Le directeur du commerce de la wilaya de Tipasa a confirmé que son administration avait saisi le tribunal de Hadjout pour prendre des mesures. Les éléments de la Brigade de recherche et d'investigation (BRI) de la sûreté de la wilaya de Blida viennent de mettre au jour une affaire relative au conditionnement de pois chiches de production nationale dans des sacs où il y est incrit «Produit importé d'Inde» au niveau de la Coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS) d'El Affroun, afin de permettre à un grossiste de vendre ces pois chiches au prix de l'import, qui est 3 fois supérieur à celui des pois chiches produits localement. Le grossiste, localisé à Sétif, a réussi à prendre 150 qx de pois chiches algériens sous un emballage étranger (Inde, ndlr). «C'est de la pure contrefaçon», nous décare un cadre du ministère du Commerce. L'intrusion du grossiste au niveau de la CCLS d'El Affroun (Blida) n'est pas fortuite. Le responsable du dock n°4 de la CCLS d'El Affroun a refusé de procéder en date du 6 février 2014 à un second conditionnement de pois chiches algériens dans les emballages ramenés par le grossiste sétifien, sachant que l'opération est illégale. Abdelmalek Nouri, le nouveau ministre de l'Agriculture, présent parmi le staff du gouvernement jeudi dernier, lors de la visite du Premier ministre dans la wilaya de Tipasa, informé de ces malversations, a immédiatement réagi en ordonnant une enquête par son inspection générale. A noter que le dossier des pois chiches de la CCLS d'El Affroun se trouve déjà entre les mains des éléments de la Sûreté nationale, mais inconnu des services centraux de son département ministériel. En outre, le ministre de l'Agriculture ne semble pas être au courant du cas des 2200 tonnes de céréales avariées impropres à la consommation qui pourrissent dans les cuves à vin dans une ferme agricole à Bourkika (Tipasa), et ce, depuis 2011. La direction de la CCLS d'El Affroun a réussi à contrecarrer toutes les démarches entreprises par les éléments de l'administration du commerce de la wilaya de Tipasa, grâce à de solides liens avec «les hautes sphères» de décision. Le directeur du commerce de la wilaya de Tipasa nous a confirmé que son administration avait saisi le tribunal de Hadjout le 18 mars 2013 pour prendre des mesures sur ces céréales impropres à la consommation. «Nous ne pouvons pas détruire ce stock de céréales impropres à la consommation qui se trouve dans les cuves à vin à Bourkika depuis 2011 sans l'autorisation de la justice», nous déclare le directeur du commerce de Tipasa. Une autre affaire concernant les ventes d'orge et d'avoine destinés aux chevaux de course qui aurait fait l'objet de pratiques illégales durant l'exercice 2013 vient de voir le jour. L'instruction 139/13 de la direction générale de l'OAIC relative aux quotas en orge n'a pas été pas respectée. Un rapport détaillé de 4 pages sur les malversations et le trafic qui ont caractérisé la commercialisation de l'orge et de l'avoine avait été envoyé à l'inspecteur général du ministère de l'Agriculture. Hélas, aucune suite n'a été réservée à ce rapport. «Je ne peux supporter ces situations. Les responsables de cette affaire de pois chiches à El Affroun seront poursuivis et le responsable ne remettra plus les pieds à son poste. J'appelle tous les employés, gestionnaires, citoyens témoins de ces pratiques illicites portant atteinte à notre secteur à dénoncer ces parasites pour remédier à la situation. Je m'engage à mettre fin à toutes ces irrégularités. Combien de tonnes de céréales sont impropres à la consommation ?», nous demande-t-il. «2200 tonnes», lui répond-on. «Cela sera pris en charge, je vous le garantis», conclut-il.