Au soir du 4 juin 2011 à Marrakech, la sélection algérienne subissait une lourde défaite face au Maroc pour le compte des éliminatoires de la CAN-2012 (4-0). Vingt-neuf mois plus tard, les Verts sont de nouveau qualifiés à une phase finale de Coupe du monde. Retour sur la résurrection d'une équipe. Les Ziani, Belhadj, Antar Yahia et autres Bougherra n'ont jamais réussi à hisser leur niveau de jeu, qui leur a permis de se qualifier au Mondial après vingt-quatre ans d'attente au détriment de l' Egypte en 2009. Accroché par la Tanzanie à Tchaker (1-1), Rabah Saâdane fut remplacé au pied levé par Abdelhak Benchikha. Mais l'électrochoc ne se produit pas. L'Algérie subit même une défaite historique à Bangui devant la République centrafricaine (2-0). La victoire sur le Maroc à Annaba sur le score d'un but à zéro n'est qu'un leurre. L'Algérie touche le fond au mois de juin avec une lourde défaite devant le Maroc (0-4). Avec ce revers, les Verts ne pouvaient espérer disputer la phase finale de la CAN-2012. Abdelhak Benchikha est limogé le soir même de la défaite. La Fédération algérienne de football avait lancé un appel à candidature pour le poste de sélectionneur national, néanmoins les plus avertis savaient que le Bosnien Vahid Halilhodzic était le grand favori pour driver les Verts. La carte halilhodzic Un mois plus tard, l'ex-sélectionneur de la Côte d'Ivoire est officiellement intronisé à la tête de sélection avec comme objectif une qualification au Mondial 2014 prévu au Brésil et une place dans le carré d'as lors de la CAN-2013. Le premier stage des Verts est programmé au centre national de la Fédération française de rugby, à Marcoussis. L'entraîneur convoque 33 joueurs pour la circonstance. Et même si l'équipe avait fait match nul face à la Tanzanie à Dar es Salam (1-1) et a pu prendre sa revanche sur la République centrafricaine au 5 Juillet (2-0), l'Algérie a été bel est bien éliminée de la CAN-2012. Vahid Halilhodzic a fait son constat et a déclaré que «l'ancien groupe de joueurs avait vécu un moment inoubliable avec une qualification et une participation à la Coupe du monde 2010. Après, ce groupe n'a plus eu faim». La séparation de certains de cadres, dont Karim Ziani qui a longtemps été le maître à jouer du temps de Rabah Saâdane, est devenue presque inévitable. Alors que d'autres éléments ont préféré se retirer de la sélection, à l'instar de Antar Yahia, Belhadj et autre Matmour, le staff technique et la FAF envisageaient, d'un autre côté, le renforcement de l'équipe par de nouveaux éléments. Renforts C'est ainsi qu'avant même la fin de l'année 2011, Sofiane Feghouli, le joueur du FC Valence, décide de porter les couleurs algériennes après avoir joué en France dans les jeunes catégories. Il en est de même pour Cadamuro. Vahid Halilhodzic réussit son premier véritable test en arrachant une première victoire en déplacement devant la Gambie (2-1) au mois de février dernier. Dans cette rencontre, c'est Feghouli qui a donné la victoire aux Verts en inscrivant le second but (55') après une égalisation de Antar Yahia (53'), et ce, pour le compte du tour préliminaire de la CAN-2013. L'ère de l'entraîneur bosnien avait commencé. Après une phase finale ratée en Afrique du Sud avec une élimination dès le premier tour, l'équipe a poursuivi son renforcement avec l'arrivée d'autres expatriés à l'instar de Taïder, Ghilas et Ghoulam, pour ne citer que ceux-là. Des apports qui ont ramené le plus attendu d'eux. Confiance renouvelée En janvier, l'Algérie, qui disputait la phase finale, en Afrique du Sud, avait complètement raté sa sortie avec deux revers (Tunisie 0-1 et Togo 0-2) et un nul devant la Côte d'Ivoire (2-2). Si l'équipe donnait l'impression de faire le jeu, elle est restée muette en attaque. C'est comme ça qu'elle a quitté la compétition dès le premier tour. Beaucoup de voix se sont élevées pour demander le départ de Vahid Halilhodzic, mais le président de la FAF est resté inflexible. Mohamed Raouraoua a maintenu sa confiance en l'entraîneur, et s'est investi personnellement pour le ramener à la tête des Verts. La stabilité a fini par payer, puisque les Verts ont arraché, mardi dernier sur la pelouse du stade Mustapha Tchaker, leur quatrième qualification en phase finale d'une Coupe du monde et la seconde de suite aux dépens du Burkina Faso. Progrès Au-delà de la qualification, beaucoup d'Algériens sont unanimes pour dire que les Verts ont fait d'importants progrès sous l'ère Vahid Halilhodzic, même si tout n'est pas parfait et qu'à ce jour, elle n'a pas joué son match référence. Mais force est de reconnaître que l'équipe progresse. Les coéquipiers de Sofiane Feghouli proposent du jeu et, surtout, marquent des buts. L'équipe a aussi fini par se débarrasser du complexe quand elle évolue à l'extérieur. Lors de la qualification au Mondial, hormis la défaite face au Mali à Ouagadougou (1-2), la sélection a fait mieux que jeu égal avec ses hôtes comme en témoignent les victoires acquises au Bénin (3-1) et au Rwanda (1-0). Le duo Soudani-Slimani, issu du championnat algérien, s'est imposé en marquant la plupart des buts des Verts. A présent, il faut capitaliser les acquis et corriger les lacunes. Le staff technique a sept mois pour le faire. Ambitions Même si les joueurs algériens et le staff technique restent suspendus au tirage au sort, programmé pour le 6 décembre prochain. Les Verts se projettent déjà sur la compétition qui va se dérouler au Brésil. Mais il faut dès maintenant avoir des objectifs dans une compétition que l'Algérie dispute pour la quatrième fois de son histoire. Il est clair que l'ambition est de faire mieux qu'en 2010 et, pourquoi pas, tenter d'arracher une qualification pour le second tour que même les Madjer, Assad et autres Belloumi n'ont pu réaliser en 1982 malgré deux succès contre l'Allemagne (ex-RFA) 2-1 et le Chili 3-2. C'est tout le défi du coach Vahid et de ses joueurs.
