Amira, étudiante en première année de droit à Ben Aknoun, a raté une bonne partie de ses cours à cause d'une défaillance administrative. Sans certificat de scolarité, la jeune fille ne pouvait plus continuer les procédures d'inscription. «A cause de mon échec l'année précédente, les formalités administratives se sont compliquées et j'attends toujours mon certificat de scolarité pour finaliser mes inscriptions et commencer mes cours, alors que les autres étudiants sont déjà en classe», déclare-t-elle. Le retard accusé dans la délivrance des certificats de scolarité dans plusieurs établissements universitaires du pays induit des complications sans fin et parfois inattendues, en touchant jusqu'aux intérêts familiaux. Omar, le père d'une étudiante en troisième année de droit dans la même faculté, dit avoir besoin de ce document pour le dossier des allocations familiales. Il est toujours à solliciter sa fille qui harcèle depuis deux mois l'administration de ladite faculté pour avoir enfin ce qui est son droit. «On est presque à la fin du mois de décembre et ma fille n'a pas encore pu retirer son certificat de scolarité. Du coup, je ne peux pas compléter le dossier pour les allocations familiales», s'indigne Omar. Pour avoir des informations sur le retard considérable dans la délivrance de ce document, censé être délivré à l'entame de l'année universitaire, nous avons essayé de joindre le doyen de la faculté de droit, mais le téléphone sonnait dans le vide. Cela dit, la situation qui prévaut à la faculté de droit d'Alger n'est pas une exception. L'université de Blida 2, plus précisément la Fac de droit d'El Affroune, connaît la même défaillance. Là aussi, des étudiants, dont Hadjer, souffrent des conséquences de ce handicap administratif. La jeune étudiante en troisième année a déjà été interpellée par l'agent du transport universitaire qui lui a exigé la présentation de sa carte de transport universitaire, cette dernière ne peut être délivrée sans le certificat de scolarité. «Le certificat ne m'a pas été encore délivré par la faculté de droit d'El Afroune», témoigne Hadjer. D'autres cas similaires existent et à chacun ses désagréments. Youcef, étudiant en sport à Alger, n'a pas pu renouveler son sursis militaire à cause du même problème. Ce calvaire est aussi vécu par les étudiants licenciés qui n'ont pas encore eu leur diplôme, chose qui les prive du droit de passer les concours de la fonction publique. Pourtant, le gouvernement a instruit à plusieurs reprises cette année les établissements universitaires, comme les autres secteurs publics d'ailleurs, d'améliorer le service public pour les étudiants. Force est de constater que la délivrance des documents administratifs pour les étudiants enregistre un retard considérable dans plusieurs universités. Le certificat de scolarité est la pièce maîtresse de tous ces documents. Il est indispensable pour l'inscription, pour la délivrance des cartes d'étudiant, de transport, pour passer les concours de la fonction publique, pour le renouvellement du sursis du service militaire, pour les allocations familiales, pour l'accès à la bourse, à la chambre universitaire et d'autres avantages encore qui compliquent davantage la vie des étudiants et de leurs proches.
