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L'Afrique vit une situation explosive...
Réunion des experts du renseignement africains
Publié dans El Watan le 12 - 12 - 2013

C'est un constat des plus alarmants et une situation des plus explosives que le directeur du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (Caert), Francisco Madeira, a dressé hier à Alger. Le commissaire pour la paix et la sécurité de l'Union africaine, Smaïl Chergui, a annoncé le lancement d'une force d'intervention africaine pour aider les pays faisant face à un attentat terroriste d'envergure.
En ouvrant les travaux de la 7e réunion annuelle des experts du renseignement africains à Alger, le directeur du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (Caert), Francisco Madeira, a d'abord rendu hommage à Nelson Mandela, à travers une minute de silence à sa mémoire, puis mis l'accent sur «l'importance de l'échange d'expériences et d'informations entre les participants à cette rencontre pour mieux contrer les tentatives multiples des groupes terroristes». M. Madeira n'y va pas avec le dos de la cuillère pour décrire la situation en Afrique. «Le trafic de drogue est de plus en plus dangereux et menace chaque jour nos pays. Notre continent n'est plus une région de transit, mais un marché de drogue dure.
Dans la région sahélo-saharienne, après l'opération Serval au nord du Mali, nous constatons une reconstitution, un changement de mode opératoire des groupes terroristes sur le terrain. Ils ont mué en petits groupes extrêmement mobiles, éparpillés dans les campagnes et les petits villages, se déplacent partout, infiltrent les camps de réfugiés, reconstituent les réseaux de logistiques, pratiquent le trafic de drogue, l'extorsion de fonds, pour consolider leur cartel de ressource financière. Serval n'a pas neutralisé ces groupes. Ils sont encore vivants au Sahel parce qu'ils n'ont pas perdu la guerre», révèle l'orateur. Selon lui, «l'après-printemps arabes» a laissé place à «des groupes extrémistes terriblement dangereux en Libye, au Mali et en Tunisie. L'armée tunisienne mène un combat acharné contre des groupes violents, dont certains membres ont fait partie de ceux qui se trouvent au nord du Mali. Nous assistons à la résurrection des groupes djihadistes violents en Tunisie et en Libye.
En Afrique de l'Est, les terroristes ont créé des cellules dans plusieurs régions, certains ont construit des passerelles vers l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest. Ils sont coupables de toutes les attaques en RDC et en Ouganda. Toutes les formes d'extrémisme violent naissent de la marginalisation sociale, des faiblesses des systèmes d'éducation, de l'instabilité politique, des frustrations, des mauvaises gouvernances, facteurs qui constituent un cocktail hautement explosif. Au Mali, le crime organisé et le terrorisme se sont établis dans des zones hors la loi, d'où ils planifient les attentats. Ils ont maîtrisé les techniques de réseautage, en tissant des liens étroits avec les communautés locales et d'autres groupes locaux, en offrant des services à leurs familles, en donnant du travail à leurs enfants, ou en épousant leurs filles». M. Madeira a conclu : «La menace terroriste est réelle. Elle continue de nous prendre par surprise. Nous sommes de mieux en mieux organisés. L'Union africaine, l'Union européenne et les Nations unies ont développé des stratégies pour l'Afrique et souligné le fait que la sécurité et le développement vont de pair. Il ne suffit pas d'envoyer des armes pour lutter contre le terrorisme. Il faut aider à lutter contre toutes les formes de sous-développement et trouver dans quel domaine il faut renforcer les capacités des pays et comprendre pourquoi les terroristes nous surprennent par leurs attaques.»
Allant dans le même sens, Issaac Mayo, secrétaire exécutif du Comité des services de renseignements et de sécurités africains (Cissa), évoque les mutations que connaît le terrorisme et parle de situation préoccupante en Afrique : «En dépit du fait que Serval a réussi au Mali, il n'en demeure pas moins que les rebelles touareg constituent un danger pour la stabilité du Mali. En RDC, les rebelles M23 ont accepté la paix mais la menace n'est pas éliminée. D'autres groupes risquent d'entraîner l'est de la RDC. En Somalie, les shebab ont perdu une grande partie de leur territoire, mais leur présence est notée jusqu'au Kenya, où ils ont commis des attentats. En Libye, c'est la pire des situations, alors qu'au Nigeria, les Boco Haram continuent de tuer. Au Soudan, les groupes armés causent des dommages et au Mozambique, ils menacent de reprendre le conflit réglé il y a 20. Ce sont là les grands défis auxquels fait face l'Afrique (…).»
Sur le même ton, Smaïl Chergui, commissaire pour la sécurité et la paix de l'Union africaine, met l'accent sur les défis «imposés durant ces deux dernières années», et rend hommage «aux hommes et aux femmes qui se sont sacrifiés». Il cite les cas du Mali et de la Somalie, en disant : «Le succès militaire obtenu dans ces deux pays doit être doublé d'une lutte multidimensionnelle, touchant aux questions sociales, culturelles, de droit de l'homme, etc.» Et parce que «le terrorisme ne connaît pas de frontière, il faut adapter les compétences afin qu'elles soient à la hauteur de la menace, qui est en pleine mutation à travers une interconnexion avec les narcotrafiquants, pour une plus grande maximalisation des profits». Il termine son intervention en annonçant le lancement incessamment d'une force africaine qui a pour mission d'intervenir rapidement pour aider un pays qui fait l'objet d'une grande attaque terroriste. Conseiller auprès de la Présidence, chargé de la coopération antiterroriste, Abderrazak Bara, souligne l'importance «des échange d'expériences, de nouvelles méthodes de lutte», en insistant sur «les leçons à tirer» des cas du Mali et de la Somalie.
Selon lui, le terrorisme «se nourrit des conflits et des turbulences internes qui n'ont pas été traités à temps». Il conclut en mettant en avant l'expérience de l'Algérie dans sa lutte contre le terrorisme. A signaler que les travaux de cette rencontre de trois jours se tiendront à huis clos et se termineront avec des recommandations internes.


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