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« Ceux qui veulent voir ce pays à genoux savent que leur seule entrave, c'est l'ANP »
Chaâbane Boudemagh. Colonel à la retraite, président de l'Organisation des patriotes algériens
Publié dans El Watan le 17 - 01 - 2014

Des comités de soutien réunis en coordination nationale appellent le colonel Chaâbane Boudemagh, 67 ans, président de l'Organisation des patriotes algériens, à se présenter à l'élection présidentielle de 2014. Il se confie sur les motivations qui pourraient le pousser à se porter candidat.
- Des comités de soutien réunis en coordination nationale vous appellent à vous présenter à la présidentielle de 2014. Comptez-vous vous porter candidat, et si oui, comment comptez-vous réunir les 60 000 signatures individuelles ou des 600 élus nécessaires ?
A trois mois d'une élection capitale, il n'y a aucun signe de vie surune scène politique qui, par ailleurs, connaît des difficultés énormes à s'organiser. La situation politique du pays ne permet même pas aux partis politiques traditionnels de se positionner. Vous comprendrez donc aisément que je ne prends pas à la légère l'acte de candidature, ni les appels qui me sont adressés par les comités et associations que vous avez mentionnés. Donc, le fait d'être candidat ou de se positionner dans une élection dépend des conditions dans lesquelles celle-ci est organisée. Or, aujourd'hui, il n'y a aucune visibilité. Ce flou n'est pas uniquement nocif pour les déclarations de candidature. Il influe également sur la marche sereine de l'Etat et le fonctionnement normal des institutions. Je ne suis pas très connu dans l'arène politique et cela se comprend. J'ai passé ma vie au service de mon pays dans la discrétion qu'exigeaient et m'imposaient les missions dont on m'a honoré. Concernant la collecte des signatures et dans le cas où je répond par l'affirmative aux appels à candidature, je dois dire que sur la base de renseignements méthodiquement évalués, il n'y a aucun doute sur les capacités organisationnelles et opérationnelles des structures que vous avez citées, présentes notamment à travers les quarante-huit wilayas et parmi notre communauté basée en Europe et ailleurs, à l'effet de collecter le nombre exigé de signatures, tant en ce qui concerne les citoyens, ou encore celles ayant trait aux élus au niveau des communes, des wilayas, et même de parlementaires et sénateurs déja acquis à notre discours. Les effectifs, composés de vrais patriotes et nationalistes sont sur le terrain depuis de longs mois, engagés à mobiliser des populations courageuses aux fins de peser de tout leur poids, le moment venu, sur une issue qui déterminera le devenir de notre patrie.

- Que devient la nouvelle Organisation des patriotes algériens que vous avez lancée en septembre dernier ?
L'organisation est en attente d'agrément par le ministère de l'Intérieur qui dispose d'un délai maximum de soixante jours pour l'examen de conformité du dossier avec les dispositions de la loi sur les associations, et nous restons optimistes quant à la réception du récépissé d'enregistrement ayant valeur d'agrément cette semaine, vu que le délai est arrivé à échéance. Par ailleurs, je voudrais souligner que l'organisation est distincte des collectifs que vous avez cités précédemment et que les missions qu'elle se donne se limitent à ce que permettent les loi et réglementation, ceci aux fins de ne pas permettre une interprétation confuse entre l'activité de l'organisation et celle du présent sujet.

- Le communiqué appelle à une «solution à la russe, voire à la Poutine». Pensez-vous que l'URSS soit un modèle politique ?
La solution à la Poutine a bien été citée dans le communiqué des comités de soutien. Mais j'en ai une lecture bien propre. La Russie est un grand pays et l'expérience de la présidence de Poutine est intéressante à plus d'un égard. Je ne suis pas contre le fait de regarder de plus près ce qui a pu marcher pour d'autres nations, de s'inspirer des bonnes pratiques et d'en tirer les enseignements. A cette nuance près, je reste convaincu que l'Algérie est aussi ungrand pays qui a connu dans les années 1990 une crise profonde et multiforme. Je peux en témoigner en tant qu'ancien militaire, et sans complexe, nous avons vu l'Etat algérien menacé. Nous avons vu et dû faire face à la mort, aux destructions de biens et à l'anarchie. Et c'est grâce au dévouement du peuple algérien et au sacrifice de centaines de milliers de citoyens patriotes, de soldats et d'officiers de l'ANP, d'agents de police, de gendarmes, que le pays a été sauvé. C'est aussi une expérience dont nous devons nous inspirer. L'exemple de Vladimir Poutine est pertinent quand il s'agit d'assainir l'Etat, de le redresser et de le débarrasser de l'emprise de l'argent et des collisions entre rente et politique. En Russie, la concession des biens de l'Etat, le fonctionnement de l'outil de production et, de manière générale, les transactions de toute nature étaient entachées d'irrégularités du temps de Boris Eltsine. Ce qui a renforcé la position de certains «hommes d'affaires» qui faisaient la pluie et le beau temps. En Algérie, nous sommes, en 2014, dans la même situation que la Russie de 1999. L'exemple de Poutine est pertinent, je le répète, quand il s'agit d'assainir la politique, de lutter contre la corruption et de rendre à l'Etat son autorité, sa grandeur et son assise sur les domaines stratégiques et régaliens que certains ont concédés, voire cédés en échange de soutiens politiciens axés sur la redistribution de la rente et de l'accaparement des richesses nationales, propriété de tout un peuple. Par ailleurs, vous avez fait référence à l'URSS. Je dois dire qu'encore que la Russie d'aujourd'hui en soit l'héritière à plusieurs égards, elle s'en distingue fondamentalement et particulièrement concernant le système politique et économique. Le monde est en perpétuel changement, la Russie s'en est adaptée, et l'Algérie aussi. La solution d'urgence et la thérapie de choc dont a besoin l'Algérie doivent s'articuler sur la notion de sécurité nationale, au sens large du terme. La réflexion sur la sécurité du pays doit se faire par une approche systémique et implique des solutions d'ordre stratégique. Pour exemple, la lutte contre le terrorisme ne se limite pas à déployer des dispositifs militaires, faudrait-il commencer par ne pas nourrir l'islamisme dans les salons, recevoir les grands financiers du Golfe et prétendre combattre les groupes armés
 ! Le tout est d'allier les intérêts stratégiques : d'une part, les objectifs de développement tous azimuts, impératifs d'une économie productive forte axée sur la création de richesses, et d'autre part, les principes fondamentaux d'une redistribution équitable des richesses, l'instauration d'une véritable paix sociale, l'égalité des chances, la cohésion sociale, et une justice indépendante et impartiale, le tout dans le cadre d'un Etat de droit où l'autorité et les libertés vont de pair. L'Algérie devra investir aussi davantage pour sa sécurité et celle de la région, par le renforcement des accords stratégiques déjà établis avec nos partenaires dans la lutte contre le terrorisme, ainsi que du renforcement et de la modernisation du potentiel militaire et de renseignement.

- En tant que colonel, pensez-vous que l'armée a encore un rôle à jouer ?
Vous voulez dire si l'ANP a un rôle à jouer ? La réponse est claire dans la Constitution. L'ANP est une institution de la République. C'est une institution républicaine, populaire, car composée de citoyennes et de citoyens. Elle soude la nation, la protège, la défend et elle est la gardienne du caractère républicain de l'Etat. Il est donc évident qu'elle joue un rôle de premier plan. Je n'ai pas été formé et mobilisé pour autre chose que l'intérêt suprême de l'Algérie et tout ce que j'ai fait tout au long de ma carrière m'a été assigné par cette armée pour le seul et unique objectif de servir le pays. Porter atteinte à cette institution aujourd'hui par n'importe quel responsable que ce soit, civil ou militaire, est une atteinte à l'Algérie. L'ANP ne fait pas dans le marchandage politico-politicien. Elle n'est la chasse gardée de personne et n'est l'otage de personne. L'ANP, c'est le peuple. Les soldats sont des Algériens enfants d'Algériens. Ils ne descendent pas de Mars, planète de la guerre ! Au péril de leur vie, ils prêtent serment et sont prêts à mourir pour l'Algérie. J'ai eu l'honneur de commander des hommes et des femmes qui n'ont d'allégeance ni d'engagement autre que celui de servir l'Algérie. Aujourd'hui, l'Algérie est en proie à une crise complexe et multidimensionnelle. D'abord morale et nous risquons de perdre bien des acquis en termes de valeurs ancestrales, vertus du travail, du mérite, de l'égalité, de la liberté, de démocratie payée au prix de tant de sacrifices. Mais aussi économique, du fait que l'Algérie n'ait jamais connu une telle embellie financière depuis l'indépendance, mais n'étant employée que dans le financement de projets non productifs de richesses, le recrutement massif dans l'administration de l'Etat sous prétexte de résorption du chômage, et le financement de transferts sociaux en vue de permettre, de manière vicieuse, un équilibre social temporaire aux fins de leurrer le peuple sur la réelle situation que vit la nation. Les risques d'une implosion sont énormes et tous les indicateurs sont au rouge, et n'était l'imperturbable oeuvre de l'armée et notamment des services de sécurité dans le maintien des équilibres, de la stabilité et la sécurité, le pays aurait déjà sombré dans le chaos... à cause de calculs politiciens qui ne visent que plus de pouvoir pour plus de richesses. Et c'est l'armée qu'on veut à tout prix garder éloignée de la scène nationale ? C'est l'ANP qui doit s'occuper d'autre chose ? Ceux qui veulent voir ce pays à genoux savent que leur seule entrave, c'est l'ANP. Imaginez un instant que l'armée n'était pas intervenue à Tiguentourine en assumant toute sa responsabilité. Elle l'a fait, car c'est sa mission de préserver la sécurité nationale, de défendre nos frontières et d'endiguer tout risque d'instabilité. Donc oui, aujourd'hui, et plus que jamais, l'armée et les services de sécurité ont leur rôle à assumer dans un contexte où l'Algérie est à même de connaître une grave crise déstabilisatrice qui nécessite une période transitoire de redressement salvateur pour la République, non sans le concours de l'ensemble des forces vives de la nation. Et ce, pour que vive l'Algérie.


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