Quand le petit chalutier Sidi M'hamed quitta le port de Cherchell à 15h50, les cinq jeunes marins ignoraient le sort qui leur sera réservé à 20h30. La mer était calme. La journée était printanière en cet après-midi de lundi dernier. Mais, entre 18h30 et 19h, les gardes-côtes de Cherchell reçoivent un appel de détresse.Aussitôt, les éléments de la Marine nationale à bord d'unités flottantes se dirigent vers l'Ouest, dans la zone située entre Hadjret Ennous et Messelmoune. Par solidarité, des chalutiers convergent vers le lieu du drame. Un hélicoptère de la Marine nationale survole la zone où le chalutier Sidi M'hamed a disparu. «Nous supposons que la brèche importante est apparue subitement, nous déclare le commandant de la marine nationale, cela a surpris les jeunes marins qui savent tous nager. Ils n'ont pas eu le temps de mettre leurs gilets de sauvetage, ni de libérer l'embarcation de sauvetage attachée au chalutier, car le navire de pêche a coulé en un temps éclair à une distance estimée à 3000 m du rivage. Mais notre opération de sauvetage est toujours en cours», précise notre interlocuteur. Il est 21h45, alors que l'hélicoptère de la Marine nationale, qui se trouvait sur le lieu du drame, survolait toujours le port de Cherchell, au même moment le chalutier El Mordjane arrive avec quatre marins sauvés. Ils rejoignent le quai du port de Cherchell dans un état psychologique et physique inquiétant. Ces marins ne doivent leur salut qu'à la force de leurs bras. Avant d'être secourus, ils se sont jetés à la mer avant que leur chalutier coule. Malheureusement, un des cinq marins n'a pas pu garder la même cadence de la nage de ses camarades. Les quatre marins pêcheurs du Sidi M'hamed quittent, à 21h55, le chalutier El Mordjane épuisés. Les unités flottantes des gardes-côtes équipées de matériel infrarouge continuaient les recherches au large de Messelmoune pour retrouver le jeune marin disparu. Jusqu'à hier matin, les marins pêcheurs affichaient une triste mine. Le corps de leur camarade n'a toujours pas été repêché.
