En l'absence de prise en charge effective et de structures spécialisées pour les enfants autistes, leurs parents vivent dans un total marasme. Les enfants atteints d'autisme, une maladie peu connue du grand public, trouvent une grande difficulté pour s'intégrer à la vie sociale d'autant plus qu'il y a un déficit en structures spécialisées en mesure de prendre en charge cette frange de la société. Approché, le directeur du centre psychopédagogue (CPP) de Sétif a bien voulu nous parler de la mission de sa structure : «Le centre accueille 5 autistes par jour, alors que des dizaines d'autres se trouvent sur la liste d'attente. Nos capacités d'accueil nous ne permettent pas de répondre favorablement à toutes les sollicitations d'autant plus que la prise en charge de ces enfants nécessite un personnel spécialisé en la matière. Malheureusement, nous ne disposons pas d'une équipe étoffée pouvant assurer le suivi de tous les autistes.» De leur côté, les parents qui ne sont ni soutenus ni accompagnés, ne cachent pas leur ras-le-bol. «J'ai découvert la maladie de mon fils à l'âge de 3 ans. Depuis, je vis un vrai calvaire. Le fait d'apprendre qu'il n'y a ni école ni centre spécialisé, qu'il n'existe pas de solution pour lui dans un avenir proche est vraiment déprimant. J'ai effectué un parcours du combattant en essayant de l'intégrer dans une école ou crèche privée mais toutes mes tentatives ont échoué. D'après les responsables des structures éducatives, mon enfant est un malade mental. Selon eux, il doit être suivi dans un centre spécialisé. De son côté, le seul centre psychopédagogique de Sétif est surchargé. Ce qui m'a poussée à le placer dans un centre privé qui manque lui aussi de personnels. Les pouvoirs publics qui connaissent notre désarroi doivent faire quelque chose pour ces enfants qui ne sont pas des malades mentaux», témoigne une mère d'autiste. «Aujourd'hui, Imad a 12 ans. On le voyant tous les jours dans le même état et sans aucune progression me déprime. Jusqu'à quand les autorités ignoreront cette catégorie d'enfants ? Pourtant ils ont des droits comme tous les autres, non ?» s'interroge notre interlocutrice, pas disposée à baisser les bras. Dans l'attente d'une prise en charge adéquate, un suivi et une scolarité, les autistes, les oubliés de la société, vivent seuls dans leurs bulles, loin de tout le monde. Notons, à toutes fins utiles, que l'autisme est un trouble qui fait parti des TSA (troubles du spectre autistiques). Ce dernier peut avoir une incidence sur tout le développement de l'enfant : son développement moteur, sa sociabilité, sa communication, ses capacités cognitives et son niveau intellectuel.
