Le parti Ahd 54 a finalement tranché la question de sa participation au prochain scrutin. Ali Fawzi Rebaïne, leader du parti, sera dans la course à la présidentielle de 2014. Lors d'une conférence de presse animée hier, Rebaïne est revenu sur sa participation à ce scrutin et sur la situation qui prévaut dans le pays. Il explique que la décision de sa candidature à la présidentielle a été prise lors de la conférence nationale du parti tenue samedi dernier, en présence des membres du conseil national et des élus de sa formation. Le parti apporte actuellement les dernières retouches au programme et à la campagne électorale du parti, qui seront dévoilés dans les prochains jours. Rebaïne dit ne pas se faire d'illusions néanmoins. «La prochaine élection perd déjà de sa crédibilité. Le Conseil constitutionnel, les juges ou encore la commission de surveillance vont-ils assurer un scrutin transparent ?», s'est-il interrogé avant de rappeler les chiffres «erronés» donnés par le Conseil constitutionnel lors des précédents scrutins. «Le Conseil constitutionnel a bel et bien donné des sièges supplémentaires aux partis n'ayant pas déposé de recours, d'où nos réserves concernant cette institution qui, de surcroît, est présidée maintenant par Medelci», s'est plaint Rebaïne. Interrogé sur la présence des observateurs internationaux à la prochaine échéance, Ahd 54 ne s'y oppose pas mais accable, à ce propos, le pouvoir qui n'a jamais pris en considération ni les recommandations de ces observateurs ni les propositions de la commission de consultation. Ahd 54 est en faveur de l'élargissement des prérogatives de la commission nationale politique de surveillance des élections. Le conférencier demande par contre aux pouvoirs publics d'exiger des candidats un bulletin de santé, pour s'assurer de leur capacité physique. Allusion faite à l'état de santé du président Bouteflika. Qui gouverne en Algérie ? Ceci amène Rebaïne à s'interroger sur qui gouverne en Algérie ? «Nous savons tous que Bouteflika est encore malade et n'est pas totalement rétabli de son AVC. Mais alors qui signe les décrets présidentiels et autres décisions importantes ?» Questionné sur les sorties du Premier ministre sur le terrain, Rebaïne réplique : «Sellal n'a aucune prérogative, il applique juste le programme du Président.» Pour ce qui est de la révision de la Constitution, le leader de Ahd 54 pense que le temps ne permet plus d'effectuer une révision de la Constitution avec l'approche de la convocation du corps électoral. S'agissant des événements qui secouent la ville de Ghardaïa, Rebaïne parle de l'absence de l'Etat. «Même le Premier ministre ne s'est pas rendu dans cette région. Le pouvoir ne fait rien pour contenir la colère de cette population», note-t-il.