La faculté des sciences humaines et sociales de l'Université Akli Mohand Oulhadj de Bouira a organisé une journée d'étude sur la prise en charge des personnes âgées et handicapées. Des universitaires et des médecins ont eu à intervenir lors de cette rencontre qui se veut, selon Mme Amarouche, enseignante à la faculté des sciences humaines et sociales, une journée d'étude scientifique et pratique pour sensibiliser les familles et les institutions spécialisées sur la nécessité d'une prise en charge adéquate de cette frange de la société. «Pourquoi cette journée ?» s'est-elle interrogée avant de répondre : «Parce que les démographes ont démontré que la proportion des personnes âgées par rapport aux autres catégories d'âges augmente de plus en plus en Algérie. Après l'indépendance, il y a eu ce qu'on appelle le baby boom. Mais 62 années plus tard, c'est-à-dire aux environs de 2030, la proportion des personnes âgées va s'inverser par rapport à celle de la jeunesse d'aujourd'hui, qui est de plus de 70 %». Selon cette universitaire, la faculté des sciences humaines et sociales a déjà sollicité le ministère de l'Enseignement supérieur pour lancer une spécialité appelée «Sociologie des personnes âgées». Une spécialité qui favorisera une approche multidisciplinaire ; médicale, psychologique, sociale, anthropologique, etc., ajoute l'oratrice. «Nous nous attelons pour que nous puissions évoluer vers un master professionnel permettant aux étudiants de se spécialiser et ensuite de s'orienter soit pour l'enseignement universitaire, mais aussi et surtout pour prendre en charge les personnes âgées, non seulement en milieu familial mais également en milieu institutionnel», souligne Mme Amarouche, qui souhaite «le lancement des formations d'aide à domicile pour respecter les valeurs de la société et faire en sorte que les familles soient accompagnées». Elle ajoute qu'il existe «des personnes âgées qu'il faut envoyer en milieu institutionnel, mieux aménagé et où l'Etat les prend en charge de façon médicalisée». Par ailleurs, la population des personnes âgées en Algérie est estimée à 3,2 millions. Il y a actuellement 28 centres pour personnes âgées à travers le territoire national et une quinzaine d'autres en projet. Ce qui semble insuffisant, étant donné qu'à partir de l'âge de 75 ans, plusieurs maladies apparaissent, lesquelles nécessitent un suivi permanent en milieu institutionnel, estime l'universitaire.
