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Toufik Rahmani. Directeur général de la Chambre de la pêche et de l'aquaculture
« Le secteur était à l'abandon pendant 40 ans »
Publié dans El Watan le 25 - 06 - 2006

Quel est l'état des lieux du marché de la pêche et de l'aquaculture en Algérie ?
Si l'on parle des potentialités du secteur, il y en a beaucoup, surtout avec la campagne d'évaluation des ressources par le ministère de la Pêche en partenariat avec les Espagnols. Cette opération a fait ressortir qu'il y a des zones qui sont sous-exploitées. Cette situation est due au fait que le secteur a été longtemps délaissé. Il y a eu donc beaucoup de dysfonctionnements. Nous avons une flottille vieille de vingt ans, la pêche est toujours artisanale, car les moyens et les techniques sont désuets, y compris le matériel électronique. Le personnel n'est pas qualifié et a besoin de formation et de perfectionnement. C'est pour cela qu'en matière de production, on n'est pas encore arrivé à une exploitation optimale de notre ressource.
Qu'est-ce qui explique le fait que les produits de la mer et de l'aquaculture soient trop chers et inaccessibles aux citoyens ?
La production n'est pas suffisante et la demande est trop élevée. En sus des citoyens, il y a les hôtels et les restaurants qui sont demandeurs. Il est connu que quand la demande est plus importante que l'offre, les prix sont élevés. Le problème qui se pose à ce niveau est lié au circuit de commercialisation. Je vous explique comment cela se passe en général. L'armateur qui est le propriétaire du bateau vend ce qu'il a pêché à un mandataire qui a un carreau à la pêcherie et qui vend le poisson en gros. Entre ce dernier et le commerçant détaillant, il y a trop d'intermédiaires. C'est pour cela que le poisson est généralement cher. J'ai été à des ports de pêche à Zemmouri ou Bouzedjar où la sardine se vend entre 20 à 50 DA le kilo. Il arrive que les caisses de 20 kg soient cédées à 400 DA l'unité. Au pire des cas elle est cédée à environ 1700 DA donc 80 DA le kilo, alors que sur le marché on le trouve à 120 voire à 150 DA. C'est les intermédiaires qui sont à l'origine de cette situation. Ils travaillent au noir. Ils n'ont même pas de registre du commerce et ne payent pas d'impôts. C'est de l'informel. C'est pour ça qu'il faut contrôler le circuit de commercialisation. Les produits doivent passer directement du marché de gros au détail pour que la marge soit réduite. Les détaillants vendent l'espadon à 1200 DA le kilo alors que les mandataires le cèdent à 700 DA le kilo soit 500 DA de différence. C'est trop. Il faut reconnaître aussi que l'outil de production n'est pas au top niveau. Les pêcheurs algériens travaillent de manière artisanale. Ils vont quotidiennement dans les mêmes zones, ils raclent ce qu'ils trouvent et ils rentrent. Par contre les pêcheurs dans les autres pays méditerranéens travaillent de façon professionnelle. Ils font des marées de 15 à 20 jours.
Certains professionnels affirment qu'il est difficile d'investir notamment en raison des entraves d'ordre administratif. Est-ce le cas ?
Si c'est des investisseurs sérieux, ils peuvent avoir recours à la banque. En réalité, ça dépend de la crédibilité de l'opérateur. Beaucoup d'entre eux attendent le soutien de l'Etat. Il ne faut pas oublier que ce n'est pas un droit. C'est une aide pour inciter les investisseurs à faire des projets nouveaux pour renouveler la flottille. Il y a beaucoup de demandes qui sont étudiées selon la stratégie tracée par le ministère de la Pêche et de l'Aquaculture. La mission du ministère et celle de l'investisseur peuvent diverger. Le ministère a une vision plus large. Pour lui, il n'y a pas que la pêche. Il y a l'aquaculture, les actions de soutien à la production telles que la construction navale, le froid, le transport. Vous pouvez avoir un opérateur qui veut un soutien pour acquérir un chalutier de 22 m. Or ce genre de bateau est utilisé uniquement dans la pêche côtière qui se trouve être saturée alors que le ministère veut renforcer la flottille pour encourager la pêche au large.
Certains opérateurs se plaignaient notamment du problème de l'assurance. Est-ce que ce problème persiste ?
La chambre a engagé des discussions avec les compagnies d'assurance en l'occurrence la CNMA, la 2A et la SAA. Lors de la dernière assemblée générale de la chambre, on a invité ces trois institutions pour nous présenter leurs offres en matière d'assurance des bateaux. Je peux vous dire que c'est des offres intéressantes. Mais il faut savoir que certains pêcheurs ne veulent pas s'assurer, car ils estiment que cela leur revient trop cher. Ils ne sont pas conscients du fait qu'il y a des risques et que son bateau peut couler. D'autres exigent que l'assurance concerne même le matériel de pêche. Les compagnies d'assurance de leur côté émettent des réticences. Nous négocions avec elles pour arriver à un compromis qui arrange les deux parties.
Est-ce que vous avez une estimation du marché de la pêche ?
En 2003, le chiffre d'affaires et de redevances était de 34,79 milliards de dinars.
Quels sont les problèmes auxquels sont confrontés les professionnels ?
Les problèmes sont essentiellement dus à l'état d'abandon dans lequel se trouvait le secteur pendant près de 40 ans. Le département de la pêche avait comme tutelle tour à tour les ministères de l'Irrigation, les Transports, l'Agriculture et à chaque fois on le délestait de quelques prérogatives. Ce n'est qu'à partir de 1999 qu'un ministère a été institué. A partir de là, on s'est penché sur la réglementation qui devait être révisée pour l'adapter avec les développements du secteur. On a assisté aussi à un début d'organisation de la profession. C'est ainsi que des organisations professionnelles ont été créées au niveau local et en 2003, la Chambre nationale de la pêche et de l'aquaculture et quatorze chambres de wilayas côtières et sept chambres à l'intérieur du pays ont été mises en place. C'est des structures qui leur permettent d'exposer leurs problèmes. Il s'agit notamment de la question d'affiliation à la sécurité sociale. La loi qui régit cet aspect date de 1985. Du coup le pêcheur jusqu'à présent touche une retraite de 4500 DA. Le problème se pose au niveau des cotisations. Les professionnels demandent à ce qu'on revoie ces articles-là. Ils sont prêts à augmenter leurs cotisations. Il y a aussi le problème du manque du matériel de pêche et de certaines pièces de rechange. On déplore également l'absence de nombreux organismes de réparation navale. Certains pêcheurs vont jusqu'en Tunisie pour la réparation de leur bateau ou le carénage (nettoyage de la carène d'un navire). Ils demandent, par ailleurs, la détaxe du gasoil. Depuis des années que le ministre de la Pêche propose de réduire cette taxe et il n'y a toujours pas de réponse du ministère des Finances. La chambre veut présenter une étude approfondie sur les Etats qui subventionnent le gasoil. Il faut résoudre aussi le problème de la commercialisation. Il faut mettre en place des poissonneries. Il en existe une à Alger mais elle est fermée. Les pêcheurs avaient des problèmes d'accostage et de mise à sec, mais avec la création de l'entreprise de gestion des ports de pêche il y a une année, ils devraient être résolus. Les ports de pêche sont délaissés. Il n'y a pas d'électricité, pas d'eau mais avec cette entreprise, ces choses-là devraient rentrer dans l'ordre.


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