La situation, qui dure depuis des mois, en dit long sur les laisser-aller des autorités. Quelques mois après la démolition d'un îlot d'habitations précaires à la cité populaire Benberkane Djamila (ex-Bel-Air), sur les hauteurs de la ville de Guelma, un monticule de gravats et une maison éventrée par les pelles mécaniques, n'ont pas été déplacés d'un pouce. Une situation qui en dit long sur le laisser-aller des autorités locales qui n'en mesurent visiblement pas les dangers. En effet, hier, sur les lieux, des habitants exaspérés nous déclarent : «Cela fait une année que les pouvoirs publics ont démoli quelques maisons, dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire dans notre cité; neuf familles ont été relogées, et c'est tant mieux. Seulement les services de l'APC ont laissé les gravats et une maison en dur éventrée. La dalle en béton est aujourd'hui en porte-à-faux et peut s'écrouler à tout moment sur les nombreux enfants qui viennent jouer ici.» Selon un riverain, les autorités ont été saisies, et à leur tête le wali. Mais rien à ce jour n'a été décidé. A ce sujet un père de famille nous affirme, un accusé de réception en main: «Dans une correspondance explicative au nom des habitants, destinée au wali, nous avons soulevé ce problème. Nous avons également parlé de vive voix avec les responsables de la mairie pour qu'ils dégagent ce monticule de gravats et par la même occasion achèvent la démolition des logements.» Dans ce chaos qui ne dénote en rien l'aspect architectural de cette cité populaire, créée au fil des décennies par l'exode rural, les riverains, livrés à eux-mêmes, s'organisent comme ils peuvent. L'absence de routes goudronnées par endroit dans un dédale de logis ou le vis-à-vis est à une enjambée, le fait accompli devient une situation pérenne. Mais qu'en est-il, au juste ? Pourquoi les autorités temporisent-elles pour l'enlèvement des gravats? Contacté, à ce sujet, le P/APC de Guelma, Khalla Hocine, nous déclare : «Une opération d'enlèvement des gravats devrait intervenir prochainement.» Et de conclure : «Cette opération touchera toute la commune de Guelma.» Sans explication ni date butoir à nous fournir, le maire de Guelma a visiblement d'autres chats à fouetter. Quoi qu'il en soit, une année de plus ou de moins, les administrés peuvent attendre, nous dit-on. «La sonnette d'alarme dans notre cité est tirée ! En cas d'accident les autorités en tireront toutes les conséquences.»
