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Inquiétudes, rumeurs et... compassion
Réfugiés africains
Publié dans El Watan le 19 - 05 - 2014

La présence de ces migrants dans la ville pose de sérieux problèmes aux autorités, surtout lorsqu'il s'agit de les rassembler dans un lieu sans se heurter au refus des riverains.
Ils font désormais partie du paysage urbain local. Les migrants africains, des Nigérians et des Maliens dans leur majorité, sont presque partout. Ils squattent les abribus de la gare routière, du faubourg de l'espérance et occupent les artères principales de la ville. Cette proximité avec la population locale qui s'est faite presque par la force des choses, serait-on tenté de dire, suscite diverses appréciations. Certains ne voient en ces bambins et leurs parents que des victimes des temps modernes, d'autres par contre ne cachent pas leur désappointement et disent même craindre le pire. Le nombre de ces migrants va crescendo.
Ils n'étaient qu'une dizaine, il y a quelques mois seulement, et voilà qu'ils se comptent aujourd'hui par centaines. «On se demande ce que font les pouvoirs locaux ! On ressent un véritable immobilisme de la part des autorités locales qui tardent à réagir devant cette déferlante. Si ça continue, nos rues seront totalement envahies par les mendiants subsahariens, sans parler des risques sur la santé publique qu'une telle situation risque d'engendrer», s'alarme un habitant de la ville. D'autres, plus rationalistes, jugent que cette situation ne peut se régler en l'absence d'une décision centrale. «C'est un sujet assez sensible.
Ce sont des réfugiés et en tant que tels, leur cas ne peut être solutionné par la simple décision d'un maire ou d'un wali. C'est un problème très complexe, de vocation nationale. Skikda vit une situation identique à plusieurs wilayas du pays et il appartient au gouvernement de statuer et de trouver une solution à ce phénomène qui commence, il est vrai, à devenir récurrent», estime un universitaire.
Un casse-tête national
Si la mémoire skikdie est bonne, la ville a déjà vécu un phénomène similaire au courant de l'année 2012. «C'est vrai qu'on a déjà enregistré la présence d'une centaine de migrants africains en 2012 mais il a suffi qu'on les rassemble dans un seul endroit pour qu'ils décident de lever les voiles et de partir. Aujourd'hui, il nous reste à attendre les directives centrales pour décider des mesures à prendre», témoigne une source officielle qui a tenu à requérir l'anonymat pour ne pas brusquer le débat autour d'un sujet assez délicat. Cette même source révèlera, au passage, que les pouvoirs publics locaux ont opté pour l'anticipation.
Voici sa déclaration dans ce sens : «On a assisté à plusieurs réunions relatives à cette situation pour proposer un ensemble de mesures que nous aurions peut-être à prendre. Ces réunions pluridisciplinaires nous ont permis d'envisager plusieurs variantes que nous retenons pour limiter la présence massive de ces migrants dans nos rues, ce qui constitue un danger et pour eux-mêmes et pour leurs enfants, et pour les habitants. Des propositions ont été avancées et retenues.
On peut citer l'éventualité de placer ces malheureux sur un terrain à Aïn Zouit, chose qui risque d'être assez difficile puisque les habitants de cette région ont clairement exprimé leur refus de voir ces Subsahariens empiéter sur leur périmètre. Une autre option plus plausible a consisté à opter pour la sédentarisation de ces migrants dans les cantonnements désaffectés des gardes communaux. On optera bien sûr sur les cantonnement non enclavés, car le but n'est pas d'emprisonner ces malheureuses personnes mais de les rassembler pour que nous puissions mieux nous en occuper et subvenir surtout à leur besoins et à ceux de leurs enfants.»
La même source a tenu à révéler que les services de la direction des affaires sociales continuent à apporter leur aide à ces migrants en leur octroyant des couvertures, du lait infantile et des denrées alimentaires. «C'est un drame humain qu'il faut solutionner dans le cadre des conventions relatives aux réfugiés que notre pays a d'ailleurs ratifiées», conclut notre interlocuteur. Dans cette même optique, le wali de Skikda a tenu, lors de la dernière session de l'APW, à rassurer les élus qui avaient soulevé ce problème en soutenant que les problèmes liés à la présence massive de ces migrants allaient être bientôt solutionnés. «Nous vous rassurons : ce problème connaîtra son épilogue dans peu de temps», avait-il déclaré.
Entre «sadaka» et sida
Au-delà de l'aspect humain, -sachant qu'il incombe à l'Algérie d'être au rendez-vous de ses principes d'aide aux réfugiés-, les craintes exprimées par la population locale versent toutes dans le volet santé publique. «On raconte qu'il ne faut pas toucher ces gens de peur de contracter des maladies graves», témoigne un commerçant de l'avenue Didouche Mourad. D'autres vont plus loin dans leurs appréhensions et restent même prêts à vous raconter d'interminables histoires où le suspect reste le migrant nigérien ou malien.
Ce n'est pas un délit de faciès car la ville de Skikda reste encore l'une des villes des plus accueillantes du pays. Ce ne sont là que des craintes, plus ou moins légitimes, exprimées par une population qui ne sait plus ce qui est juste et ce qui n'est que spéculations, comme elle ne sait plus si elle doit faire l'aumône au vieux mendiant du quartier ou à ces bambins africains qui ne connaissent du dialecte local que le mot «sadaka». «On raconte que certains de ces migrants sont atteints du sida, moi j'ai peur. Que ferais-je si l'un d'eux venait à m'agresser ?» s'interroge une enseignante.
Cette phobie, il faut bien en parler, est très présente dans toutes les discussions relatives à ces migrants. Il ne faut pas se voiler la face. Les gens ne cachent pas leur appréhensions et certains vont jusqu'à interdire à leur progéniture d'approcher les Subsahariens ou de les toucher. Pour lever toute équivoque, le directeur de la santé de la wilaya de Skikda a été invité à s'exprimer sur le sujet. Ecoutons-le: «Ces ressortissants, tout comme l'ensemble des autres étrangers qui vivent ou travaillent à Skikda sont suivis par nos services de santé.
A ce jour, et je tiens à insister là-dessus, on n'a révélé aucun cas de sida parmi les migrants africains. Nos services ont eu à accueillir, par devoir et par humanisme, quelques malades subsahariens et nous nous sommes faits un point d'honneur de leur apporter tout notre secours. On procède automatiquement à des prélèvements et à des analyses sur chaque malade qui se présente à nos services et à ce jour, aucun cas de VIH n'a été relevé. Nous avons également mis en place des services de veille pour parer à toute éventualité. Toutes nos structures de santé ont été instruites d'accueillir et dans de bonnes conditions tout malade et de lui prodiguer les soins adéquats.»
En attendant que le Gouvernement se penche enfin sur ce phénomène qui commence vraiment à poser un problème d'ordre sanitaire, les migrants peuvent toujours faire la manche le long des avenues. Ils continueront encore à s'entasser dans les abribus et à préparer leurs repas en plein air. Pour leur bien et pour le bien de la ville de Skikda, il reste à espérer une réaction rapide, voire même urgente. Il s'agit d'êtres humains, faut-il le préciser ?


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