Plus qu'une défaite, la gauche, qui a obtenu 40.57% des voix au second tour des municipales, a été terrassée par un scrutin sans appel dimanche soir. La droite est arrivée en tête avec 45.91% des voix contre le Front National (6.84) qui a remporté plus de dix communes. Démission éminente du gouvernement de Jean Marc Ayrault. Paris/ de notre bureau
Au pouvoir depuis mai 2012, le parti socialiste a mordu la poussière hier soir à l'issue du second tour des élections municipales en France. Les résultats ont donné un net avantage à la droite républicaine qui a obtenu 45.91% des voix, contre 40.57% pour la gauche. Le Front National est arrivé en troisième position avec 6.84% des voix, selon les résultats rendus hier tard dans la soirée par le ministre de l'intérieur Manuel Valls. Dirigé par Marine Le Pen depuis 2011, le Front National a réussi à gagner plus de dix mairies, dont celle de Béziers (Sud–est de la France) remportée par l'ancien président de « Reporters Sans Frontières » Robert Ménard avec plus de 47 % des voix. Le parti extrémiste, qui a enregistré la plus grande victoire de son histoire, a réussi également à mettre la main sur la ville de Fréjus, prés de la Cote d'Azur, après avoir gagné, entre autres, la commune d'Hénin-Beaumont dans le nord au premier tour.
Ville communiste depuis 1920, Bobigny passe à droite En revanche, pour le parti socialiste, c'est une véritable raclée électorale qu'il vient de subir. Des villes réputées traditionnellement à gauche, comme Laval et Limoges (Centre), Toulouse (Sud Ouest), Nevers (Centre), Angoulême (Sud Ouest) et autres, sont tout simplement passées à droite. Même la ville de Bobigny, en Seine Saint Denis, pourtant communiste depuis les années 20, est tombée dans l'escarcelle de la droite. A Marseille, deuxième ville de France, c'est le maire Jean Claude Gaudin qui est élu pour la quatrième fois consécutive. A la tête de cette ville de méditerranée depuis 19 ans, il a accentué la débâcle de son rival socialiste Patrick Mennucci. Ce dernier n'est même pas parvenu à se faire élire maire dans la première circonscription de la cité phocéenne. Mais, la mauvaise nouvelle est surtout venue du 7ème arrondissement de Marseille, où le candidat du Front national Stéphane Ravier est sorti vainqueur. Une première pour une métropole de la dimension de Marseille, où vit une importante communauté maghrébine.
François Hollande dos au mur
La seule consolation pour les socialistes est venue de Paris remportée haut la main par Anne Hidalgo (54.50%) contre l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko Morizet (45.50 % des voix). Peu après sa victoire, la nouvelle maire de Paris, fille d'émigrés espagnols, a indiqué qu'elle sera la « maire de tous les Parisiens ». Elle a qualifié sa victoire comme étant celle de la « gauche, fidèle à ses valeurs ». Avec son élection, Anne Hidalgo devient la première femme à présider aux destinées de la ville lumières. Elle succède ainsi à Bertrand Delanoë, qui après 14 ans de règne, n'a pas voulu se représenter pour un troisième mandat. Enfin, à la lumière de ces résultats, la gauche aura perdu 155 villes de plus de 9000 habitants et 46 autres de plus de 30.000. Elles ont basculé toutes à droite. Autant dire qu'il s'agit d'une véritable déroute électorale qui met François Hollande dos au mur. Le président français paie très cher son incapacité à inverser la courbe du chômage (3,34 millions de français), comme il l'avait promis, mais aussi l'éclatement au grand jour de nombreuses affaires politiques touchant les ministres de sa majorité. La déferlante vague bleue renforce désormais l'hypothèse d'un profond remaniement gouvernemental. Celui-ci devrait intervenir entre aujourd'hui et demain. A mi mandat, Hollande sait que c'est sa réélection en 2017 qui devient de plus en plus compromise.