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Rachid Bouchareb : «Faire un nouveau film en Algérie»
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Publié dans El Watan le 24 - 05 - 2014

La Voie de l'ennemi, le dernier film de Rachid Bouchareb, le second tourné aux Etats-Unis (au Nouveau Mexique) , et avant de clore sa trilogie américaine par une comédie – un genre qu'il n'a pas encore exploré –, est sorti il y a dix jours dans 90 salles françaises.
La fréquentation, très bonne le jeudi avec 7000 entrées, est globalement moyenne avec 35 000 spectateurs en cinq jours, soit 450 spectateurs par séance. Sans doute Rachid Bouchareb espérait-il un meilleur démarrage, mais la fréquentation du réseau de salles peut toujours s'améliorer dans la perspective des prochains week-ends. C'est cependant un cinéaste serein et pas avare de projets, notamment en Algérie, que nous avons rencontré pour un entretien à Paris, où il termine la sonorisation de quelques «pastilles»
(petits tournages de deux minutes) qu'il destine à France Télévisions pour la rentrée de septembre.
- Pourquoi avoir situé aux USA cette adaptation de Deux hommes dans la ville de José Giovanni (1976) et ne pas avoir envisagé, dans le rôle d'Alain Delon, plutôt un Franco-maghrébin par exemple ?
Je n'en n'avais pas envie. J'ai acquis les droits d'adaptation du film de Giovanni, mais je ne voyais aucun intérêt à «coller» à l'original. Aussi, j'ai décidé de me rendre sur la frontière américano-mexicaine pour y aborder des thèmes qui me sont chers comme l'immigration et la politique qu'elle peut engendrer dans une société donnée. Et puis, il y a ce mur de séparation entre le Mexique et les USA qui montre combien l'Amérique du Nord, pourtant terre d'immigration, est en train de se refermer sur elle-même. Vous imaginez ce mur long de 3500 à 4000 kilomètres ? Il me fallait voir comment tout cela est vécu au Nouveau Mexique et, accessoirement, en Californie et en Arizona. Quand tu remontes vers Albuquerque, tu croises des barrages en dur sur 100 kilomètres où tu es contrôlé à chaque fois au niveau des papiers. Tous ces Etats sont quadrillés, verrouillés et cela est impressionnant. L'autre centre d'intérêt, c'est le désert que j'ai découvert en Algérie à la fin des années 80', lorsque j'avais tourné Cheb avec Youssef Saharoui comme directeur photo. Et le désert américain, resté très sauvage lui aussi, m'a rappelé celui de l'Algérie qui m'a marqué à vie.
-Dans quelles circonstances avez-vous rencontré l'acteur Forest Whitaker et pourquoi l'avoir choisi finalement ? Et comment dirige-t-on une star américaine ?
Forest Whitaker me connaissait par mes films, notamment Indigènes, «Hors-la-loi» et Little Sénégal et il ignorait les nominations que j'avais eues aux USA, entre autres pour Poussière de vie qui a obtenu l'Oscar du meilleur film étranger. Tout cela a éveillé la curiosité des professionnels à Hollywood. Le contact a été établi entre mon agent et Forest Whitaker et, de la sorte, l'idée s'est imposée de faire un film ensemble. Si moi-même j'ai fait une préparation et des repérages pendant trois mois, j'ai été également impressionné par le travail intense de préparation en amont que s'infligent les comédiens outre-Atlantique. Cela a été le cas pour mon trio d'acteurs Harvey Keitel, Brenda Blethyn et Forest Whitaker. Ce dernier, par exemple, a lu le Coran, a appris la prière, a rencontré des imams (l'un d'eux était même présent sur le tournage). Harvey Keitel m'a même adressé des livres sur l'Islam aux USA. C'est dire le professionnalisme de ces comédiens. J'avais de la documentation sur l'immigration, la frontière, les clandestins, le mur et, à partir de celle-ci, les acteurs se sont nourris. Harvey Keitel, pour son rôle d'homme de loi, est allé jusqu'à rencontrer plusieurs shérifs de ces comtés.
-On est étonné de voir que l'AARC (l'Agence algérienne de rayonnement culturel) se soit engagée comme co-producteur sur un film qui se déroule à des milliers de kilomètres de l'Algérie… D'après vous, est-ce-que l'AARC reproduira cet engagement sur vos prochains films ?
L'AARC a émis le souhait de jouer un rôle de partenaire économique et commercial. Ils sont propriétaires d'une partie du film à hauteur de 22%. Sans leur apport, La Voie de l'ennemi ne se serait pas fait ! Certes le décor est hors d'Algérie, mais il est bon de s'ouvrir à l'international et de soutenir des initiatives comme ce film. Il peut aussi y avoir un retour en Algérie. D'ailleurs, Harvey Keitel a émis le vœu de tourner en Algérie. Je me vois bien proposer à l'AARC de me supporter sur un projet algérien dans lequel se côtoieraient des comédiens anglo-saxons et des acteurs algériens car nous en avons de très bons. En tous cas, je me félicite que l'AARC s'ouvre sur le monde et je serais heureux de les voir m'accompagner sur mes prochains projets.
-Que vous apporte cette expérience américaine (un troisième film serait à venir) ? Re-tournerez-vous en France ? Et avec quels projets ?
J'ai actuellement plusieurs projets sur la table. Je souhaite avant tout me retourner vers l'Algérie et ses paysages, et je cherche un bon sujet. Mais mon désir urgent serait de faire un film à Cuba, dès l'année prochaine, et je verrais bien un partenariat avec l'Algérie quand on sait les liens historiques qui unissent ces deux pays. Le troisième film américain sera une comédie, mais ce ne sera pas dans l'immédiat… Pour moi, l'immédiat c'est deux films : un en Algérie, l'autre à Cuba.
-N'est-il pas étonnant de remarquer que votre premier film Bâton Rouge (1985) se déroulait déjà aux USA, en Louisiane ? Est-ce-que votre attirance, sinon votre fascination pour l'Amérique date de là ?
Ce sont avant tout les sujets qui déterminent mes choix de pays. Bâton Rouge, c'était déjà pour parler de l'émigration. Dans La Voie de l'ennemi, je rappelle que mon personnage se convertit à l'Islam en prison. Ce sont ces aspects qui me décident à investir un lieu ou un décor extérieur et non pas la fascination pour une terre étrangère. D'ailleurs, dans Bâton Rouge mes trois héros sont, in fine, expulsés d'Amérique. Et puis, j'aime faire des films dans des langues étrangères avec des acteurs qui m'intéressent, comme Luis Guzman que je souhaite diriger, ou encore Ellen Burstyn, héroïne de Alice dans les villes de Martin Scorcèse.
-Pourquoi avoir fait appel à Yasmina Khadra pour le scénario ? Quel a été son apport ? Envisagez-vous d'autres collaborations avec lui, je pense à son avant-dernier roman Les anges meurent de nos blessures qui a tout le potentiel pour donner lieu à une fresque cinématographique ?
Yasmina Khadra est un écrivain important, à l'imaginaire tout aussi important. Sur La Voie de l'ennemi, il a eu un apport très intéressant. Ses ajouts ont été très pertinents. Tous ses romans sont des films en puissance. Les anges meurent de nos blessures ? Pourquoi pas s'il a assez de temps pour y collaborer, son talent est tel !
-Quelle réflexion vous inspire le succès phénoménal de Qu'est-ce-que j'ai fait au bon Dieu ? (déjà 5 millions d'entrées !) sur les mariages mixtes en France quand on connaît le fond xénophobe d'un Front National en pleine ascension ?
C'est très intéressant. Je trouve formidable pour la France qu'un tel sujet rencontre un tel succès !


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