ville jusqu'au mémorial des martyrs (place de la bougie), situé à l'entrée ouest du chef-lieu. Tout au long de l'itinéraire, les jeunes associatifs ont déployé une large banderole en couleurs portant des mots d'ordre de «Routes sures pour tous» et rappelant la nécessité du «souvenir des victimes de la route» en cette journée du 17 novembre, consacrée à ces dernières dans le monde. L'association a invité à cette occasion des spécialistes dans le domaine, notamment un médecin, des représentants de la police et de la gendarmerie, ainsi que le président de l'association nationale Tarik Essalama, Mohamed Lazouni. Dans leurs interventions successives à la salle du petit théâtre de la maison de la culture Mouloud Mammeri, les conférenciers ont tous insisté sur la nécessité de sensibiliser les gens, de les éduquer, toujours éduquer. Parlant en connaissance de cause après une longue expérience dans la surveillance routière dans de nombreuses régions du pays, l'officier de gendarmerie nationale avoue que les Algériens réussissent toujours à s'adapter aux moyens de détection (radars ou autres) des infractions au code de la route ou toute autre surveillance. A Tizi Ouzou, à Batna, ou en toute autre région du pays, «nous ne sommes pas éduqués ni instruits dans le domaine de la conduite», dira le représentant de la gendarmerie en énumérant clairement les subterfuges dont usent les Algériens au volant, notamment lorsqu'ils sont pris en flagrant délit par quelque appareil de surveillance ou des agents de sécurité. Dans la plupart des pays étrangers, notamment en Europe, on réussit à identifier la cause des accidents de la circulation, et par la suite on y élabore des plans pour y parer. Et de la sorte, on réussit à diminuer le nombre de ces drames dus aux accidents de la circulation. En Algérie, en revanche, on ne connaît pas la cause exacte, même si il en existe plusieurs. Mais, estime l'orateur, la principale c'est l'éducation dont manque beaucoup d'automobilistes, expliquant que «nous sommes victimes de notre ignorance, car c'est par ignorance que l'on commet des bêtises». Il fera remarquer qu'une moyenne de 12 morts et 200 blessés dans les accidents de la circulation est relevée chaque jour en Algérie, qualifiant ce phénomène de «terrorisme routier». Le président de Tariq Essalama indique quant à lui que toutes les statistiques en la matière ne sont pas fiables. Car, il n'y a jamais de suivi dans le décompte des décès survenus au cours de l'évacuation des blessés ou après leur admission à l'hôpital. «On se limite à l'enregistrement du nombre de morts sur le lieu même de l'accident, puis plus rien…», notera M. Lazouni.
