De nombreuses stations exploitées depuis l'Indépendance au Chalet des Pins ont été érigées sur des assiettes appartenant aux Domaines et non à Naftal. S'approvisionner en carburant à Constantine relève actuellement du parcours du combattant. Depuis la fermeture, en 2011, des 5 stations service en gestion libre de Naftal (entreprise de distribution de produits pétroliers), situées antérieurement au Chalet des Pins, et celle implantée à la sortie de la cité Boussouf, pour cause de réhabilitation, les automobilistes de la ville du Vieux Rocher sont contraints de faire des chaînes interminables avant d'accéder à une pompe à essence. La réduction du nombre de stations service opérationnelles et l'augmentation importante qu'a connue le parc automobile contribuent largement a créer une vive tension sur le carburant. La suppression des 5 stations service du Chalet des Pins pour dresser sur leur site plusieurs pylônes du Transrhumel, n'a toujours pas été suivie, sur le terrain, d'une solution de substitution. Les stations existantes s'avèrent trop insuffisantes pour faire face à une demande croissante. Les 5 gérants des ex-stations du Chalet ont certes été indemnisés et bénéficient désormais de nouvelles assiettes, mais leur concrétisation et leur mise en service ne sont pas encore pour demain. L'on apprendra, à ce sujet, de M. Ahmed Bouzidi, directeur de l'énergie et des mines de la wilaya, que sur les futures stations de remplacement, 3 seront implantées à Ali Mendjeli, une dans la commune de Ouled Rahmoun, alors que la cinquième reste pour l'instant tributaire de l'accord du Calpiref, qui n'a pas encore statué au sujet du terrain proposé par l'exploitant. Ainsi, après moult tergiversations générées préalablement par l'annonce de l'expropriation, puis par la nature des indemnisations proposées aux ex-exploitants des stations du Chalet, les gérants concernées sont à présent en règle et pourront, enfin, exercer en toute légalité, car aux dires de M. Bouzidi, les ex-stations service du Chalet terrain, louées par Naftal étaient en fait exploitées… illégalement. Les assiettes sur lesquelles elles ont été érigées depuis l'Indépendance, appartenaient en réalité aux Domaines et non à Naftal. «Ces ex-stations étaient toutes en gestion libre, mais elles étaient louées de manière illégale car les terrains ne sont pas la propriété de Naftal mais plutôt celle des Domaines», a précisé, à ce sujet le directeur des mines. Comment se fait-il que cette «irrégularité» ait pu perdurer plusieurs décennies sans qu'aucune autorité ne remette les pendules à l'heure ? Y aurait-il eu complaisance envers Naftal sachant que la location de ces stations s'est faite sans autorisation d'exploitation préalablement délivrée par le ministère de tutelle ou la wilaya ? D'après notre interlocuteur, la direction du commerce a laissé faire puisqu'elle n'a pas réclamé l'autorisation en question. Heureusement, cela appartient désormais au passé par la grâce des travaux du Transrhumel qui ont précipité la régularisation de tout ce beau monde. Les nouvelles assiettes retenues et approuvées par le Calpiref vont permettre aux gérants comme à Naftal d'œuvrer dans un cadre légal. Au demeurant, pour l'entreprise de distribution de produits pétroliers autant que pour ses exploitants, l'expropriation est loin d'avoir constitué une malédiction, bien au contraire. C'est plutôt tout bénef ! Privés cherchent assiette désespérément Sachant qu'un «bonheur» ne vient jamais seul, la station service de l'avenue Zaâmouche (à proximité de la gare ferroviaire) va être incessamment transférée ailleurs - le lieu est encore inconnu- pour dédier son assiette à l'un des nombreux projets qui éclosent à la faveur de l'événement culturel de 2015. Evidemment, c'est sans surprise que l'on apprendra que le terrain appartient également aux Domaines, et partant, la mise en location de cette station service par Naftal est elle aussi considérée comme illégale. C'est donc aux grands chantiers structurants de Constantine que cette ville doit, contre toute attente, un juste retour des choses à leur cours normal dans un océan d'irrégularités et d'obsolescence ! Cela étant, outre l'attente de l'émergence des nouvelles stations Naftal, le Calpiref a également accordé son quitus pour la création de 16 stations service privées sur le territoire de la wilaya de Constantine, mais «il reste toutefois l'écueil du terrain, car il est vraiment difficile de nos jours de trouver un terrain exploitable pour une station service», a tenu à préciser notre interlocuteur. Les soumissionnaires retenus devront néanmoins prendre leur mal en patience avant de dénicher un petit lopin de terre exploitable. En revanche, la chance semble avoir souri à Sonatrach qui a décidé de s'installer à Constantine et élever une station service du côté de la cité Sissaoui précisément. Une assiette de 3 ha lui a été réservée, «une terre agricole rocailleuse et non cultivable», nous dit-on et dont l'emplacement a d'ores et déjà reçu l'accord de principe du Calpiref.
