La Chambre basse du Parlement nigérian a voté, jeudi, l'ouverture d'une enquête sur le géant pétrolier étatique NNPC, incapable de justifier l'absence de 13 milliards de dollars (9,6 milliards d'euros), issus de la vente de pétrole brut. Durant le débat parlementaire retransmis par la chaîne de télévision privée AIT basée à Lagos, la Chambre des représentants a adopté une motion du député Haruna Manu, demandant à la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) de rendre public le volume et la valeur du pétrole brut qu'elle a vendu durant les huit premiers mois de l'année. Alors que la NNPC assure avoir reversé au gouvernement fédéral 20 milliards de dollars issus de la vente de brut entre janvier et août, les documents disponibles montrent que seuls sept milliards ont été payés à l'Etat, a accusé M. Manu. «Tous les revenus tirés par la NNPC de la vente de pétrole brut et de transactions similaires dans le secteur pétrolier doivent être reversés sur un compte bancaire gouvernemental spécialement dédié, le Federation Account, conformément à la section 162 de la Constitution», a rappelé l'élu. L'industrie pétrolière est régulièrement accusée de corruption et de mauvaise gestion. Depuis 2009, le Nigeria a perdu 6,8 milliards de dollars dans son programme de subvention du secteur pétrolier, à cause de la corruption endémique, selon un rapport parlementaire rendu public en avril 2012. Le rapport réclamait des poursuites et une réorganisation de la société pétrolière étatique, listant les manquements repérés dans le programme de subvention : absence de comptabilité, trop-perçus, violations volontaires des réglementations et incompétence généralisée. Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, importe l'essentiel de son carburant en dépit de ses richesses pétrolières, à cause de la faiblesse de ses capacités de raffinage, là encore dues à la corruption et à la mauvaise gestion. Faut-il voir quelques similitudes avec l'Algérie ?