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Bordj Omar Driss : la perle cachée du Tassili
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Publié dans El Watan le 08 - 01 - 2014

En plein Sahara, Bordj Omar Driss, plus connu sous le nom de Temassinine, renommée Fort Flatters par la France coloniale, ce véritable musée à ciel ouvert, offre l'un des plus fantastiques paysages dans ce plus beau désert du monde, d'une beauté et d'une richesse uniques pour les peintures rupestres des différents sites, qui ne sont hélas pas encore classés par l'Office du parc national du Tassili (OPNT).
En effet et au sens de l'article 03 du décret n° 87-88 du 21 avril 1987 portant réorganisation de l'Office du parc national du Tassili, la région de Temassinine (encore écrit Temâssinin, Timâssinin ou Timassinine), cette partie du Tassili N'Ajjer, ne figure pas dans les limites géographiques de l'Office du parc national du Tassili, créé le 27 juillet 1972 suite au classement du parc monument historique dont le siège se trouve à Djanet, placé sous la tutelle du ministre chargé de la culture.
Située à 700 km au nord du chef-lieu d'Illizi, Temassinine, ainsi connue durant la période coloniale sous le nom de Fort Flatters, est un jardin de plusieurs centaines de palmiers arrosés par des points d'eau jaillissants, longeant la H'mada Issaouane, au pied du plateau de Tinhert, offrant ainsi des sites paradisiaques pleins de gravures et peintures rupestres archéologiques de l'ère du néolithique.
Comme l'avait dit Jean-Pierre Duhard, médecin et préhistorien dans son livre Le spahi Fernand Ravin : Une vocation saharienne, «le capitaine Pein soutenait qu'il aurait été judicieux de maintenir et renforcer Temassinine, véritable poste-clé, c'était un point d'eau important servant de lieu d'étape à tous les Touareg de l'Ahaggar ou de l'Ajjer, allant à l'est ou à l'ouest, car l'eau y était excellente, l'endroit était d'ailleurs bien connu : la première mission Flatters y était passée le 29 mars 1880».
Mise en valeur du patrimoine
Selon Boudjemaâ Saleh Hemmadi, enseignant chercheur de la région de Bordj Omar Driss, «le territoire de Temassinine ‘‘Ajjer du Nord'' s'étendant en réalité, à l'époque coloniale, à partir d'Amguid jusqu'au 50 km d'El Feguarra et à partir d'El Biodh près de Hassi Touareg jusqu'au Larache (Issendjel), Tabelbalet, Tifernine, les dunes de la Khanfoussa au sud jusqu'aux frontières d'Ohanet, constitue un véritable trésor archéologique à ciel ouvert méritant davantage d'intérêt et de préservation des gravures rupestres bouchardées d'humains et d'animaux (éléphant, girafe, rhinocéros....), recensés dans les cavernes de Tahihaout, de Tifernine, Tifinagh, les fléchettes, poteries en pierre sur les roches d'origines volcaniques de Tanezrouft, à In Algo, à In Dakak, Tebtab et à Tin Ghadamès témoignent d'une succession de civilisations, prouvant que cet éden avait autrefois été habité.
D'ailleurs, c'est à cause de la source jaillissante de Temassinine, qui donne une eau bien plus pure que celle des autres régions, que le colonisateur l'a considérée comme un point stratégique et y abrita des unités de l'armée jusqu'à l'indépendance, mais, voilà, ce riche patrimoine, de haute valeur historique, est resté toujours altéré et exposé à des actes de dégradation et de vandalisme de l'homme, des touristes et visiteurs aussi bien nationaux qu'étrangers !»
Pour sa part, Youcef Bouda, ex-député de la 6e législature 2007-2012, du Mouvement national pour la nature et le développement, «c'est dans le souci de booster l'activité touristique dans notre région et de mettre en place un mécanisme supplémentaire de développement local que nous avons entamé des démarches auprès de l'ex-ministre de l'Aménagement du territoire de l'Environnement et du Tourisme, Cherif Rahmani, et ce, pour faire de la commune de Bordj Omar Driss un portail du Tassili N'Ajjer, celui-ci a dépêché une équipe spécialisée regroupant des enseignants de l'Université de Mascara, de l'Institut d'archéologie d'Alger, de spécialistes du musée Bardo et des cadres de l'OPNT aux fins d'une étude pour une éventuelle intégration des sites et monuments historiques de la région Temassinine dans le cadre de la réserve culturelle et naturelle du Tassili, même qu'une réflexion avait été engagée pour l'ouverture d'un poste de surveillance du parc au niveau de Hassi Bellagbour et d'une sous-direction de l'OPNT au niveau de la commune de Bordj Omar Driss, à l'image de celles existantes au niveau de la commune d'Illizi et de Bordj El Haouès, pour permettre un essor touristique qualitatif pour la région, mais depuis les choses vont à pas de tortures.»
Maâlouma Mohamed (connu sous le nom d'El Hadj Mahemme), l'un des plus anciens guides de la région, estime que «les plus belles peintures rupestres de Temassinine se trouvent à Iskaouène, Idebnènes, Inekrourème, les roches céramiques de Tanezrouft (à l'entrée d'Oued Diss), In Algo, In Dakak, Tahihaout, les céramiques de Hassi Abda et il y a d'autres sites de peintures et de gravures encore inconnus (à Oued Tamète, à Tihina M'djerhela) ; d'ailleurs, j'ai même assisté la délégation pluridisciplinaire dépêchée par le ministère avec l'ex-directeur de l'OPNT et ses cadres ainsi que deux étudiants de fin de cycle préparant leur mémoire de fin d'études, où on a séjourné à Tahihaout pendant 10 jours, durant lesquels ils ont visité tous les sites de peintures et les gravures rupestres et Idebnènes, puis on s'est rencontrés à T'faytfa, oùt tous étaient unanimes à dire que c'est un vrai paradis en plein désert !»
Les témoignages des professionnels abondent, notamment pour le doyen des guides touristiques de la région de Temassinine, Ahmed Hemmadi, le premier propriétaire d'une agence touristique appelée «Temassinine» dans cette région. «Ma première mission en tant que guide touristique était avec des touristes étrangers accompagnés d'un écrivain photographe français, connu même ici en Algérie, car il a travaillé avec l'Ecole nationale des beaux-arts d'Alger, dans la région de Tahihaout, où ils ont pu découvrir pour la première fois ce gigantesque musée naturel plein de magnifiques peintures rupestres, les belles cascades, les grottes, ainsi que les gravures d'In Algo, les lamelles, les pilons, les fléchettes et fragments de poterie à Tabtab et à Tanezrouft, mais surtout à Tihoudaye et à Tallaouine qui recèlent, en effet, des richesses extrêmement variées : paysages, fossiles et flores, là où on trouve aussi de beaux morceaux de poteries, en pierres cassées, tous ces sites, poursuit notre interlocuteur, je les ai visité auparavant à dos de chameau à partir de Tinadjatif, près de Tahihaout, jusqu'à Djanet en 29 jours, durant lesquels j'ai eu la chance de découvrir cette magique région saharienne et ses principaux puits.»
Le tourisme créatif, une nécessité absolue
Au-delà de l'héritage antique extrêmement riche, la région de Temassinine est sans aucun doute un véritable marché prometteur pour le tourisme écologique qui est devenu, aujourd'hui, un secteur économique de première importance.
Le statut et les potentialités des sites et monuments historiques de cette merveilleuse région méritent d'être classés et sauvegardés dans le cadre de la réserve culturelle et naturelle du Parc du Tassili, afin de préserver la diversité extraordinaire de ce pays pour les générations futures.
Vu cette identité touristique de Temassinine et ses atouts humains, naturels, historiques, culturels, civilisationnels et patrimoniaux, l'évolution du secteur de tourisme ambitionne à un changement économique, social et culturel important dans cette région, car il va drainer des foules de touristes et c'est justement la mise en œuvre d'un plan d'aménagement et de développement durable comprenant divers projets touristiques, culturels, sportifs et de détente dont a besoin Temassinine pour promouvoir le tourisme local, et d'encourager aussi les opérateurs et les acteurs du domaine à investir dans le tourisme haut de gamme. Rappelons, enfin, que le Tassili a été classé parc national en 1972. Le parc fut ensuite inscrit au patrimoine mondial de l'humanité en 1982 par l'Unesco et classé réserve de l'homme et la biosphère en 1986.


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